L’itinérance et la caisse de résonance, immense, de l’épreuve confrontent le Tour de France à différents problèmes. Revue des soucis récurrents qui planent sur l’épreuve, dont l’édition 2022 débute vendredi au Danemark.

Le Covid-19

Le nouveau protocole publié mardi par l’Union cycliste internationale (UCI) prend en compte l’évolution de la situation sanitaire, à savoir l’augmentation du nombre de cas positifs récemment déclarés. Il vise à " renforcer la surveillance médicale du peloton " et de son entourage mais prend en compte, avec pragmatisme, le cas par cas. Mesure-phare, un coureur asymptomatique ne sera pas contraint automatiquement à l’abandon, contrairement à ce qui s’est passé ces dernières semaines notamment au Tour de Suisse.

" La décision d’isolement éventuelle sera prise de manière collégiale par le médecin de l’équipe concernée, le médecin Covid-19 de l’épreuve et le directeur médical de l’UCI, sur la base des éléments cliniques disponibles ", prévoit le nouveau règlement, élaboré par un groupe de pilotage placé sous la responsabilité du directeur médical de l’UCI, le Pr Xavier Bigard, et composé de représentants des coureurs, des équipes, des médecins d’équipe et des organisateurs.

Le dopage

Les perquisitions menées lundi dans plusieurs pays européens visant des coureurs et responsables de l’équipe Bahrain actualisent le sujet. Près d’un quart de siècle après l’affaire Festina et douze ans après la dernière participation de Lance Armstrong au Tour de France, le cyclisme ne peut pas baisser la garde face à ce qui a longtemps été – et de loin – son problème numéro un.

" Garder la lumière allumée ", l’expression de Roger Legeay, le président du Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC), reste d’actualité. Treize des vingt-deux équipes en lice sont d’ailleurs membres de ce Mouvement qui se veut à la pointe de la lutte antidopage et se fixe des règles plus strictes que la réglementation en vigueur.

" On est dans l’obligation d’être plus blanc que blanc ", rappelait en début d’année la directrice de l’UCI, Amina Lanaya, dans un entretien fracassant à Ouest-France qui insistait, au-delà des tests, sur les investigations et ouvrait le débat sur la possibilité de rémunérer des indicateurs.

Le cyclisme a délégué les services opérationnels de la lutte antidopage à l’ITA (International Testing Agency), une agence indépendante traitant de différents sports. " Ce sont des professionnels, ils savent comment obtenir les informations. Mais nous, de notre côté, on ne veut pas lâcher non plus, donc on leur indique ce qui nous arrive ", expliquait la directrice de l’UCI, convaincue de la nécessité de privilégier " l’intelligence, l’investigation, les rapprochements avec les autorités de police ". Sans abandonner, évidemment, les contrôles traditionnels: " Le testing est un moyen utile mais sur la base d’informations fiables glanées en amont. "

La météo

La canicule (souvent), la grêle (rarement), la neige (exceptionnellement). Le Tour est confronté à des risques météo qui compliquent la vie des coureurs et parfois les immobilisent.

" Dans l’histoire du Tour de France, une seule étape a dû être interrompue à cause du temps: Tignes, le 26 juillet 2019 ", rappelle le directeur du Tour Christian Prudhomme quand il est interrogé sur le sujet. Ce jour-là, une violente averse de grêle suivie d’un éboulement avaient rendu la route impraticable à 20 kilomètres de l’arrivée prévue à Tignes. Les temps avaient été pris au passage du col de l’Iseran. " On a bien conscience que les épisodes météo soudains, qu’il s’agisse d’averses de grêle ou de chaleur, arrivent aujourd’hui plus souvent, poursuit Christian Prudhomme. On l’avait vu avec un orage de grêle très violent à l’arrivée en Principauté d’Andorre (Arcalis) en 2016, au col de Porte au Dauphiné 2020. "

Que faire face à ce genre d’épisode ? " Il faut une fois de plus s’adapter ", répond le directeur du Tour même si " une course cycliste ne se bouge pas en claquant des doigts, l’organisation du Tour dans l’itinérance est très lourde ".

Dans le cas de canicule, une commission dite " des conditions extrêmes ", avec des représentants des différentes parties concernées (équipes, coureurs, organisateurs, UCI), se réunit avant le départ de l’étape. Mais, souligne Christian Prudhomme, " on ne peut pas décider à l’avance, ce sont des décisions qui se prennent dans l’instant en fonction des situations de course ".