S’exprimant vendredi lors d’un entretien à la chaîne Al-Manar, le chef du Courant patriotique libre, le député Gebran Bassil, a minimisé le rôle du patriarche maronite Mgr Béchara Raï au niveau de la présidentielle, en dépit de la campagne menée contre lui par le Hezbollah dans ce contexte.
Le chef du Courant patriotique libre, le député Gebran Bassil, a pris position vendredi contre le plan de redressement devant être adopté dans le cadre des négociations entre le Liban et le Fonds monétaire international. «Le plan de redressement est un mensonge proféré aux citoyens», a-t-il déclaré, en précisant que «la grande partie de l’argent des déposants s’est volatilisée».
S’exprimant lors d’un entretien à la chaîne Al-Manar, il s’est dit par ailleurs favorable à la formation d’un cabinet au plus vite « sans s’attendre» toutefois à ce qu’un cabinet voie le jour «avant la fin du mandat présidentiel actuel». «Il ne vaut plus la peine de former un gouvernement, (puisque) si Dieu le veut, la présidentielle aura lieu en septembre, même avant octobre (date de la fin du mandat, ndlr)», a-t-il déclaré. Selon lui, «le cabinet d’expédition des affaires courantes n’est pas habilité à remplir les prérogatives présidentielles (en cas de vide à Baabda, ndlr) et il faut donc que la présidentielle se tienne dans les délais pour empêcher une vacance» à la magistrature suprême.
Et d’ajouter: «Le président Michel Aoun est impatient de quitter le palais de Baabda, après quoi nous redeviendrons nous-mêmes loin des contraintes de la fonction présidentielle.»
Entente avec Geagea et Frangié
En outre, Gebran Bassil a écarté sa candidature propre. «Je ne me vois pas dans la bataille de l’élection présidentielle», a-t-il dit.
Il a lié ce choix au bilan qu’il a dressé du mandat de son beau-père: «Il est clair que d’aucuns n’ont pas laissé Michel Aoun faire son travail, ni ils ne vont me laisser faire mon travail.» «Je me demande d’ailleurs à qui ils vont le permettre», a ajouté Gebran Bassil.
Il a en même temps écarté tout appui à la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié, pourtant lui aussi allié du Hezbollah. «Je ne vois pas pourquoi je devrais soutenir la candidature de Sleiman Frangié, au vu de nos divergences sur des dossiers internes», a-t-il affirmé. Toutefois, a-t-il expliqué, «il est possible que nous nous entendions sur une personnalité déterminée avec les Marada ou les Forces libanaises (rivales du CPL, ndlr)».
Il a en revanche critiqué l’appui du chef des Forces libanaises, Samir Geagea, à une candidature du commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, à la présidentielle. Cet appui relèverait «d’une vieille affection de Samir Geagea à l’armée», a-t-il ironisé.
Il a en outre minimisé le rôle du patriarche maronite Mgr Béchara Raï au niveau de la présidentielle, en dépit de la campagne menée contre lui par le Hezbollah dans ce contexte. «Je ne suis pas au courant des qualités (du prochain président, ndlr) défendues par le patriarche, mais j’ai cru comprendre qu’il souhaite dépasser la condition de la représentativité (le poids du président au niveau de sa communauté, ndlr)», a-t-il indiqué, en faisant valoir qu’il n’y adhérait pas.
Et d’ajouter: «Il n’y a pas aujourd’hui d’institutions de l’État, et cela vaut même pour l’armée libanaise. Notre seul projet est d’édifier l’État sans tenir compte de personne.»
«La Résistance en temps de paix»
S’alignant complètement sur le discours du Hezbollah, qui considère que la crise économique n’est pas anodine mais a pour objectif de l’affaiblir pour le forcer à remettre ses armes, Gebran Bassil s’est engagé à «défendre le Hezbollah quel qu’en soit le prix parce qu’il y a un projet de le liquider et de l’exclure». Il a en outre défendu la Résistance, y compris en temps de paix. «Pourquoi faut-il considérer la Résistance comme se faisant au détriment de l’État?», s’est-il demandé. «Nous avons vaincu Israël en temps de guerre, mais pas en temps de paix, et la victoire n’est pas que par les armes mais par la vue digne», a-t-il encore estimé.
Dans ce contexte, il a salué le récent discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a déclaré à la mi-juillet que son parti serait capable de causer un sérieux problème à Israël en torpillant son projet de vente de gaz à l’Europe à travers «les capacités militaires de la résistance» et «le soutien populaire dont elle bénéficie». «Le discours de sayed Nasrallah est une nouvelle ligne 29 (ligne maximaliste dans les négociations sur la délimitation de la frontière maritime avec Israël, ndlr). C’est cela l’importance du Hezbollah et de la résistance», a-t-il dit.
Le fioul iranien comme solution
Sur le dossier de l’électricité, dont son parti détient le portefeuille depuis 2011, Gebran Bassil a dit que l’alimentation ne peut être rétablie «par des vœux pieux» mais par la construction de nouvelles centrales. Il a défendu énergiquement l’option du fioul iranien. «Si je m’adresse aujourd’hui au sayed Nasrallah et au ministère de l’Énergie pour demander du fioul iranien gratuit, demain nous aurons dix heures d’électricité par jour», a-t-il dit.
«Le problème de notre système est d’être confessionnel avec trois chefs communautaires et une application discrétionnaire du pacte national», a conclu le gendre de celui qui est passé maître de la surenchère ultra-chrétienne, en réclamant «un État civil, l’abolition du confessionnalisme, la création d’un sénat et l’adoption d’une décentralisation élargie».
