Marqué par son expulsion d’Australie, le N.1 mondial Novak Djokovic, tenu à l’écart du circuit, va défier mardi le Français Gaël Monfils (N.21) dès le deuxième tour du Masters 1000 de Madrid.

Pratiquement à l’arrêt jusqu’en avril (trois matches à Dubaï en février), le Serbe de 34 ans a en effet remis la machine en route depuis, avec le retour du circuit en Europe.

S’il est encore en quête de rythme et à la recherche de son meilleur niveau, entre Monte-Carlo (éliminé d’entrée par Alejandro Davidovich) et Belgrade (finale perdue contre Andrey Rublev), il a malgré tout joué cinq matches en deux semaines, tous en trois sets. Un retour en demi-teinte pour le Serbe.

Alors y a-t-il matière à tirer profit du " Djoko " version 2022, tenu à l’écart du circuit quasiment tout le premier trimestre, marqué par l’invraisemblable feuilleton de son expulsion d’Australie, faute de vaccination contre le Covid-19 ?

Jusque-là, les duels avec Djokovic n’ont jamais souri à Monfils: en dix-sept face-à-face, le Français de 35 ans ne s’est jamais imposé. Même si, lors du dernier en date, en février 2020 à Dubaï, il a mené d’un set et d’un break, puis s’est procuré trois balles de match avant d’être renversé par le N.1 mondial (2-6, 7-6 (8/6), 6-1).

" Honnêtement, il a plus de matches que moi, il a plus de rythme ", estime Monfils en faisant référence aux récentes semaines.

Un seul précédent sur ocre

Monfils restait lui sur un mois sans compétition avant le tournoi madrilène.

Avant sa très tranquille victoire 6-3, 6-0 en 55 minutes lundi aux dépens de l’invité espagnol Carlos Gimeno, au-delà de la 350e place mondiale, il n’avait plus joué depuis fin mars (3e tour à Miami) et avait déclaré forfait juste avant Monte-Carlo en raison d’une " gêne au pied ".

" Aujourd’hui, c’est un match, mais ça ne me dit rien sur où j’en suis vraiment. Lui, il a des matches, il monte en puissance progressivement, je vois qu’il joue de mieux en mieux, donc ça va être compliqué ", compare-t-il.

" On parle beaucoup de Novak, mais moi, je ne suis pas encore à 100% non plus ", poursuit le N.1 français, qui s’est " arrêté dix jours complet " pour reposer son pied douloureux.

Entre Djokovic et Monfils, un seul match a eu lieu sur terre battue. Il remonte à seize ans en arrière, à Roland-Garros en 2006 (7-6, 7-6, 6-3 en huitièmes de finale).

Le N.1 mondial lui semble-t-il plus accessible sur ocre que sur dur, sa surface de prédilection ? " Franchement je ne pense pas ", répond le quart-de-finaliste de l’Open d’Australie 2022. " Je me sens mieux sur dur. Et lui aussi… "

" Terre ou dur, c’est pareil: il a une manière de jouer qui me déplaît. Tout simplement. Il arrive à trouver mes faiblesses à chaque fois ", reprend-il. " Tout bêtement, il est plus fort que moi. Quand quelqu’un est plus fort que toi, il est plus fort que toi. Tu peux le battre une fois, peut-être deux, trois fois. Moi, je n’ai jamais vraiment réussi. Mais il n’y a pas beaucoup de mecs qui ont battu Usain Bolt ! "

Murray éteint Thiem

Andy Murray, avec une hanche en titane depuis 2019, s’est lui offert sa première victoire (6-3, 6-4) sur terre battue depuis quasiment cinq ans (Roland-Garros 2017) aux dépens d’un autre revenant, Dominic Thiem, pénalisé par sa trentaine de fautes directes.

L’Autrichien de 28 ans, ex-N.3 mondial aujourd’hui 91e, a été éloigné du circuit pendant dix mois, entre juin dernier et mi-avril, poignet droit blessé, et court toujours après une première victoire. Il reste désormais sur trois défaites en autant de semaines, à Belgrade, Estoril et Madrid.

Dans le tableau féminin, on connaît désormais l’affiche de deux quarts de finale: Simona Halep, qui joue son premier tournoi sous la supervision de Patrick Mouratoglou, face à Ons Jabeur (10e), dernière représentante du top 10 en course. Et Amanda Anisimova (33e) contre Ekaterina Alexandrova (45e).