Le pape François s'est rendu dimanche au Canada afin de renouveler ses excuses pour le rôle de l'Eglise dans le drame des pensionnats pour autochtones. En effet, durant 200 ans, environ 150.000 enfants autochtones ont été enrôlés de force dans plus de 130 institutions, administrées en grande majorité par l'Eglise catholique. Le souverain pontife a affirmé vouloir mener un "pèlerinage pénitentiel" durant ce voyage.
Le pape François est arrivé dimanche au Canada pour un "pèlerinage pénitentiel" lors duquel il devrait renouveler ses excuses pour le rôle de l'Eglise dans le drame des pensionnats pour autochtones, un geste attendu depuis des années dans le pays.
Le souverain pontife, 85 ans, a atterri en fin de matinée à Edmonton, dans l'ouest du Canada pour la première des trois étapes de son voyage. Il se rendra également à Québec et Iqaluit, ville du grand Nord canadien dans l'archipel arctique, avant de repartir vendredi.
Il a été accueilli dimanche par le Premier ministre canadien Justin Trudeau et l'Inuite Mary Simon, la représentante de la reine Elizabeth II dans le pays, ainsi que par des dirigeants autochtones lors d'une cérémonie à l'aéroport qui a débuté aux sons des tambours et des chants amérindiens.
Portraits d'autochtones (AFP)
Lors de cette rapide cérémonie d'accueil, sans discours, François a échangé quelques mots avec des représentants autochtones et a reçu des cadeaux de bienvenue.
Avant son départ de Rome, le chef spirituel des 1,3 milliard de catholiques avait adressé sur Twitter un message à ses "chers frères et sœurs du Canada".
"Je viens parmi vous pour rencontrer les peuples autochtones. J'espère que, avec la grâce de Dieu, mon pèlerinage pénitentiel pourra contribuer au chemin de réconciliation déjà entrepris. S'il vous plaît, accompagnez-moi par la prière", a-t-il écrit.
Dans l'avion, il a de nouveau insisté devant les journalistes sur l'aspect pénitentiel de son voyage, avant tout consacré aux autochtones, peuples amérindiens ancestraux représentant aujourd'hui 5% de la population du Canada et qui forment trois groupes: les Premières nations, les Métis et les Inuits.
Ces derniers ont été soumis pendant des décennies à une politique d'assimilation forcée, notamment au travers d'un système de pensionnats pour enfants, subventionnés par l'Etat mais administrés en grande majorité par l'Eglise catholique.
Entre la fin du XIXe siècle et les années 1990, quelque 150.000 enfants autochtones ont été enrôlés de force dans plus de 130 de ces institutions. Ils y ont été coupés de leur famille, de leur langue et de leur culture, et ont souvent été victimes de violences. Jusqu'à 6.000 enfants y ont laissé la vie.
Un ancien pensionnat canadien (AFP)
Petit à petit, le Canada ouvre les yeux sur ce passé qualifié de "génocide culturel" par une commission d'enquête nationale: la découverte de plus de 1.300 sépultures anonymes en 2021 près de ces pensionnats a créé une onde de choc.
"Ce voyage historique est une part importante du parcours de guérison" mais "beaucoup reste à faire", a affirmé jeudi George Arcand Jr, grand chef de la Confédération des Premières Nations du Traité n.6.
Le jésuite argentin, qui s'est excusé au Vatican en avril dernier devant une délégation d'autochtones canadiens, pourrait également effectuer des gestes symboliques, en rapportant par exemple des objets d'art autochtones conservés au Vatican depuis des décennies.
Après une journée de repos dimanche, François doit rencontrer une première fois des membres de peuples autochtones lundi matin à Maskwacis, à une centaine de kilomètres au sud d'Edmonton, où jusqu'à 15.000 personnes sont attendues. L'Alberta est la province qui comptait le plus grand nombre de pensionnats.
Dimanche, de nombreux survivants des pensionnats pour autochtones ont convergé vers cette partie du pays pour venir écouter le pape.
"J'aimerais que beaucoup de monde vienne" pour "entendre que ce n'est pas inventé", confie à l'AFP Charlotte Roan, 44 ans, habitante de cette communauté pauvre.
Église du Sacré-Cœur des Premiers Peuples d'Edmonton (AFP)
D'autres portent un regard amer sur l'événement. "Pour moi, c'est un peu trop tard parce que beaucoup de gens ont souffert", déplore près de Saint-Paul (200 km à l'est d'Edmonton) Linda McGilvery, 68 ans, qui a passé huit ans de son enfance dans un pensionnat.
"J'ai perdu beaucoup de ma culture, de mon ascendance, c'est beaucoup d'années de perte", regrette cette femme issue de la Nation crie de Saddle Lake qui ne "fera pas de détour" pour voir le pape.