Le chef du Courant patriotique libre, le député Gebran Bassil, a pris position vendredi contre le plan de redressement devant être adopté dans le cadre des négociations entre le Liban et le Fonds monétaire international. «Le plan de redressement est un mensonge proféré aux citoyens», a-t-il déclaré, en précisant que «la grande partie de l’argent des déposants s’est volatilisée».
S’exprimant lors d’un entretien à la chaîne Al-Manar, il s’est dit par ailleurs favorable à la formation d’un cabinet au plus vite « sans s’attendre» toutefois à ce qu’un cabinet voie le jour «avant la fin du mandat présidentiel actuel». «Il ne vaut plus la peine de former un gouvernement, (puisque) si Dieu le veut, la présidentielle aura lieu en septembre, même avant octobre (date de la fin du mandat, ndlr)», a-t-il déclaré. Selon lui, «le cabinet d’expédition des affaires courantes n’est pas habilité à remplir les prérogatives présidentielles (en cas de vide à Baabda, ndlr) et il faut donc que la présidentielle se tienne dans les délais pour empêcher une vacance» à la magistrature suprême.
Et d’ajouter: «Le président Michel Aoun est impatient de quitter le palais de Baabda, après quoi nous redeviendrons nous-mêmes loin des contraintes de la fonction présidentielle.»
Entente avec Geagea et Frangié
En outre, Gebran Bassil a écarté sa candidature propre. «Je ne me vois pas dans la bataille de l’élection présidentielle», a-t-il dit.
Il a lié ce choix au bilan qu’il a dressé du mandat de son beau-père: «Il est clair que d’aucuns n’ont pas laissé Michel Aoun faire son travail, ni ils ne vont me laisser faire mon travail.» «Je me demande d’ailleurs à qui ils vont le permettre», a ajouté Gebran Bassil.
Il a en même temps écarté tout appui à la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié, pourtant lui aussi allié du Hezbollah. «Je ne vois pas pourquoi je devrais soutenir la candidature de Sleiman Frangié, au vu de nos divergences sur des dossiers internes», a-t-il affirmé. Toutefois, a-t-il expliqué, «il est possible que nous nous entendions sur une personnalité déterminée avec les Marada ou les Forces libanaises (rivales du CPL, ndlr)».
Il a en revanche critiqué l’appui du chef des Forces libanaises, Samir Geagea, à une candidature du commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, à la présidentielle. Cet appui relèverait «d’une vieille affection de Samir Geagea à l’armée», a-t-il ironisé.
Il a en outre minimisé le rôle du patriarche maronite Mgr Béchara Raï au niveau de la présidentielle, en dépit de la campagne menée contre lui par le Hezbollah dans ce contexte. «Je ne suis pas au courant des qualités (du prochain président, ndlr) défendues par le patriarche, mais j’ai cru comprendre qu’il souhaite dépasser la condition de la représentativité (le poids du président au niveau de sa communauté, ndlr)», a-t-il indiqué, en faisant valoir qu’il n’y adhérait pas.
Et d’ajouter: «Il n’y a pas aujourd’hui d’institutions de l’État, et cela vaut même pour l’armée libanaise. Notre seul projet est d’édifier l’État sans tenir compte de personne.»
«La Résistance en temps de paix»
S’alignant complètement sur le discours du Hezbollah, qui considère que la crise économique n’est pas anodine mais a pour objectif de l’affaiblir pour le forcer à remettre ses armes, Gebran Bassil s’est engagé à «défendre le Hezbollah quel qu’en soit le prix parce qu’il y a un projet de le liquider et de l’exclure». Il a en outre défendu la Résistance, y compris en temps de paix. «Pourquoi faut-il considérer la Résistance comme se faisant au détriment de l’État?», s’est-il demandé. «Nous avons vaincu Israël en temps de guerre, mais pas en temps de paix, et la victoire n’est pas que par les armes mais par la vue digne», a-t-il encore estimé.
Dans ce contexte, il a salué le récent discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a déclaré à la mi-juillet que son parti serait capable de causer un sérieux problème à Israël en torpillant son projet de vente de gaz à l’Europe à travers «les capacités militaires de la résistance» et «le soutien populaire dont elle bénéficie». «Le discours de sayed Nasrallah est une nouvelle ligne 29 (ligne maximaliste dans les négociations sur la délimitation de la frontière maritime avec Israël, ndlr). C’est cela l’importance du Hezbollah et de la résistance», a-t-il dit.
Le fioul iranien comme solution
Sur le dossier de l’électricité, dont son parti détient le portefeuille depuis 2011, Gebran Bassil a dit que l’alimentation ne peut être rétablie «par des vœux pieux» mais par la construction de nouvelles centrales. Il a défendu énergiquement l’option du fioul iranien. «Si je m’adresse aujourd’hui au sayed Nasrallah et au ministère de l’Énergie pour demander du fioul iranien gratuit, demain nous aurons dix heures d’électricité par jour», a-t-il dit.
«Le problème de notre système est d’être confessionnel avec trois chefs communautaires et une application discrétionnaire du pacte national», a conclu le gendre de celui qui est passé maître de la surenchère ultra-chrétienne, en réclamant «un État civil, l’abolition du confessionnalisme, la création d’un sénat et l’adoption d’une décentralisation élargie».
Commentaires