La grisaille et la pluie persistent, mais les Italiens chantent " O sole mio " à Roland-Garros: trois de leurs quatre représentants, le cador Jannik Sinner, ainsi que les surprenants Matteo Arnaldi et Elisabetta Cocciaretto, ont rallié les huitièmes de finale vendredi.

Et ce n’est peut-être pas fini: le " cento per cento " sera atteint samedi si Lorenzo Musetti réussit l’exploit de battre le numéro 1 mondial et tenant du titre Novak Djokovic.

Dans le tableau féminin, la numéro 1 mondiale, Iga Swiatek, a soufflé ses 23 bougies en dominant la Tchèque Marie Bouzkova (42e) 6-4, 6-2.

Avant elle, Sinner, leader des Azzurri, a aussi fait respecter la logique sous le toit du court Philippe-Chatrier face au Russe Pavel Kotov (56e), en s’imposant 6-4, 6-4, 6-4 avec une régularité de métronome, grâce à un break par set.

Comme face à l’Américain Christopher Eubanks et au Français Richard Gasquet, le numéro 2 mondial, qui pourrait déloger Djokovic du trône du tennis mondial à l’issue de la quinzaine parisienne, n’a pas laissé échapper la moindre manche.

Arrivé à Paris après trois semaines sans jouer en raison d’une hanche douloureuse, l’Italien de 22 ans, qui s’est offert son premier titre du Grand Chelem à l’Open d’Australie en janvier, n’a pour l’instant trahi aucune gêne physique depuis le début du tournoi.

Pour l’instant, Sinner n’a jamais fait mieux qu’un quart de finale Porte d’Auteuil. Il tentera de s’y hisser de nouveau face au Français Corentin Moutet (79e).

Rublev a craqué 

Sur le court Suzanne-Lenglen, Arnaldi (35e), qui participe à 23 ans à son deuxième Roland-Garros, a, lui, réalisé un gros coup en éjectant le numéro 6 mondial, Andrey Rublev, 7-6 (8/6), 6-2, 6-4.

Malgré l’excellente performance de l’Italien, qui a été agressif et solide du début à la fin, le Russe de 26 ans a eu du mal à garder son calme et a raté son match. Par moments, le spectacle était même inquiétant, avec des scènes où il hurlait, se donnait des coups de raquette sur les cuisses, voire se giflait le visage.

" Je suis vraiment déçu de mon comportement. De ce point de vue, je ne pense pas avoir été aussi mauvais lors de Grands Chelems précédents. C’est la première fois que mon attitude a été aussi déplorable ", a-t-il admis, sans masquer son affliction en conférence de presse.

Rublev n’était pourtant pas loin de remporter la première manche : il a réussi un break en premier et a même eu une balle de set.

Le récent vainqueur du Masters 1000 de Madrid a alors perdu son sang-froid, multipliant les grosses erreurs et se montrant incapable de se ressaisir.

" Gagner le premier set m’a forcément mis en confiance dans ce match où je n’étais pas le favori ", a considéré Arnaldi.

Un autre gros morceau l’attend désormais: Stefanos Tsitsipas, numéro 9 mondial et victorieux à Monte-Carlo mi-avril.

Le Grec double finaliste en Grand Chelem s’est débarrassé en 91 minutes du Chinois Zhang Zhizhen (44e) 6-3, 6-3, 6-1.

 Alcaraz plus solide que Korda

Carlos Alcaraz, candidat au trophée comme Sinner malgré une saison sur terre battue perturbée avant Roland-Garros, a, lui, maîtrisé l’Américain Sebastian Korda (28e) 6-4, 7-6 (7/5), 6-3 en 2h37min pour se qualifier pour les huitièmes de finale. Il y affrontera soit l’Américain Ben Shelton, soit le Canadien Félix Auger-Aliassime.

Absent à cause de son avant-bras douloureux à Monte-Carlo et Barcelone, puis à Rome après une élimination en quarts de finale à Madrid, Alcaraz est arrivé à Paris avec seulement trois victoires obtenues au fil de la tournée européenne sur ocre. Il vient de doubler ce total en à peine une semaine passée sur la terre battue parisienne.

Dans le tableau féminin, une autre surprise est venue de la 51ᵉ mondiale, Elisabetta Cocciaretto, qui a battu la Russe Liudmila Samsonova (17ᵉ) sur le score de 7-6 (7/4), 6-2.

Pour ses premiers huitièmes de finale en Grand Chelem, elle aura fort à faire contre l’Américaine Coco Gauff (3ᵉ), finaliste en 2022 et lauréate de l’US Open l’an dernier. Gauff a dominé 6-2, 6-4 l’Ukrainienne Dayana Yastremska (32ᵉ).

Pas de mauvaise surprise pour Swiatek, deux jours après être passée à un point de l’élimination par Naomi Osaka, même si la numéro 1 mondiale a dû attendre sa quatrième balle de match pour conclure 6-4, 6-2 contre Bouzkova.

En quête d’un troisième sacre consécutif à Roland-Garros, elle affrontera la Russe Anastasia Potapova (41ᵉ) en huitièmes de finale.

Avec AFP