Le Paris Saint-Germain du nouvel entraîneur Luis Enrique a dévoilé jeudi ses deux premières recrues de l’été, le Slovaque Milan Skriniar en défense et l’Espagnol Marco Asensio en attaque, deux joueurs expérimentés arrivés libres.

Au PSG, les fins de contrat ont fait partir Sergio Ramos et Lionel Messi, mais elles ont aussi permis d’attirer, sans débourser un seul euro, Skriniar (28 ans) et Asensio (27 ans), deux anciens piliers respectivement de l’Inter Milan et du Real Madrid. Le mercato parisien s’est accéléré avec ces deux annonces au lendemain de l’intronisation officielle de Luis Enrique, l’ancien entraîneur du Barça et ex-sélectionneur de l’Espagne.

Le technicien récupère avec Asensio un joueur qu’il connaît bien: il a fait de l’attaquant, bousculé par la concurrence au Real, un titulaire de sa Roja durant la dernière Coupe du monde, en décembre au Qatar, terminée dès les huitièmes de finale. " Marco ", appelé ainsi en hommage à Van Basten, a accumulé un palmarès impressionnant durant ses huit années à Madrid (dont la première passée en prêt à l’Espanyol, en 2015-2016): dix-sept titres au total, dont trois Ligues des champions. La saison dernière, le gaucher formé au RCD Majorque a marqué 9 buts et adressé 6 passes décisives sur ses 31 matches en LaLiga, et trois buts et une passe décisive en Coupe d’Europe.

Le technicien Luis Enrique récupère avec Marco Asensio un joueur qu’il a bien connu en sélection espagnole. Photo DR

Skriniar, enfin!

Asensio, conseillé par l’agence Gestifute du Portugais Jorge Mendes, un proche du dirigeant parisien Luis Campos, a perdu de son influence ces derniers mois à la Maison blanche avec l’éclosion de Rodrygo et Fede Valverde dans le couloir droit. À Paris, où il s’est engagé jusqu’en 2026, l’attaquant pourrait s’engouffrer dans le vide laissé par Lionel Messi et peut-être par Kylian Mbappé, si ce dernier décide de quitter le club dès cette saison. " Il ne peut pas partir gratuitement ", a dit mercredi Nasser al-Khelaïfi, le propriétaire du PSG, à propos du joyau de 24 ans qui, s’il va au bout de son contrat en 2024, fait courir le risque au club de voir un des meilleurs joueurs du monde s’envoler sans indemnités.

Concernant Milan Skriniar, son contrat court jusqu’en juin 2028, selon le communiqué du PSG annonçant son recrutement, le premier de l’été. Le solide défenseur central vient renforcer une arrière-garde parisienne qui a concédé un nombre record de buts pour un champion de France, quarante, soit le pire total depuis vingt ans (41 buts pour l’OL version 2003). Paris avait jeté ses filets sur l’ex-Nerazzuro depuis de longs mois, mais l’Inter en demandait trop: 70 millions d’euros l’été dernier, encore 20 millions d’euros au mercato de l’hiver. Le PSG a finalement attendu la fin de son contrat milanais pour le faire venir.

Le prédécesseur de Luis Enrique, Christophe Galtier, aurait eu bien besoin de Skriniar en février quand il a dû faire redescendre Danilo Pereira en charnière et faire entrer un gamin de 17 ans, El Chadaille Bitshiabu, en huitième de finale retour au Bayern Munich. Avec Presnel Kimpembe blessé toute l’année, le Slovaque aurait pu stabiliser la défense en compagnie de Sergio Ramos, désormais ex-Parisien.

" Plus " que 100%

Mais comme Kimpembe, indisponible jusqu’à l’automne, le soldat Skriniar aussi était blessé. Touché aux vertèbres lombaires, le 22 février en huitième de finale aller de Ligue des champions contre le FC Porto, il n’a plus joué en club depuis le 14 mars quand il a remplacé Matteo Darmian pour les dix dernières minutes du match retour. Il avait dû se résoudre à être opéré, en France, à la mi-avril. Il était sur le banc, mais n’était pas entré en jeu lors de la finale de la C1 perdue contre Manchester City (1-0) le 10 juin. Les derniers mois " n’ont pas été simples pour moi ", " mais, aujourd’hui, tout va mieux, je me sens parfaitement bien ", dit-il dans un entretien mis en ligne par le club.

Le joueur formé au MSK Zilina, où il a joué dès ses 17 ans, est l’un des piliers de l’équipe nationale slovaque (60 sélections), dont il est devenu le capitaine. Au pied de la tour Eiffel, il ne postule pas pour autre chose qu’un rôle de titulaire, même s’il faudra pour cela jouer des coudes derrière l’indéboulonnable Marquinhos.