Après avoir connu sa première expérience réussie en équipe de France, Jonathan Clauss, le piston droit du RC Lens, a retrouvé son club avec la volonté farouche de confirmer, dès dimanche (16h00, Beyrouth) à Strasbourg, sa ville natale.

L’Alsacien de 29 ans, qui est devenu le 24e international français de l’histoire du RCL, a convaincu par sa fraîcheur, sa personnalité et ses qualités. D’abord brièvement contre la Côte d’Ivoire, à Marseille (2-1), puis longuement devant l’Afrique du Sud, à Lille (5-0).

L’histoire de Clauss est aussi merveilleuse que sa façon de profiter de chaque instant de ce rassemblement printanier. " L’expérience humaine est encore 15 fois plus forte que celle imaginée, a-t-il confié sur RTL. Peu importe le moment de la journée, j’avais le droit à un petit mot, une petite attention. Tout cela m’a mis en confiance. "

L’accueil réservé par le groupe France au " petit nouveau " a pleinement contribué à une intégration réussie. " Je suis assez fier de moi dans l’intégration, dans le don de soi et dans le respect. Quand je vois la réaction des autres joueurs quand je sors du terrain (mardi à Lille, ndlr), je pense avoir réalisé un bon pas en avant. "

Un pas en avant teinté de bleu qui semblait si inaccessible auparavant. Notamment lorsque Strasbourg décidait de ne pas le conserver à l’issue de sa formation en 2010.

Clauss, à peine âgé de 18 ans, savait d’ores et déjà que rien ne lui serait donné. Bis repetita en 2018, après la relégation en National de Quevilly-Rouen où l’Alsacien avait signé son premier contrat pro à presque 25 ans.

" Peut-être quelque chose à faire "

Les portes de l’Hexagone se refermaient à nouveau après lui avoir fait découvrir les Vosges (Raon-L’Etape) et la Normandie (Avranches et Quevilly).

L’Allemagne, où il avait rebondi en 2013, lui rouvrait les bras et le passage à Bielefeld (2e div. allemande) fut le début de sa seconde carrière.

Fini les embûches et le blues. Place à la joie, au plaisir et aux sourires. A Lens depuis l’été 2020, Clauss s’est tout de suite rendu indispensable comme piston droit du spectaculaire 3-4-1-2 de Franck Haise.

Un poste qui met en lumière un talent que la France a pu apprécier, Didier Deschamps le premier: " Il a fait ce qu’il sait bien faire. Il a mis beaucoup de dynamisme, il est capable de défendre, il a été assez fréquemment en position de débordement ", a confié le sélectionneur à l’issue du succès face aux Sud-Africains.

Clauss s’est ainsi ouvert la voie d’une potentielle présence dans la liste des 23 sélectionnés pour le Mondial au Qatar, en fin d’année. " Il y a peut-être quelque chose à faire ", reconnaît-il, même s’il ne " changera rien " à ses habitudes.

Mais en attendant la page équipe de France s’est refermée, au moins jusqu’au prochain rassemblement en juin. " On est reparti ", a ainsi lancé l’Alsacien en référence au sprint final en Ligue 1 où il espère aider son club (8e) à décrocher une place européenne.

Et comme le hasard aime bien les clins d’œil, le prochain adversaire des Artésiens se nomme Strasbourg. Face à son club formateur, Clauss ne compte pas lever le pied et enlever le bleu de chauffe !