Lettre ouverte au Sieur Covid-19 et sa descendance
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Vous vous êtes imposé dans notre vie sans y être invité, avec une arrogance teintée de mépris. Est-ce dû aux divers prénoms dont on vous a affublé, venant droit du mont Olympe? Toujours est-il que vous avez vite fait de vous accoupler avec des roturières qui ont accouché de bâtards, de variants qui étaient désormais désignés par des lettres et des chiffres. Nés de père inconnu. Ce n’est pas vraiment glorieux pour un virus qui avait pour mission de régner en seigneur et maître sur notre système immunitaire. Vous êtes d’ailleurs la fourberie incarnée, vous qui changez de masque avec une rapidité si déconcertante qu’elle a acculé les pontes des laboratoires, qui se pompaient le torse avec leurs vaccins, de déclarer forfait. «Les vaccins protègeraient des formes graves», ont-ils déclaré, tentant de sauver la mise. Mais c’est vous, Sieur Covid, qui aviez fait le boulot à leur place puisque vos derniers rejetons sont de plus en plus contagieux, mais leur virulence n’est pas létale. Vous vous êtes débrouillé pour vous disséminer le plus largement possible, histoire de conquérir l’Humanité. Vous avez opté pour le rapport maximal contagion +++ vs nuisance ---, en revoyant à la hausse votre potentiel contagieux et à la baisse les décès qui en résulteraient. Quand même bien joué pour un virus microscopique atteint de la folie des grandeurs.

J’ai eu l’honneur d’avoir affaire au pur-sang de votre descendance: le variant anglais surnommé Alpha. Porteur de la promesse d’un début (et celle d'une fin strictu sensu). Un vrai Lord, je vous assure. Je m’étais sentie à l’époque dans un remake de The English Patient, sans Ralph Fiennes à mes côtés, mais avec un happy ending que je devais absolument assurer. Il fallait détourner le film et réécrire mon propre scénario. Je n’allais tout de même pas laisser cet enfant de la Froide Albion prendre le dessus sur mes poumons jusqu’à leur infliger une fibrose. Il fut plus que dur à combattre celui-ci. Et quel mauvais perdant! Après avoir été chassé de mon organisme, il avait pris bien soin de faire des dégâts pour que je me souvienne de lui pendant longtemps. Il a réagi en amoureux éconduit, bousillant mon rythme cardiaque et s’attaquant à mon talon d’Achille: ma chevelure. Nous étions pourtant dans une open relationship et je ne lui avais promis aucune exclusivité. Comme Sanson, la chevelure taillée, je m’étais retrouvée sans forces et le moral (comme la boule) à zéro. Mais tout ça a fini par passer jusqu’à la semaine dernière, où en dépit de toutes les précautions que je prenais, un postillon émis par votre dernier bâtard en date allait trouver son chemin jusqu’à mes narines. Lorsque ce mal de tête typique à votre engeance s’est emparé de moi, j’ai vite compris que Sieur Covid sévissait une deuxième fois.


Mais lorsque le très noble Alpha avait été vaincu, ce n’est pas le vulgarissime BA.5, né d’une étreinte fugace entre un pangolin et une chauve-souris, qui allait m’effrayer. Une bonne opération de dératisation allait le faire déguerpir en quelques courts jours et me donner une immunité naturelle qui vaut un million de fois celle induite par les pseudo-vaccins.

Et le combat se poursuivra, Sieur Covid, jusqu’à ce que vous deveniez un banal rhume sur lequel on ne s’attardera plus. Vous avez fait votre temps. D’ailleurs, on nous annonce déjà la réémergence du Marburg au Ghana, virus hémorragique très contagieux et mortel… On est tenté de fredonner «Malbrough s’en va en guerre, Mironton, mironton, mirontaine, Malbrough s’en va en guerre, Ne sait quand reviendra» n’était-ce la gravité du sujet… et la persistance des grands de ce monde à dépeupler une population sans cesse grandissante. Les théories du complot ne sont pas mon fort, mais j’avoue que tout ça donne à réfléchir…
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