Le Hamas a fustigé samedi les "diktats américains" en rejetant le nouveau projet d’accord pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, où 15 membres d’une même famille, dont neuf enfants, ont été tués dans une frappe israélienne selon la Défense civile.

Après plus de dix mois de guerre, des discussions sur un cessez-le-feu à Gaza se sont tenues jeudi et vendredi à Doha entre Israël et les médiateurs -Etats-Unis, Qatar et Egypte-, au terme desquelles une proposition remaniée d’accord a été présentée par les Etats-Unis, principal allié d’Israël.

De retour des discussions, les négociateurs israéliens ont "exprimé leur optimisme prudent" à Benjamin Netanyahou, selon le bureau du Premier ministre.

Déclenchée en riposte à une attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, l’offensive israélienne s’est poursuivie durant ce nouveau cycle de négociations auquel le mouvement islamiste a refusé de participer.

Pour Washington, un cessez-le-feu à Gaza aiderait à éviter un embrasement régional après la menace de l’Iran et de ses alliés de riposter à l’assassinat, imputé à Israël, du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran le 31 juillet, et à celui du chef militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr, tué la veille dans une frappe revendiquée par Israël près de Beyrouth.

Le Hamas refuse de négocier davantage et veut une application du plan annoncé le 31 mai par le président américain Joe Biden fin mai.

Ce plan prévoit dans une première phase une trêve de six semaines accompagnée d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d’otages enlevés le 7 octobre, et dans sa phase deux, notamment un retrait total israélien de Gaza.

Le Hamas a rejeté la dernière proposition remaniée en dénonçant des "diktats américains".

"Une illusion"

Un accord de cessez-le-feu "proche" est une "illusion", a taclé un cadre du Hamas, Sami Abou Zohri, pour qui la dernière proposition américaine "laisse supposer un énorme retour en arrière".

Il répondait à M. Biden qui a affirmé vendredi qu’un accord "n’a jamais été aussi proche".

Le Hamas accuse Israël d’avoir ajouté de "nouvelles conditions" au texte, parmi lesquelles le "maintien de troupes" israéliennes à la frontière de Gaza avec l’Egypte et "un droit de veto" sur les prisonniers palestiniens susceptibles d’être échangés contre des otages.

Alors que les pourparlers doivent reprendre la semaine prochaine au Caire, les chefs de diplomatie britannique, français, allemand et italien ont, dans un communiqué conjoint, exhorté "toutes les parties à s’engager de manière positive et flexible dans le processus" de négociation, soulignant "l’importance d’éviter toute escalade dans la région".

Entretemps, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken doit s’envoler samedi pour Israël, après qu’un haut responsable américain a averti que l’Iran subirait des conséquences "cataclysmiques" en cas d’attaque contre Israël.

Benjamin Netanyahou a maintes fois affirmé vouloir poursuivre la guerre jusqu’à la destruction du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne.

Avec AFP