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Ici Beyrouth était présent au match de cécifoot entre le Maroc et la Colombie, disputé dans le site le plus iconique de Paris 2024. Bluffant!

Dans "le plus beau stade du monde", aux pieds de la tour Eiffel, le tournoi de Cécifoot fait partie des moments forts des Jeux paralympiques de Paris 2024. Pour profiter au mieux de l’événement, Ici Beyrouth vous donne les clés de la discipline. Dire "Voy" pour signaler sa présence, grelot dans le ballon, barrières sur les côtés, masques pour les joueurs de champ et gardien voyant, voici les grands principes.

Magique

Sous un ciel parisien légèrement voilé, le stade de la tour Eiffel résonnait mardi après-midi d’une énergie particulière. Les gradins, remplis de spectateurs venus des quatre coins du monde, ont vibré au rythme des acclamations et des encouragements pour le match entre le Maroc et la Colombie.

Pour accueillir les épreuves de volleyball de plage et de cécifoot, le Stade tour Eiffel a transformé le Champ-de-Mars en une arène temporaire en plein-air, où chacun peut profiter du cadre magique du lieu. Logé entre l’impressionnante façade de l’École militaire au sud, et la non moins impressionnante tour Eiffel vers la Seine, le stade est tout simplement magnifique. On a beau chercher, il est difficile de trouver un site plus grandiose pour assister à une rencontre sportive.

Cécifoot, mode d’emploi

Ici Beyrouth vous présente le cécifoot. Le cécifoot est fondé sur un paradoxe. Adaptation du football pour les malvoyants et les non-voyants, la discipline est réservée aux personnes qui sont aveugles, ou presque. Sur le terrain, les huit joueurs de champ (quatre dans chaque équipe) ne se repèrent donc qu’au bruit, les yeux barrés par un masque obstruant. Mais les gardiens, eux, ont toutes leurs capacités visuelles.

Oubliez le ballon de football traditionnel que vous connaissez. Au cécifoot, le cuir est équipé d’un grelot à l’intérieur qui émet un son pour permettre aux joueurs de le situer sur le terrain. L’ouïe est leur atout principal. À l’approche de la balle, les athlètes sont obligés de dire "voy" pour se signaler. Outre ces singularités, il y a une règle particulière à respecter pour le public. Contrairement au foot, au cécifoot les spectateurs doivent éviter de faire du bruit pendant les rencontres.

Photo DR

L’homme qui frappe sur les poteaux 

Pour les orienter, afin de trouver le chemin des filets, il y a trois guides voyants par équipe. Répartis chacun sur un tiers du terrain, ils donnent des instructions: le premier est le gardien de but, dans le tiers défensif, le deuxième dans la zone d’attaque peut parler ou frapper sur les poteaux lors d’un coup de pied arrêté, pour donner des repères aux attaquants, une sonorité familière qui les aide à orienter leur tir. Le troisième est l’entraîneur, au milieu du terrain.

"C’est vrai que le spectacle est extraordinaire. Quand le public arrive sur le terrain, c’est l’inconnu, il s’attend à voir des joueurs tituber, s’empêtrer les uns contre les autres", explique Jacques-Hervé Durot, spécialiste du cécifoot à Ici Beyrouth. Il y a plein d’éléments comme le ballon à grelot, ils parlent beaucoup entre eux, le gardien… Il y a des règles. S’il y a du bruit, ça ne marche pas. C’est comme au tennis. Mais après, en revanche, quand il y a une action, un but, là ça se déchaîne", conclut-il.

Pour la petite histoire, le Maroc a perdu (1-0) sur un tir fabuleux de l’attaquant colombien. Mais l’essentiel était ailleurs. "Malgré notre défaite, j’ai été émerveillé par l’ambiance et par notre équipe nationale", nous explique, enthousiaste, Ahmed, jeune marocain, qui a économisé pendant un an pour s’offrir ce voyage à Paris.

"Au-delà du score, l’ambiance dans le stade était formidable parce qu’elle était… silencieuse", insiste Christina, jeune colombienne venue soutenir son pays.

On quitte le terrain avec regret car l’expérience vécue est absolument unique dans la mesure où le spectacle était tout simplement magnifique. Ici pas de compassion, pas de pathos inutile, mais des athlètes doués venus disputer un tournoi international. Leur tournoi. Les gestes techniques étaient par moments incroyables, et certains joueurs n’avaient rien à envier aux footballeurs qui nous sont familiers. Demandez au gardien marocain!

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