Le chaud contre le froid, la main expérimentée et créative contre la puissante et imperturbable jeunesse: la Tunisienne Ons Jabeur et la Kazakhe d’origine russe Elena Rybakina ont un seul et même objectif samedi, décrocher un premier titre majeur à Wimbledon, le temple du tennis.

" Mon rêve a commencé l’an dernier quand je me suis fait plaisir à jouer ici ", reconnaît la N.2 mondiale Jabeur. A 27 ans, celle que ses compatriotes surnomment " la ministre du Bonheur " avait atteint les quarts l’an dernier et pourrait devenir la première joueuse du continent africain à remporter un Majeur.

" Je ne m’attendais pas à parvenir en deuxième semaine, alors en finale… ", souligne de son côté Rybakina (23e) qui, à 23 ans, participe à son deuxième Wimbledon (élimination en 8es de finale l’an dernier).

Jusque-là, aucune des deux joueuses n’avait dépassé les quarts en Grand Chelem: Rybakina les avait atteints l’an dernier à Roland-Garros, quand Jabeur s’était fait un nom en devenant la première joueuse du monde arabe à se hisser à ce stade d’un tournoi du Grand Chelem, en 2020 à l’Open d’Australie.

Objectif Wimbledon

Avec son tennis en toucher, beaucoup de slice et beaucoup d’amorties, Jabeur estime " avoir le jeu " pour s’imposer sur le Centre Court et assure que depuis sa défaite en quarts l’an dernier, son " principal objectif " de la saison 2022 était le titre à Wimbledon.

Sa préparation a été bonne, puisqu’elle a remporté le tournoi sur gazon de Berlin et est donc invaincue sur cette surface en onze matchs.

Même assurance chez Rybakina, qui serait la première représentante du Kazakhstan -le président de la Fédération kazakhe était d’ailleurs dans les tribunes pour la demi-finale- à remporter un Majeur: " Je pense avoir un jeu pour aller loin dans les tournois du Grand Chelem. Et je crois qu’un jour j’en gagnerai un ".

Contrairement à son adversaire, la Kazakhe qui est née, a grandi et réside à Moscou (alors que les joueurs et joueuses russes sont bannis de Wimbledon en raison de l’invasion de l’Ukraine), revient de blessure et de pépins de santé, si bien qu’elle n’a pas eu une bonne préparation. Mais, estime-t-elle, elle n’a rien à perdre, c’est ce qui lui a permis d’aborder Wimbledon " plus détendue ".

Son relâchement sur le terrain a eu raison successivement de Coco Vandeweghe, Bianca Andreescu (lauréate de l’US Open 2019), puis Qinwen Zheng, Petra Martic, Ajla Tomljanovic, seule joueuse à lui avoir pris un set, et enfin Simona Halep, lauréate 2019.

Le discours d’une championne

Avant la demi-finale, elle avait réussi 122 coups gagnants en cinq matchs, dont 44 aces, et remporté 85% de ses jeux de service. Elle a ajouté 5 aces et 21 coups gagnants pour transpercer la défense de Halep.

Mais la Roumaine considère que la Kazakhe pourrait être déstabilisée par le jeu de Jabeur " tout en changements de rythme, avec des slices pour casser le rythme ", sans compter que la Tunisienne " sert bien ".

Pour Halep, il faudra que Rybakina parvienne à maintenir le niveau qu’elle affiche depuis le début du tournoi pour avoir une chance de triompher, ce qui est très possible si elle " conserve son niveau de confiance ".

" Elle sert très bien, donc il faudra que je commence par remettre un maximum de ses services pour la faire travailler dur sur chaque point. Je sais qu’elle est capable de frapper fort et de réussir beaucoup de coups gagnants, mais je sais aussi que mon jeu peut vraiment la déranger ", analyse Jabeur qui a remporté deux de leurs trois précédentes confrontations.

" Je me suis souvent imaginée faire un discours en tenant le trophée… souvent, souligne Jabeur. Alors maintenant, je veux vraiment le prendre en mains. Et je sais que je peux le faire. Je déteste me décevoir alors j’espère ne pas le faire (samedi). Il ne reste qu’un match… "

Ons Jabeur, qui espère ne jamais perdre le titre de ministre du Bonheur en Tunisie, a le sourire accroché au visage la plupart du temps. Rybakina, elle, est bien plus impassible. Nul doute cependant que samedi, une joie sans bornes irradiera autour de la gagnante. Quelle qu’elle soit.

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