La Coupe du monde de football féminin vient de débuter ce jeudi 20 juillet dans ce qui semble être un nouveau tournoi célébrant le football, la culture, mais surtout les femmes. Le principal enjeu de cet événement, outre le football, sera l’écart salarial entre les hommes et les femmes dans l’industrie du sport.

Le tournoi se déroulera jusqu’au 20 août, dans 9 villes et sur 10 sites en Australie et en Nouvelle-Zélande où c’est la première fois qu’un tournoi de football majeur est organisé. La Nouvelle-Zélande a affronté la Norvège lors du premier match, le 20 juillet, à l’Eden Park.

Ce tournoi a débuté en Chine en 1991 et a lieu tous les quatre ans depuis lors. Cette fois-ci, les États-Unis, champions en titre, sont les favoris, puisqu’ils ont remporté les coupes précédentes. Lors de cette édition, 32 équipes s’affronteront – au lieu des 24 habituelles – reflétant le format adopté pour la Coupe du monde masculine depuis 1998.

La version féminine du sport a suscité un intérêt croissant au cours de la dernière décennie, générant aujourd’hui plus d’un milliard de vues. À l’heure actuelle, la Coupe du monde féminine est considérée comme l’un des plus grands événements sportifs de la planète. Cependant, l’édition de cette année commence par un tournant, en raison de l’écart salarial important entre les joueuses et leurs homologues masculins. Plusieurs équipes arrivent à cette Coupe du monde en conflit avec leurs fédérations, l’écart de salaire entre les hommes et les femmes étant le principal problème.

Tout au long de ce tournoi, ce sujet restera sans doute présent et apparent afin d’attirer l’attention.

Cette année, les femmes recevront 330 millions de dollars de moins que ce que les hommes ont touché l’année dernière.

Selon James Baer-Hoffmann, secrétaire général de la Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels (FIFPRO), "il est inacceptable que ces footballeurs, qui sont les meilleurs de leur pays, ne reçoivent qu’une maigre ou faible compensation, car ils consacrent [beaucoup de temps] à représenter leur équipe nationale au plus haut niveau", a-t-il déclaré à CNN Sport. En outre, la Coupe du monde féminine constitue une source de revenus cruciale pour les joueuses. Pourtant, de nombreuses participantes ont dû se tourner vers d’autres emplois pour subvenir à leurs besoins.

Depuis de nombreuses années, l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes est un sujet majeur au cœur du football féminin, l’équipe nationale féminine des États-Unis (USNWT) en étant le principal opposant. Pour mettre cette perspective en chiffres, et selon un rapport de CNN Sport, il y a eu une grande différence entre les équipes canadiennes au cours des deux dernières années: en 2021, l’équipe féminine a remporté une médaille d’or olympique, recevant 5 millions de dollars. En 2022, l’équipe masculine s’est qualifiée pour la Coupe du monde et a reçu près de 20 millions de dollars. Par conséquent, les footballeuses gagnent 25 cents pour un dollar par rapport à leurs homologues masculins.

Néanmoins, le prix total de l’édition féminine s’élèvera à 110 millions de dollars, soit près du quadruple de la version précédente. L’équipe gagnante recevra 4 millions de dollars (270.000 par joueuse). Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA), a déclaré qu’il entamait un "voyage historique pour le football féminin et pour l’égalité". D’autre part, il est important de noter que les salaires et les récompenses sont attribués en fonction des revenus générés par chaque événement. Les salaires et les revenus sont des concepts distincts dans un contexte commercial ou organisationnel, mais ils sont interconnectés dans le cadre des opérations financières d’une entreprise. Dans le cas de la Coupe du monde de la FIFA, l’édition masculine génère plus de revenus que la version féminine, d’où l’écart de rémunération entre les deux.

Diverses fédérations coopérant avec la FIFA ont été en mesure de réduire cet écart au cours des dernières années, car la Coupe du monde féminine a suscité plus d’intérêt, de téléspectateurs, de spectateurs et, plus important encore, d’investisseurs.  Alors que le tournoi vient de débuter par une surprenante victoire de la Norvège sur la Nouvelle-Zélande (1-0), il ne fait aucun doute que les joueuses utiliseront leur position pour renforcer la même initiative en faveur de l’égalité salariale.