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Le Liban s’est incliné lourdement face à la Lettonie (70-109), vendredi à Jakarta, pour son entrée en lice dans le Mondial-2023. Une défaite amère pour les vice-champions asiatiques, qui vont probablement avoir toutes les peines du monde à se relever de ce faux pas dans un groupe au niveau très élevé.

Les basketteurs libanais, vice-champions asiatiques l’été dernier en Indonésie, ont complètement raté leur entrée en matière dans le Mondial-2023. Battus sèchement par la Lettonie 70-109, vendredi à Jakarta, ils se retrouvent d’ores et déjà dos au mur. Waël Arakji n’a pas montré son rayonnement habituel et Omari Spellman, naturalisé à prix d’or, a été quasi inexistant.

Le Liban est désormais dans l’obligation de gagner le prochain match, dimanche au même endroit, contre le Canada, pour prolonger son rêve. Un scénario catastrophique au niveau du score, que redoutait l’entraîneur de la sélection nationale, Jad el-Hajj, et que ses joueurs, avec un soupçon de réalisme supplémentaire, auraient pu s’éviter.

Leur groupe H, très relevé, autorise peu de faux pas: y figurent aussi le Canada et la France. C’est dire l’ampleur de la tâche qui attend les protégés de Jad el-Hajj.

Ce dernier optait pour un cinq de départ classique avec Sergio Darwich, Ali Mezher, Waël Arakji, Omari Spellman et Ali Haidar.

Domination lettone

Très en verve, Sergio Darwich lançait les hostilités à 100, en marquant deux paniers consécutifs. Après 30 secondes de jeu, le Liban menait déjà 4-0. Excellent début de match, s’il en fut. Mais hélas, les joueurs de la Lettonie allaient rapidement reprendre les affaires en main. Archi-dominateurs dans tous les secteurs du jeu, Les Lettons ont bénéficié en outre d’un nombre élevé de turnovers du côté libanais. Empêtré dans ses rondeurs, Omari Spellman était plus un fardeau qu’un atout pour le Liban. Loin en tout cas, très loin du héros annoncé

Pour preuve, Jad el-Hajj l’a vite remplacé par Hayk Gyokchyan, à peine après quelques minutes de jeu. Entre-temps, les Lettons affichaient une réussite insolente aux tirs à trois points, portant facilement leur avance à 10 points (27-17) à la 10e.

Quadrillant avec une facilité déconcertante les quatre coins du terrain, les joueurs de la Lettonie accentuaient leur emprise sur la rencontre. Sans opposition sérieuse côté libanais en défense, ils ont développé leur jeu tout en courses et en "drive and kick" pour couper la ligne médiane avec un viatique de 25 points (55-30).

Festival à trois points

Au retour des vestiaires, les Libanais ont esquissé des ébauches de velléités offensives, mais rien n’y a fait face à des adversaires nettement supérieurs. Le festival longue distance était alors à son apogée (18/35 à 3 points), largement nourri par l’arrière de Séville, Dairis Bertans (20 points, 6/7 à 3 points en… 15 minutes), ou son frère, Davis (3/7 de loin), tandis que Zalgiris Kaunas Rolands Smits assurait une solide alternance à l’intérieur (17 points à 8/12, 7 rebonds en 17 minutes). La Lettonie creusait encore un peu plus le score (82-48) à la fin de la troisième dizaine.

Défense transparente

La promenade de santé s’est inexorablement poursuivie pour les Lettons dans le quatrième et dernier quart. Gérant leur avance avec beaucoup de métier, ils asphyxiaient complètement leurs infortunés adversaires, aussi transparents en défense qu’en attaque. Un sursaut tardif de Arakji et de Spellman a bien redonné un léger espoir aux quelques dizaines de Libanais présents dans les gradins, mais c’était déjà trop tard. Les Libanais avaient baissé les bras depuis longtemps et ont accueilli avec résignation, et un brin de soulagement, le coup de sifflet final, synonyme de libération.

Seul Sergio Darwich aura tiré son épingle du jeu. L’arrière du Beirut SC, auteur d’une ligne aussi jolie que désespérée (19 points, 5 rebonds, 1 passe) aura tout tenté, mais son équipe a sombré.

Les Libanais sont maintenant condamnés à l’exploit face au Canada et la France. C’est loin d’être gagné d’avance et Jad el-Hajj a bien des soucis à se faire, à commencer par redonner le moral à ses troupes.

Il est décidément des horizons plus dégagés dans le sport.