Manchester United, diablement efficace, a créé la sensation en dominant son voisin Manchester City (2-1) en finale de la Coupe d’Angleterre, samedi à Wembley, un trophée qui illumine la saison morose des "Red Devils" et les qualifie pour la Ligue Europa.

La moitié rouge du stade a explosé de bonheur à l’issue d’une rencontre parfaitement exécutée, malgré la pression maximale pesant sur les épaules d’Erik ten Hag, entraîneur menacé au coup d’envoi, et au paradis au coup de sifflet final.

Wembley est devenu le théâtre des rêves mancuniens grâce à Alejandro Garnacho (30e) et Kobbie Mainoo (39e), les deux buteurs de 19 ans, et peut-être la bouée de sauvetage du technicien néerlandais.

"Incroyable, personne ne croyait en nous. Mais nous sommes une équipe, tous ensemble", a savouré Garnacho au micro de BBC One. "C’était notre dernière chance d’avoir quelque chose de positif cette saison", a embrayé le capitaine Bruno Fernandes, les yeux embués.

La treizième Coupe d’Angleterre de Manchester United, la première depuis 2016, n’efface pas un exercice complètement manqué en Premier League, terminé à la huitième place, 31 points derrière le champion Manchester City.

Mais le voisin malade a privé son grand rival du doublé en signant une victoire brillante et méritée, samedi, synonyme de qualification en phase de groupes de Ligue Europa.

Le bonheur de United fait en revanche le malheur de Chelsea et Newcastle, sixième et septième. Les "Blues", qualifiés en Ligue Europa si City avait gagné, devront se contenter la saison prochaine de la Ligue Conférence, une compétition qui file sous le nez des "Magpies", privés d’Europe.

Première défaite depuis décembre 

Manchester City a confisqué le ballon (77% de possession à la mi-temps) mais son jeu de passes s’est heurté à la muraille rouge bâtie autour de Lisandro Martinez et Raphaël Varane, la charnière centrale de la saison dernière, impeccable pour la dernière du Français à United.

À l’inverse, l’arrière-garde des "Citizens" est apparue bien plus fébrile qu’à l’accoutumée, commentant des erreurs aussi grossières qu’inhabituelles, notamment sur l’ouverture du score.

Josko Gvardiol, mis sous pression par Alejandro Garnacho, a voulu remettre le ballon de la tête en retrait à Stefan Ortega, mais le défenseur croate a lobé son gardien et permis à l’ailier argentin de 19 ans de marquer face au but vide (30e, 1-0).

Le deuxième but mancunien tient davantage au talent des "Red Devils": renversement de jeu brillant de Marcus Rashford, centre de Garnacho prolongé avec intelligence et vista par Bruno Fernandes en direction de Kobbie Mainoo, à la frappe parfaite (39e, 2-0).

Pep Guardiola a revigoré son attaque en seconde période en faisant entrer Julian Alvarez et, surtout, Jérémy Doku dès la reprise.

L’ailier belge a semé plusieurs fois la panique dans la surface mancunienne avec ses dribbles et ses passes, comme celle qu’Erling Haaland a envoyé sur la barre transversale (55e).

Et c’est lui qui a relancé le suspense d’une frappe lointaine qu’André Onana a laissé échapper près de son poteau droit (87e, 2-1).

Manchester United a serré les dents durant les dernières minutes, interminables pour leurs supporters, mais a réussi l’incroyable: terrasser le géant citizen, invaincu (hors tirs au but) depuis début décembre, toutes compétitions confondues.

"Notre plan de jeu n’était pas bon", a reconnu Guardiola. L’entraîneur s’est dit "déçu, mais la saison a été extraordinaire".

Le trophée soulevé samedi ne sauvera peut-être pas son homologue Erik ten Hag, mais le Néerlandais a offert au peuple rouge un deuxième titre en deux saisons, un an après la Coupe de la Ligue.

"S’ils ne veulent plus de moi, j’irai ailleurs pour gagner des trophées, parce que c’est ce que j’ai fait durant toute ma carrière", a-t-il répondu en conférence d’après-match.

Avec AFP