" La crème de la crème " des skippers, des bateaux volants ultra rapides ‘high tech’, un circuit pro qui ouvre enfin la porte aux femmes: le SailGP, qui joue sa 3e saison, est une chance pour les Françaises venues s’aguerrir dans l’optique des Jeux olympiques 2024.

Pour la deuxième des onze étapes que compte le troisième opus, le SailGP s’est posé ce week-end sur le Lac Michigan, à Chicago (Etats-Unis) pour des régates spectaculaires mettant aux prises neuf des dix équipages engagés sur le circuit, à bord de catamaran qualifiés de " bolides des mers " (des F50) avec leurs vitesses avoisinant les 100 km/h.

Parmi les concurrents, le Team France, emmené par Quentin Delapierre, compte à son bord Aloïse Retornaz, médaillée de bronze aux JO-2020 et double championne d’Europe (2019 et 2021) en 470 avec Camille Lecointre.

" C’est hyper intéressant. Ce sont des bateaux de ‘ouf’ donc c’est une super expérience. Et ça reste surtout de la navigation en équipage. Naviguer avec toute une équipe hyper expérimentée, ça apporte beaucoup dans le projet olympique ", souligne à l’AFP Retornaz, en route pour une nouvelle médaille aux Jeux de Paris en 2024 avec Hippolyte Machetti en 470, catégorie désormais mixte.

La Brestoise de 28 ans, qui évolue depuis onze ans en 470, cherche à améliorer sa performance en se frottant à d’autres univers. Il n’y a pas pléthore de possibilités, surtout pour les femmes. Le SailGP en a fait l’une de ses priorités lors de la 2e saison en imposant un quota. Le Team France avait donc organisé des sélections à Quiberon. Quatre filles ont été retenues, s’alignant à tour de rôle sur des étapes pour ne pas compromettre leur projet olympique.

Haut du panier

Dans chacun des équipages figurent des grands noms de la voile, comme le Néo-Zélandais Peter Burling, champion olympique en 49er (2016) et double vainqueur de la très prestigieuse Coupe de l’America (2017 et 2021). Ou encore le Britannique Sir Ben Ainslie, sacré quatre fois aux JO (en laser et en finn) et victorieux de la Coupe de l’America en 2013, mais aussi l’Américain Jimmy Spithill, double vainqueur de la Coupe de l’America (2010, 2013).

" C’est du très haut niveau. En face c’est tous les grands noms de la voile, de l’olympisme au match racing, c’est le haut du panier ", relève Retornaz.

Pour le directeur de l’équipe de France de voile olympique, qui a toujours prôné " la transversalité, le SailGP – créé en 2018, financé par le multiple milliardaire et fondateur d’Oracle Larry Ellison et doté d’un bonus d’un million de dollars au vainqueur – est " vraiment une richesse, une opportunité et un truc en plus ".

" L’avantage du SailGP est que c’est un gros projet et un projet payé. On n’est pas un sport professionnel. C’est le truc qui marie un peu tout, le programme n’est pas extrêmement prenant en terme de timing ", indique Philippe Mourniac à l’AFP, mettant en avant cette opportunité faite aux femmes.

" Ce qui est génial c’est que ces circuits de voile pro globalement trustés par les hommes, s’ouvrent aux féminines ", se félicite Mourniac.

Gagner en maturité

Amélie Riou a saisi elle aussi sa chance. Avec dans son viseur Paris 2024 en 49er FX (en duo avec Lara Granier), elle ne voulait pas être happée que par l’olympisme, " un monde assez clos ".

" Je ne pensais pas pouvoir y entrer, il y avait un côté inaccessible. Quand ils ont ouvert les sélections pour une femme dans l’équipe, je me suis dit que c’était une occasion en or ", raconte à l’AFP Riou.

" J’ai vu vraiment une passerelle entre ce monde-là et l’olympisme, par les gens qu’on rencontre. Sur l’aspect tactique, la prise de décision, communiquer avec l’équipage de manière concise ", défend la navigatrice qui dit avoir gagné " en maturité en tant que sportive et appris à prendre le taureau par les cornes ".

En avril 2021, Hélène Noesmoen découvrait le circuit. En août, la spécialiste de la planche à voile (IQFoil) était sacrée championne du monde puis conservait son titre européen en octobre.

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