Le Giro se jouera en haute altitude dans les Dolomites: la 19e étape gagnée vendredi dans le Frioul par le Néerlandais Koen Bouwman a laissé les positions inchangées entre l’Equatorien Richard Carapaz et l’Australien Jai Hindley, séparés par trois secondes.

Ni Carapaz ni Hindley n’ont cherché le KO dans la montée vers le sanctuaire de Castelmonte même si le champion olympique a démarré à deux reprises dans les deux derniers kilomètres. Le troisième homme, l’Espagnol Mikel Landa, a lui aussi tenté de grappiller quelques secondes, sans plus de réussite.

Par rapport à la montée finale de à 7,1 kilomètres (à 7,8 %) vers le sanctuaire dédié à la Vierge Noire, l’ascension du passo Fedaia samedi sera d’une toute autre dimension. Cette ascension historique du Giro se redresse brutalement à Malga Ciapela, à 5400 mètres du sommet (11,2 % de pente moyenne), pour rejoindre l’altitude de 2057 mètres.

Après deux autres grands cols, le San Pellegrino et le légendaire Pordoi (2239 m), le Fedaia représente le terrain idéal pour provoquer des différences. Mais, à quel profit ? Entre Carapaz, en théorie avantagé par la haute altitude puisqu’il a l’habitude de s’entraîneur au-delà des 3000 mètres, Hindley, décidé à jouer son va-tout, et Landa, les jeux sont d’autant plus ouverts qu’aucun d’eux n’a réussi jusqu’à présent à prendre le pas en montagne.

La deuxième de Bouwman

Avant ce rendez-vous, Bouwman a saisi l’occasion d’une étape de moyenne montagne, passant par la Slovénie, pour réussir un coup de maître. Le Néerlandais (28 ans) a enlevé son deuxième succès depuis le départ, après la 7e étape raflée à Potenza (sud), et assuré son maillot bleu de meilleur grimpeur, sauf abandon avant Vérone où le Giro se conclura par un contre-la-montre de 17,4 kilomètres.

Mais, pour signer la 32e victoire néerlandaise dans une étape du Giro -à égalité avec la Colombie-, le coureur de l’équipe Jumbo a dû négocier un final délicat face à ses quatre compagnons d’échappée. Pour sortir en tête du dernier virage, Bouwman a suivi sa trajectoire idéale, à la corde, quitte à fermer la porte au Suisse Mauro Schmid placé derrière lui. Schmid, contraint de se décaler, a obligé Andrea Vendrame à un " tout droit " qui a condamné l’Italien de l’équipe AG2R Citroën, censé être le plus rapide du quintette.

" Je connaissais le dernier virage, j’avais été prévenu mais je ne m’attendais pas à ce qu’il soit aussi serré ", a reconnu le vainqueur du jour. " Je devais sortir en tête. J n’ai pas vu ce qui se passait derrière moi ".

Vendrame, le malchanceux du jour, avait eu le mérite de revenir sur le groupe de tête après avoir été distancé dans le rude Kolovrat (10,3 km à 9,2 %), une montée inédite dans les forêts slovènes, tout près de Caporetto qui fut le lieu d’une défaite historique et imprévue pour les Italiens lors de la Première guerre mondiale. Au point que Caporetto est devenu dans la culture italienne le synonyme d’une déconfiture inattendue.

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