Un but magnifique, un carton rouge, Dango Ouattara a tout connu dans le même match mais envoyé le Burkina-Faso vers sa quatrième demi-finale de Coupe d’Afrique des nations, en battant la Tunisie (1-0), hier à Garoua.

Toutes les émotions dans un même match. Dango Ouattara, 19 ans, a signé un but formidable, parti presque de son camp, et résistant en armoire à glace à la double charge d’Oussama Haddadi et Dylan Brown, marquant à la dernière seconde avant la pause (45e+3).

Mais un coup de coude sur Ali Maaloul (83e) le privera du dernier carré que les " Étalons " atteignent pour la quatrième fois (1998, 2013 et 2017).

Secoué par un coup d’État depuis lundi, le Burkina-Faso affrontera mercredi à Yaoundé le vainqueur de Sénégal-Guinée Équatoriale, qui se dispute aujourd’hui, aussi à Yaoundé.

L’équipe de Kamou Malo, un des entraîneurs " locaux " de cette CAN, a mérité sa qualification, dans un match très animé, avec beaucoup d’occasions.

Les " Étalons " ont réussi ce nouvel exploit sans leur capitaine, Bertrand Traoré, souffrant d’un problème musculaire.

En son absence, le galop de Dango Ouattara a libéré son équipe, lui qui n’a marqué aucun but en Ligue 1 en onze bouts de matches avec Lorient.

Avant son but, le Burkina avait déjà été dangereux par Cyrille Bayala (24e) et Blati Touré (26e).

Pas de penalty

Mais la Tunisie aussi a eu ses chances, sur un coup franc flottant de Wahbi Khazri (28e) ou des erreurs de la défense burkinabè, un dribble trop audacieux d’Edmond Tapsoba devant Seifeddine Jaziri qui aurait pu coûter un but (35e) ou une sortie manquée du gardien Hervé Kofi (44e), capitaine en l’absence de Traoré.

La Tunisie a poussé toute la seconde période pour égaliser. Elle a eu ses chances, mais Khazri a trop ouvert son pied (57e), et il y a aussi ce coup franc d’Ali Maaloul que Kofi " chope " contre son poteau (68e). En attaquant ainsi, les " Aigles de Carthage " se sont offerts aux contres, et Cyrille Bayala (51e) ou Dango Ouattara (66e), encore une fois, sont passés près du 2-0.

Les Tunisiens ont cru obtenir un penalty pour un tacle de Soumaïla Ouattara sur Wahbi Khazri, mais l’arbitre botswanais Joshua Bondo ne s’est pas déjugé après être allé consulter la VAR.

Le défenseur tacle certes durement le Stéphanois, et lui plie un peu la cheville sur la fin de son geste, mais il avait dégagé le ballon avant (83e).

En revanche après avoir revu le coup de coude de Dango sur Maaloul à l’écran, il a sorti le rouge. A dix contre onze les Étalons ont conservé leur place en demi-finale, mais ce sera sans Dango.

Dans l’autre quart de finale disputé hier, le Cameroun s’est lui aussi qualifié pour les demi-finales de la Coupe d’Afrique des nations, en éliminant la Gambie (2-0), équipe surprise de la compétition, à Douala. Muets en première période, les Lions indomptables ont pris la mesure des Scorpions grâce à Karl Toko-Ekambi, auteur d’un doublé en sept minutes (50e puis 57e), et affronteront le vainqueur de la rencontre entre l’Egypte et le Maroc, disputée dimanche (16h00).

Le Cameroun a longtemps semblé empêtré dans le piège des Scorpions, qui ont fait preuve, comme depuis le début de la compétition, d’une organisation défensive hors-pair, faisant déjouer leur adversaire.

Devant les yeux de l’icône locale Samuel Eto’o, double vainqueur de la CAN avec les Lions indomptables, et désormais à la tête de la Fédération camerounaise de football, les hommes de Toni Conceiçao ont semblé tétanisés par la pression au début du match.

Aboubakar a tout essayé

Ce n’est qu’au quart d’heure de jeu que les Lions indomptables se montrèrent dangereux, par leur capitaine Vincent Aboubakar, auteur d’une talonnade acrobatique finalement contrée (14e). Le meilleur buteur de la compétition (six buts) a retenté sa chance, en plongeant juste devant son défenseur au point de penalty pour placer sa tête, mais le cadre s’est échappé de peu (31e). Il a bien failli ouvrir le score, d’une nouvelle tête, cette fois arrêtée presque miraculeusement par Gayé, à bout portant. Une nouvelle grande parade du gardien qui joue au FC Rot-Weiß Koblenz, en quatrième division allemande.

Mais alors qu’Aboubakar s’essayait, en vain, c’est l’attaquant de l’Olympique lyonnais Toko Ekambi qui surgit pour endosser son costume de sauveur : sur un énième centre de Collins Fai, il plaça une tête croisée imparable (50e), avant de doubler la mise, du pied droit cette fois, sur un centre de Martin Hongla (57e).

Le Stade Japoma laissait alors éclater sa joie, devant la maîtrise des Lions indomptables, qui n’ont pas été inquiétés de la rencontre.

Après le match, Toko-Ekambi a tenu à " rendre hommage aux victimes " de la bousculade qui a causé la mort de huit personnes lundi à Yaoundé, avant le match des Lions indomptables contre les Comores.

Contrairement aux victoires précédentes contre la Tunisie (1-0) et la Guinée (1-0), les Scorpions n’ont pas réussi à se montrer dangereux en contre, manquant sûrement d’énergie. Leur parcours inattendu s’achève donc en quart de finale, pour leur première participation à la CAN. Pays hôte de la compétition, le Cameroun accède aux demies et peut toujours prétendre remporter sa sixième couronne continentale.

Abonnez-vous à notre newsletter

Newsletter signup

Please wait...

Merci de vous être inscrit !