À l’instar de l’avant-centre Alexandre Lacazette, le milieu de terrain international Corentin Tolisso a fait vendredi le pari de revenir dans son club formateur, Lyon, qui le récupère lui aussi libre de tout contrat.

Une bonne affaire a priori pour l’OL qui avait cédé les deux joueurs en 2017 pour 53 millions d’euros à Arsenal pour Lacazette, et 41,5 millions au Bayern Munich pour Tolisso, qui s’engage pour cinq ans.

Reste à connaître le réel état physique du champion du monde 2018 avec les Bleus, âgé de 27 ans, qui compte 28 sélections en équipe de France (2 buts).

À Munich, Tolisso a gagné la Ligue des champions (2020), une super-coupe d’Europe et la coupe du monde des clubs (2021). Il a été cinq fois champion d’Allemagne et remporté deux coupes nationales.

Mais son séjour au Bayern a été entaché de blessures à répétition, dont une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit en 2018, une opération à la cheville gauche en 2020 ainsi que divers problèmes musculaires.

La visite médicale, jeudi à Lyon, n’a pas décelé d’obstacle. " J’ai fait une grosse préparation physique pour être opérationnel dès la reprise, tout le monde peut être rassuré sur mon état de forme ", a affirmé Tolisso vendredi devant la presse. " Après cinq ans au Bayern, il arrive encore plus fort, c’est une certitude ", a renchéri Bruno Cheyrou, directeur du recrutement.

" Lui et Lacazette vont nous apporter énormément. Je n’en fais pas des Superman mais ce seront deux pierres importantes du nouvel édifice ".

ADN

Tolisso, né à Tarare (Rhône), était arrivé à l’Académie en 2007 et a débuté en professionnel en août 2013. Son arrivée, après celle de Lacazette (31 ans), devrait ravir les supporters, à commencer par les ultras qui réclamaient à cor et à cri un retour à l’ADN du club, celui de la formation, alors que l’Olympique lyonnais a dépensé quelque 175 millions d’euros sur le marché des transferts ces trois dernières saisons pour un résultat décevant.

Après avoir raté sa qualification européenne lors de la saison écourtée de 2020-2021, Lyon l’a manquée à nouveau cette saison en terminant 8e de Ligue 1, son plus mauvais classement depuis 1997.

" On sort d’une année qui n’a pas été bonne, mais on a mis les choses à plat ", a déclaré le président Jean-Michel Aulas, qui espère repartir du bon pied en faisant revenir " les meilleurs des anciens ".

Un regain d’ambition qui coïncide avec la prise de participation majoritaire dans l’OL Groupe par la holding de l’homme d’affaires américain John Textor.

Tolisso, lui, espère rejouer la Ligue des champions " dès l’année prochaine " avec l’OL, convaincu que c’est aussi " le bon club pour retrouver les Bleus et aller à la Coupe du monde cet hiver ".

Élan populaire

L’OL a parallèlement prolongé les contrats de son gardien emblématique Anthony Lopes, jusqu’en 2025, et de son milieu de terrain Maxence Caqueret, jusqu’en 2026, alors que deux jeunes défenseurs issus de son centre de formation, Castelo Lukeba et Malo Gusto, s’installent dans le onze de base.

Le gardien Rémy Riou (35 ans) revient également comme doublure dans son club de formation. Lyon veut aussi conserver son attaquant brésilien Tetê (22 ans), arrivé au printemps pour finir la saison, et négocie son transfert définitif, à défaut un renouvellement de prêt, avec le Shakhtar Donetsk (1ère div. ukrainienne).

La prolongation du prodige Rayan Cherki (18 ans) est en bonne voie, selon Aulas. L’OL cherche encore un latéral gauche pour consolider son effectif. Au-delà de l’aspect sportif, ce retour aux sources vise aussi à relancer un élan populaire, perdu autour de l’équipe, et à apaiser des tribunes dissipées la saison dernière, avec des problèmes de violence récurrents et des tensions avec certains joueurs. " J’ai hâte de vibrer à nouveau avec les supporters au Groupama Stadium ", a conclu Tolisso.