Après la pâle copie contre l’Uruguay, le XV de France, renforcé par ses titulaires habituels, a retrouvé de sa superbe lors du Mondial-2023 en signant un succès record face à la Namibie (96-0), jeudi à Marseille, mais son capitaine Antoine Dupont, touché à la mâchoire, suscite l’inquiétude.

Cette victoire fleuve, la plus large de l’histoire des Bleus, avec 14 essais à la clé, a été ternie par la sortie dès la 46e minute du demi de mêlée Dupont, heurté à la tête par le capitaine namibien Johan Deysel.

" On a une suspicion de fissure ou de fracture sur le maxillaire. On va attendre les examens pour avancer ", a dit le sélectionneur Fabien Galthié, au micro de France 2 au sujet du N.9 français.

Le XV de France, pas gâté depuis la préparation estivale, doit déjà faire avec le forfait de l’autre titulaire habituelle de la charnière, Romain Ntamack, victime d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche avant la compétition.

Sur le papier, les Bleus, qui sont au nombre des grands favoris de la compétition et quasi assurés de jouer un quart de finale, n’avaient pas grand-chose à craindre de cette 3e journée de la phase de groupes de la Coupe du monde: en sept participations à un Mondial, les Namibiens, 21e au classement World Rugby, n’avaient jamais remporté un match.

Et en cinq oppositions, les " Welwitschias " – qui tirent leur surnom d’une plante particulièrement tenace du désert namibien – n’avaient jamais battu les Français. Ils restaient même sur 13 essais encaissés et une correction 87-10 lors du Mondial-2007.

Au stade Vélodrome, la sélection africaine n’a même pas fait illusion, complètement dépassée par la force de frappe en attaque, la dureté défensive et le talent individuel des Français.

En vingt minutes à peine, les Bleus avaient validé le bonus offensif, avec quatre essais inscrits. A l’issue de la rencontre, l’ailier Damian Penaud avait signé un triplé, et trois autres joueurs un doublé: le centre Jonathan Danty, de retour de blessure, le jeune ailier Louis Bielle-Biarrey et le troisième ligne Charles Ollivon.

Séduisant dans le jeu, avec la volonté de ne jamais baisser de régime, le XV de France s’est donc racheté une semaine après la victoire poussive devant l’Uruguay (27-12) à Lille où Galthié avait aligné une équipe bis.

Dans le Nord, bousculée et brouillonne, les remplaçants avaient bafouillé face à la " garra charrua ", cet état d’esprit typiquement uruguayen qui mêle combativité, fierté et don de soi.

– " Quand on joue à ce niveau-là… " –

" On a bien construit notre match, on a été juste dans ce qu’on a fait, on a fait tout ce que l’on avait travaillé cette semaine. C’est un match sérieux. On est resté dans le collectif et cela montre le caractère de l’équipe aussi ", a apprécié Ollivon après la démonstration devant la Namibie.

" On s’est dit qu’on allait jouer ce soir comme si on jouait un match de phase finale et je crois qu’on a mis les bons ingrédients, on a mis du combat et quand on joue à ce niveau-là c’est normal qu’on gagne ", a renchéri le troisième ligne Anthony Jelonch, revenu in extremis d’une blessure à un genou pour participer au Mondial en France.

Avec son équipe en partie amateur, la Namibie, qui a commencé son Mondial-2023 par deux gifles face à l’Italie (52-8) puis la Nouvelle-Zélande (71-3), n’a donc posé aucun problème à l’équipe de France, en quête de son premier titre mondial après trois échecs en finale (1987, 1999, 2011).

Mais le seul bémol, et non des moindres, est venu de la blessure de Dupont, sorti du terrain en se tenant la mâchoire et en grimaçant après la collision tête contre tête avec Deysel. Le capitaine namibien a écopé d’un carton jaune, transformé ensuite en rouge.

" Ce n’est pas intentionnel, c’est arrivé très vite (…) C’était un accident malheureux ", a réagi le sélectionneur de la Namibie Allister Coetzee après le match.

" Quand quelqu’un se blesse, on n’est jamais heureux ", a souligné Galthié en conférence de presse.

Avant de jouer un ultime match de poule contre l’Italie, le 6 octobre à Lyon, le XV de France est plongé dans l’inquiétude.

Pierre Daccache, avec AFP

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