Gagner la Ligue Europa pour rejouer la Ligue des champions: c’est l’ultime pari de Lyon, éloigné des places européennes en Ligue 1, au point de reporter toutes ses ambitions sur la C3 avant son quart de finale aller contre West Ham jeudi (22H00).

Ce parcours en Ligue Europa, où les Lyonnais sont toujours invaincus cette saison, a constitué un rare fil rouge dans la saison décousue de l’OL, qui peut difficilement rêver d’accrocher le podium de L1 (9e à huit longueurs de la troisième place).

Sur la scène européenne, en revanche, les Gones ont gagné cinq de leur six matches de poules en C3 face à Brondby, Sparta Prague et Glasgow Rangers. Puis, en 8e de finale, Lyon a éliminé le FC Porto (1-0, 1-1)), leader du championnat portugais, au terme d’une affiche qui n’aurait pas dépareillé en Ligue des champions.

La " vision " d’Aulas

C’est le symbole d’un OL aux deux visages: en Ligue 1, l’équipe de Peter Bosz n’est que la cinquième équipe à domicile et la 13e à l’extérieur, avec la 8e attaque et la 10e défense du championnat.

Lyon ne donne pas de gages de constance et jouera probablement sa dernière carte en championnat dimanche à Strasbourg, 4e avec six points d’avance, pour espérer arracher, une quatrième ou cinquième place, synonymes de qualification en Ligue Europa ou Ligue Europa Conférence pour la saison prochaine.

Mais c’est la lucrative Ligue des champions qui intéresse le président Jean-Michel Aulas, dont le club dispute son huitième quart de finale européen depuis 2000.

Et ce pour des raisons économiques évidentes après deux ans d’absence de l’épreuve reine, une période marquée par les mesures de restrictions liées au Covid-19 et la crise des droits TV avec la faillite de Mediapro qui ont plombé les finances du club.

Le dirigeant a même confié le 31 mars, en conférence de presse après avoir présenté la nouvelle recrue du club, le Brésilien Tetê, avoir eu " une vision ".

" Cette année sera la bonne ", a-t-il affirmé en évoquant, assez audacieux, une victoire finale en Ligue Europa quand seulement deux clubs français (Marseille avec la C1 1993, le Paris SG avec la défunte Coupe des coupes en 1996) ont gagné une coupe d’Europe pour treize finales perdues.

Tetê, le joker

Dimanche contre Angers en championnat (victoire 3-2), les Lyonnais n’ont pas affiché une grande assurance, notamment dans le domaine défensif.

" Oui, ce n’était pas rassurant, je suis d’accord ", a admis l’entraîneur-adjoint Claudio Caçapa, qui remplaçait sur le banc Peter Bosz, suspendu.

" Cela veut dire que l’on doit travailler encore pas mal de choses si on a envie d’aller plus haut et plus loin en coupe d’Europe ", a-t-il aussi prévenu.

Et l’Olympique lyonnais compte sur ses atouts offensifs avec notamment l’apport déjà décisif du joker brésilien Tetê, prêté par le club ukrainien du Shakhtar Donetsk.

Celui-ci a donné la victoire en fin de partie contre les Angevins, deux minutes après son entrée en jeu.

Même s’il n’est pas apte physiquement à débuter les rencontres, son art du dribble et son sens du but lui donnent déjà du crédit.

Dans le domaine de la récupération du ballon, l’absence du milieu Maxence Caqueret, l’un des meilleurs joueurs de Lyon, opéré d’un genou la semaine dernière, est en revanche un handicap majeur.

Et derrière, aucun arrière central de métier ne semble vraiment s’imposer, que ce soit Jérôme Boateng, hors de forme, ou Jason Denayer, longtemps blessé à une cheville, obligeant Peter Bosz à bricoler en titularisant à leur poste le milieu Thiago Mendes.

Inquiétant avant d’afronter West Ham ? L’OL s’accroche à sa dernière chance de retrouver la grande Europe.