Lundi après-midi, le pape s'exprimera de nouveau en l'église du Sacré-Cœur des Premiers Peuples d'Edmonton. Pendant ces six jours de voyage, François doit prononcer quatre discours et quatre homélies, tout en espagnol. Il est le second pape à visiter le Canada, après Jean-Paul II.
Avec AFP
Le pape François est arrivé dimanche au Canada pour un "pèlerinage pénitentiel" lors duquel il devrait renouveler ses excuses pour le rôle de l'Eglise dans le drame des pensionnats pour autochtones, un geste attendu depuis des années dans le pays.
Le souverain pontife, 85 ans, a atterri en fin de matinée à Edmonton, dans l'ouest du Canada pour la première des trois étapes de son voyage. Il se rendra également à Québec et Iqaluit, ville du grand Nord canadien dans l'archipel arctique, avant de repartir vendredi.
Il a été accueilli dimanche par le Premier ministre canadien Justin Trudeau et l'Inuite Mary Simon, la représentante de la reine Elizabeth II dans le pays, ainsi que par des dirigeants autochtones lors d'une cérémonie à l'aéroport qui a débuté aux sons des tambours et des chants amérindiens.
Portraits d'autochtones (AFP)
Lors de cette rapide cérémonie d'accueil, sans discours, François a échangé quelques mots avec des représentants autochtones et a reçu des cadeaux de bienvenue.
Avant son départ de Rome, le chef spirituel des 1,3 milliard de catholiques avait adressé sur Twitter un message à ses "chers frères et sœurs du Canada".
"Je viens parmi vous pour rencontrer les peuples autochtones. J'espère que, avec la grâce de Dieu, mon pèlerinage pénitentiel pourra contribuer au chemin de réconciliation déjà entrepris. S'il vous plaît, accompagnez-moi par la prière", a-t-il écrit.
Dans l'avion, il a de nouveau insisté devant les journalistes sur l'aspect pénitentiel de son voyage, avant tout consacré aux autochtones, peuples amérindiens ancestraux représentant aujourd'hui 5% de la population du Canada et qui forment trois groupes: les Premières nations, les Métis et les Inuits.
"Génocide culturel"
Ces derniers ont été soumis pendant des décennies à une politique d'assimilation forcée, notamment au travers d'un système de pensionnats pour enfants, subventionnés par l'Etat mais administrés en grande majorité par l'Eglise catholique.
Entre la fin du XIXe siècle et les années 1990, quelque 150.000 enfants autochtones ont été enrôlés de force dans plus de 130 de ces institutions. Ils y ont été coupés de leur famille, de leur langue et de leur culture, et ont souvent été victimes de violences. Jusqu'à 6.000 enfants y ont laissé la vie.
Un ancien pensionnat canadien (AFP)
Petit à petit, le Canada ouvre les yeux sur ce passé qualifié de "génocide culturel" par une commission d'enquête nationale: la découverte de plus de 1.300 sépultures anonymes en 2021 près de ces pensionnats a créé une onde de choc.
"Ce voyage historique est une part importante du parcours de guérison" mais "beaucoup reste à faire", a affirmé jeudi George Arcand Jr, grand chef de la Confédération des Premières Nations du Traité n.6.
Le jésuite argentin, qui s'est excusé au Vatican en avril dernier devant une délégation d'autochtones canadiens, pourrait également effectuer des gestes symboliques, en rapportant par exemple des objets d'art autochtones conservés au Vatican depuis des décennies.
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Après une journée de repos dimanche, François doit rencontrer une première fois des membres de peuples autochtones lundi matin à Maskwacis, à une centaine de kilomètres au sud d'Edmonton, où jusqu'à 15.000 personnes sont attendues. L'Alberta est la province qui comptait le plus grand nombre de pensionnats.
Dimanche, de nombreux survivants des pensionnats pour autochtones ont convergé vers cette partie du pays pour venir écouter le pape.
"J'aimerais que beaucoup de monde vienne" pour "entendre que ce n'est pas inventé", confie à l'AFP Charlotte Roan, 44 ans, habitante de cette communauté pauvre.
Église du Sacré-Cœur des Premiers Peuples d'Edmonton (AFP)
D'autres portent un regard amer sur l'événement. "Pour moi, c'est un peu trop tard parce que beaucoup de gens ont souffert", déplore près de Saint-Paul (200 km à l'est d'Edmonton) Linda McGilvery, 68 ans, qui a passé huit ans de son enfance dans un pensionnat.
"J'ai perdu beaucoup de ma culture, de mon ascendance, c'est beaucoup d'années de perte", regrette cette femme issue de la Nation crie de Saddle Lake qui ne "fera pas de détour" pour voir le pape.
Lundi après-midi, le pape s'exprimera de nouveau en l'église du Sacré-Cœur des Premiers Peuples d'Edmonton. Pendant ces six jours de voyage, François doit prononcer quatre discours et quatre homélies, tout en espagnol. Il est le second pape à visiter le Canada, après Jean-Paul II.
Avec AFP
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