La saison 2021-2022 du championnat de France a été souvent spectaculaire sur les terrains et parfois secouée en tribunes, avant de baisser son rideau samedi sur une " soirée folle " entre la course à l’Europe, indécise jusqu’au bout, et la lutte pour le maintien, impitoyable. Côté pile : suspens, superstar, survie

Un " final " à couper le souffle

Rarement une 38e journée aura concentré autant d’enjeux que celle de samedi. Et le scénario final a été à la hauteur des promesses en offrant une " soirée folle ", un " spectacle haletant et plein d’émotions " comme l’a résumé le président de la Ligue de football professionnel, Vincent Labrune.

La deuxième place s’est offerte tour à tour à Monaco, à l’OM, puis de nouveau à Monaco, avant d’être arrachée par les Marseillais, victorieux 4-0 de Strasbourg et qualifiés directement en Ligue des champions… grâce à l’égalisation de Lens (2-2) contre les Monégasques à la 96e.

Nice a crû chiper à Rennes la 4e place en renversant Reims (3-2, triplé d’Andy Delort) mais les Bretons, menés 2-1 à la 88e, ont accroché à Lille (2-2) le point du match nul qui leur manquait à la 93e.

En bas de tableau, Saint-Etienne a obtenu un sursis quasi miraculeux: sa place en barrages ne tient qu’à un point, obtenu dans le dernier quart d’heure à Nantes (1-1), devant les relégués Metz et Bordeaux.

Un Mbappé royal

Le jeu parfois terne du Paris SG a été illuminé toute la saison par le génie de Kylian Mbappé, le premier à réaliser un " double double " en Ligue 1: l’attaquant de 23 ans termine meilleur buteur (28 pions) et meilleur passeur (17 " assists ").

Le Français a ponctué sa saison avec le trophée UNFP de meilleur joueur, pour la troisième fois d’affilée, avec un triplé contre Metz (5-0) et, surtout, l’annonce tant attendue de sa prolongation à Paris, jusqu’en 2025, malgré la cour assidue du Real Madrid.

Clermont, petit mais costaud

Le Clermont Foot a débarqué en Ligue 1 pour la première fois en août, avec un statut de petit Poucet et l’envie de ne jamais renier son identité. Les Auvergnats terminent dix-septièmes, à quatre longueurs du barragiste Saint-Etienne.

" Je ne vais pas dire que c’est un exploit mais pas loin quand même. A juste titre, tout le monde nous voyait descendre avec le plus petit budget ", récapitulait l’entraîneur Pascal Gastien une fois le maintien assuré.

" Je ne connaissais pas la Ligue 1, on aurait pu paniquer mais on est resté stable. Ça fait cinq ans qu’on joue comme ça, cela aurait été suicidaire de changer notre manière de jouer " Côté face: crash, clash, craquages

Bordeaux, de l’eau dans le gaz à tous les étages

A Bordeaux, la cuvée 2021-2022 a un goût de piquette. La saison avait pourtant débuté par un recrutement audacieux avec Vladimir Petkovic, tombeur des Bleus avec la Suisse à l’Euro.

L’ex-sélectionneur de la Nati est parti par la petite porte en février, sans empêcher l’édifice girondin de s’écrouler: défense catastrophique (91 buts encaissés), joueurs cadres écartés, supporters ulcérés et défaite démoralisante contre l’OM, la première à domicile en 44 ans.

Le club au scapulaire se retrouve en deuxième division pour la première fois depuis une rétrogradation administrative en 1991.

PSG boudé, Messi sifflé

Le PSG a acquis son 10e titre de champion de France dès le 23 avril, à quatre journées de la fin, dans une ambiance plombée: ses groupes de supporters, vexés par la nouvelle désillusion en Ligue des champions, ont quitté le Parc pour fêter le sacre en dehors du stade.

La déroute européenne a laissé des traces profondes, avec des sifflets copieux visant Neymar et Lionel Messi, le septuple Ballon d’or auteur d’une saison décevante, et une longue grève des encouragements, seulement interrompue samedi grâce à Mbappé.

Débordements en tribunes

Dès l’entame, la saison a déraillé en tribunes avec des incidents à Montpellier (projectiles) et Nice (pelouse envahie, jets d’objets et bagarres), prolongés ensuite à Lens (échauffourées), Saint-Etienne (coup d’envoi retardé, fusées et fumigènes envoyés…) ou encore Lyon (jet de bouteille d’eau, match arrêté).

Le milieu marseillais Dimitri Payet, visé deux fois par des projectiles, a dénoncé " une forme de démission collective insupportable " face aux violences dans les stades.

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