A tout juste 19 ans, Jamal Musiala est la nouvelle perle du Bayern et de l’équipe nationale allemande. Mercredi, ce milieu de terrain polyvalent sera l’un des atouts du champion d’Allemagne à Villareal, en quart de finale aller de Ligue des champions.

De longues jambes, que l’on pourrait croire frêles, et un visage doux, où subsistent des traits de l’enfance, l’ont fait surnommer " Bambi " par ses coéquipiers. L’impression de légèreté qu’il donne balle au pied n’a d’égale que son insouciance.

Julian Nagelsmann, l’entraîneur du " Rekordmeister ", ne tarit pas d’éloges: " Il a un aimant dans les pieds, le ballon revient toujours vers lui, il est extraordinaire ", s’enthousiasme-t-il: " On l’appelle +Bambi+, mais il a une bonne agressivité, il se sort très bien des situations de pressing ".

Lothar Matthäus, Ballon d’or 1990 et recordman des sélections allemandes (150), parle déjà d’un " nouveau Neymar ".

" Ces derniers temps, j’ai bien joué, mais je dois encore progresser ", répond simplement ce grand adolescent, qui s’est hissé en quelques mois au niveau de ses prestigieux partenaires de club, Thomas Müller, Kingsley Coman et autre Serge Gnabry.

Fils d’un XXIe siècle où le football n’a plus de frontières, il est né à Stuttgart d’une mère allemande aux racines polonaises et d’un père nigérian, avant de déménager pour Londres à l’âge de sept ans.

Formé à Chelsea

Bi-national, repéré et formé à Chelsea, il a été international anglais dans toutes les catégories de jeunes des U15 aux Espoirs.

Mais il a opté pour l’Allemagne en 2021, ce qui lui a permis de faire partie du groupe à l’Euro l’été dernier. Il n’a joué que quelques minutes, mais le nouveau sélectionneur Hansi Flick l’a appelé plusieurs fois depuis.

Avant même ses 18 ans, Musiala avait battu plusieurs records de précocité: plus jeune joueur et plus jeune buteur du Bayern en Bundesliga et en Ligue des champions, plus jeune joueur en équipe nationale de l’après-guerre.

S’il continue de progresser avec Nagelsmann, c’est pourtant Flick que Musiala considère comme son " mentor ". C’est avec lui qu’il a débuté chez les pros, à 17 ans au Bayern.

Son premier emploi fut celui d’un dynamiteur de défenses, ailier fluet plus remarquable par ses dribbles chaloupés que par son abnégation à défendre.

Mais récemment, à la faveur des absences de joueurs clés, Nagelsmann l’a testé en milieu récupérateur. Avec bonheur.

Flick a repris l’idée en sélection en mars contre les Pays-Bas (1-1).

" Trop joueur "

" Tout le monde a vu ses qualités ", s’est enthousiasmé le sélectionneur, " il s’impose physiquement, prend les espaces, est très bon en un-contre-un, a une grande vitesse de dribble et, surtout, son travail défensif a été extraordinaire ".

" J’essaie de mieux utiliser mon corps. En numéro 6, je dois jouer un peu plus intelligemment, avec plus de discipline ", analyse lui-même le jeune homme.

En quelques semaines, " Bambi " vient donc de se tailler une réputation d’homme à tout faire en milieu de terrain, capable de jouer aussi bien récupérateur, que " piston " ou meneur de jeu. Au Bayern, lorsque Thomas Müller est absent, c’est lui que Nagelsmann choisit pour jouer en " faux neuf " au contact de Lewandowski.

Certes, tempère le coach bavarois, le jeune homme est " encore un peu trop joueur (…) et a besoin de mûrir ".

Mais contre Villarreal, il a laissé entendre que Musiala pourrait débuter le match, ou alterner avec son aîné Leon Goretzka, qui a tout juste repris samedi après une interruption de quatre mois pour blessure.

" Il n’y a pas de garantie qu’il soit titulaire, mais Leon ne peut pas jouer tous les trois jours ", a dit Nagelsmann, " donc je suis content d’avoir (Jamal) comme option et de pouvoir changer si besoin ".

 

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