Le Suisse Beat Feuz, meilleur descendeur du monde depuis quatre ans, s’est imposé pour la troisième fois dans la prestigieuse descente de Kitzbühel (Autriche) aujourd’hui, devant son coéquipier Marco Odermatt, une nouvelle fois éblouissant malgré son manque d’expérience.

Feuz a devancé Odermatt de 21/100 et l’Autrichien Daniel Hemetsberger, 3e surprise à 90/100. Deuxième de la première descente vendredi, Johan Clarey a pris la 5e place à 1 sec 17 malgré une grosse erreur. Héros de vendredi avec sa 3e place surprise, Blaise Giezendanner a terminé 29e à 3 sec 01.

" Course parfaite "

Feuz, Odermatt, complices, sont restés longtemps côte à côte à bavarder autour du " hot seat ", le siège du leader provisoire. Royal, Beat Feuz a une nouvelle fois conquis la descente de Kitzbühel et pu observer, le séant bien installé sur le trône local, ses adversaires se casser les dents sur son chrono.

A ses côtés, Marco Odermatt a dû s’incliner après avoir vu la victoire de près. Princier, le prodige a réalisé un passage superbe d’engagement et était en tête jusqu’à une grosse faute avant le long dévers de " la traverse ", qui a permis à Feuz de le dépasser.

" C’est incroyable, je pense que j’ai fait la course parfaite jusqu’à la traverse qui a été très difficile, j’ai quand même réussi à passer la porte ", a-t-il expliqué en zone mixte.

A seulement 24 ans, le Suisse monte sur le podium de la Streif à son quatrième départ seulement, un authentique exploit dans cette discipline qui récompense normalement expertise et expérience. " Je suis un peu surpris, je sais que je peux faire de belles choses, même sur les pistes difficiles. Bien sûr c’est un rêve d’avoir ma cabine rouge à Kitzbühel (réservée aux vainqueurs), mais pour l’instant c’est très bien que ce soit Beat qui gagne. "

Irrésistible, le Nidwaldien s’envole au classement général de la Coupe du monde où il compte désormais 375 points d’avance sur le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde, vainqueur vendredi de la première descente mais seulement 6e dimanche.

Avec 1200 points aux deux tiers de la saison (24 courses sur 35), Odermatt part sur des bases folles, même si le record masculin de l’Autrichien Hermann Maier (2.000 points en 2000) semble intouchable.

Au printemps, Alexis Pinturault avait remporté le gros globe devant Odermatt avec 1.260 points. Le Suisse compte désormais 11 podiums cette saison dans trois disciplines différentes (géant, super-G, descente).

Il peut rêver d’une moisson de médailles aux Jeux olympiques de Pékin dans moins de deux semaines (4-20 février), prochaine étape pour lui puisqu’il ne disputera pas le slalom de Schladming mardi, dernier rendez-vous avant les JO.

" Un génie "

" Odermatt? C’est un génie. Un skieur incroyable, il a une qualité d’appuis phénoménale, il découpe le moindre virage sans laisser un pet de fumée, avec une technique bien à lui. Il me surprenait en début de saison mais maintenant on est habitués ", a salué Johan Clarey, 5e.

A 41 ans, le Français a commis une faute rédhibitoire sur le haut de parcours, tout en validant un cinquième top-5 consécutif dans sa descente favorite.

" Je suis un peu vert, je fais une énorme faute en haut de tracé, sans ça j’avais largement la troisième place dans les jambes. Les deux premières non, mais la troisième oui. Je me bats comme un lion en bas, ce n’est pas si mal au final, mais j’ai quand même un peu les boules ", a-t-il indiqué.

Avec sa troisième victoire sur la Streif à 34 ans, Beat Feuz peut encore rêver remporter un cinquième petit globe de descente consécutif, ce qui n’est jamais arrivé dans l’histoire du ski alpin masculin. Il est actuellement 2e du classement de la spécialité à huit points de Kilde. Derrière Clarey, Maxence Muzaton a fini 18e, Nils Allègre 27e et Blaise Giezendanner 29e.

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