Le coronavirus a chamboulé la reprise de la Serie A jeudi, avec quatre matches non disputés, mais l’AC Milan (2e), vainqueur de la Roma (3-1), et Naples (3e), auteur d’un bon nul contre la Juventus à Turin (1-1), n’ont pas pâti de leurs effectifs amoindris.

Le nul à Turin fait davantage l’affaire du Napoli, séduisant malgré les absents (Covid-19 et Coupe d’Afrique des nations), que de la Juventus (5e), encore à trois points du Top 4.

Le Napoli a ouvert la marque par Dries Mertens (23e) mais n’a pu résister à la faim de ballon du revenant Federico Chiesa, éloigné des terrains depuis fin novembre et buteur à la reprise (54e).

A noter que Naples, privé de cinq positifs en quarantaine, a choisi d’aligner trois autres joueurs pourtant officiellement placés eux aussi en quarantaine en tant que cas contacts.

Milan, également contraint à quelques expérimentations en défense, a maté la Roma avec un Théo Hernandez capitaine et un Olivier Giroud décisif, buteur sur penalty (8e) puis décisif sur le second but de Junior Messias (17e).
Quelques arrêts déterminants de Mike Maignan, seulement battu sur une déviation de Tammy Abraham (40e), deux cartons rouges romains en fin de match (Karsdorp et Mancini) et une entrée victorieuse de Rafael Leao (but à la 82e) ont fait le reste. Malgré un penalty manqué dans le temps additionnel par Zlatan Ibrahimovic.

" Situation confuse "
Milan revient provisoirement à une longueur de l’Inter Milan, leader qui a lancé cette étrange journée de reprise par un " match fantôme " sur la pelouse de Bologne.

Les Nerazzurri se sont échauffés mais ne sont jamais ressortis du vestiaire, faute d’adversaire: Bologne, touché par huit cas de Covid-19, avait annoncé mercredi que les autorités sanitaires locales avaient interdit à ses joueurs de " participer à des événements sportifs officiels durant au moins cinq jours ".

Trois autres clubs – la Salernitana, le Torino et l’Udinese – ont également été bloqués par leurs autorités locales et leurs adversaires (Venise, Atalanta et Fiorentina) les ont aussi attendus en vain.

Fidèle à une ligne établie la saison dernière, la Ligue italienne avait maintenu inchangé le programme de la 20e journée. Il reviendra désormais à la justice sportive d’infliger une défaite sur tapis vert aux équipes forfait ou de reprogrammer les matches.

Cette situation rocambolesque pourrait se reproduire dès dimanche, puisque les mesures appliquées visant Bologne, le Torino et l’Udinese seront encore d’actualité.

" On assiste à une situation confuse. Les autorités sanitaires locales décident indépendamment et on voit que Vérone va à La Spezia avec dix joueurs positifs et d’autres équipes sont bloquées avec moins de cas positifs ", a regretté Giuseppe Marotta, administrateur délégué de l’Inter Milan.

A 13, on joue
Pour éviter ces choix différents d’une région à l’autre, la Ligue italienne a adopté un nouveau protocole obligeant en théorie les équipes à entrer sur le terrain, à partir du moment où elles disposent de douze joueurs de champ et un gardien de but, en puisant si nécessaire dans les jeunes.

La Ligue a espéré, dans un communiqué, pouvoir ainsi " mener à son terme le championnat, avec le souhait que les autorités sanitaires n’interviendront pas avec des mesures incohérentes qui, pour le moment, créent de graves dommages au système sportif italien ".

Les décisions des autorités sanitaires locales s’imposent actuellement, en vertu d’une jurisprudence née la saison dernière après l’annulation d’un précédent Juventus-Naples. Les Napolitains avaient été sanctionnés d’un match perdu pour ne pas s’être déplacés, avant que la rencontre ne soit rejouée.

Si le nouveau pic de contagions en Italie a aussi eu des répercussions sur les tifosi, avec une capacité maximale ramenée à 50% dans les stades contre 75% fin 2021, les résultats eux ne dépendent pas forcément du Covid: l’Hellas Vérone, malgré dix joueurs positifs, s’est imposé à La Spezia (2-1) alors que la Lazio Rome, exempte de cas, a dû se contenter d’un nul décevant à domicile contre l’Empoli (3-3).