« Michel Aoun est un président fort. Un autre que lui aurait quitté son poste le 17 octobre 2019 », a affirmé Hassan Nasrallah.
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, est monté de plusieurs crans dans ses menaces contre Israël, en affirmant que sa formation pourrait cibler « l’ensemble des champs gaziers israéliens » au cas où le droit du Liban à exploiter ses ressources gazières en Méditerranée serait bafoué. Il a rejeté les accusations selon lesquelles le Hezbollah serait derrière l’interpellation de l’archevêque maronite de Haïfa, Mgr Moussa el-Hage, lundi dernier à Ras Naqoura, mais a insisté sur le fait qu’il n’est pas possible de faire des concessions au sujet des relations avec Israël, « même pour des motifs humanitaires ».
Dans une interview accordée à la chaîne panarabe al-Mayadeen, lundi soir, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, est revenu à la charge au sujet du dossier des pourparlers indirects entre le Liban et Israël au sujet de la délimitation de la frontière sud, en réaffirmant que sa formation ne laissera pas l’Etat hébreu extraire le gaz du champ de Karish, au sud de la zone contestée avec le Liban en Méditerranée et le vendre en Europe, tant que le Liban n’a pas garanti son droit d’exploiter ses propres ressources gazières.
Selon lui, Beyrouth doit profiter de deux « occasions en or » aujourd’hui : La quête européenne de nouvelles sources gazières et pétrolières « qui a poussé le président américain Joe Biden à presser les Israéliens d’extraire leurs gaz pour le vendre aux Européens », ainsi qu’une « volonté américaine de préserver la stabilité dans la région à cause de cela ». « Au cours de sa visite en Israël, le président Biden a multiplié les signes selon lesquels il ne veut pas d’une guerre dans la région. Non seulement il a souhaité une accalmie au Yémen, mais son ton à l’égard de l’Iran n’était pas belliqueux ». a-t-il dit, en avertissant cependant que l’Etat hébreu « fera tout pour faire rater au Liban ces occasions (….) secondés par les Américains qui ont noyé le pays dans les négociations pendant que les Israéliens extrayaient leur gaz ». « Nous ne nous laisserons cependant pas faire. Aujourd’hui, ce n’est plus seulement Karish ou Cana qui sont en jeu, mais tous les champs gaziers israéliens qui sont en fait palestiniens », a-t-il mis en garde, en ajoutant : « Nous sommes en possession de toutes les données géographiques concernant ces champs et nous avons la possibilité de les atteindre avec nos missiles à haute précision, en même temps que d’autres objectifs israéliens terrestres ».
« Nous avons une force navale offensive et défensive capable d’atteindre les objectifs fixés. Il ne s’agit pas d’une force classique », a menacé Hassan Nasrallah, en estimant que « les Libanais devraient avoir confiance dans la puissance du Hezbollah qui va obliger Israël à se plier à la volonté du Liban. « Nous ne voulons pas de guerre, mais nous ne laisserons pas Israël bafouer nos droits. La décision de guerre revient donc à ce pays », a-t-il poursuivi, avant d’annoncer qu’il est « possible, au cas où une guerre éclaterait que d’autres parties s’y engagent », sans préciser lesquelles, mais dans une allusion évidente à l’Iran.
Selon lui, « c’est le Liban qui est aujourd’hui agressé ». « Si nous arrivons à septembre, date à laquelle Tel Aviv entrera dans la phase finale de l’extraction de son gaz de Karish, sans aucun progrès au niveau des pourparlers au sujet des frontières maritimes, un problème va se poser », a de nouveau averti le chef du Hezbollah, en assurant qu’il n’y a pas eu de coordination à ce sujet, ni avec les Iraniens ni avec les Syriens. « Notre décision de hausser le ton a été prise au niveau du commandement du parti », a-t-il expliqué.
Hassan Nasrallah a aussi rejeté les propos selon lesquels sa formation a hypothéqué le pouvoir de décision de l’Etat. « Si l’Etat libanais était capable de prendre des décisions, la Résistance n’aurait pas pris sa place. Mais depuis 1948 jusqu’aujourd’hui, l’Etat s’est montré parfaitement incapable de prendre le décision adéquate pouvant protéger le Liban et ses ressources. Aussi la Résistance s’est vu contrainte de les prendre à sa place », a avancé Hassan Nasrallah.
Et comme pour illustrer ses propos, le chef du Hezbollah a réaffirmé que sa formation est « prête à ramener du fuel iranien aux centrales électriques et du mazout aux Libanais, pour peu que l’Etat libanais prenne la décision d’importer de Téhéran pour que les bateaux ne restent pas bloqués au large des côtes libanaises ». Selon lui, les autorités « n’ont pas le courage de le faire, de peur de sanctions américaines ».
Affaire Hage
Interrogé au sujet de l’affaire de l’archevêque Moussa el-Hage, le chef du Hezbollah a nié toute implication de sa formation dans l’interpellation de l’archevêque et les ennuis qu’il a eus avec la Sûreté générale, à son arrivée au poste frontière de Ras Naqoura. « Il est injuste de dire que les services de sécurité agissent sous les ordres du Hezbollah. Les agents de l’ordre agissent dès qu’il y a un soupçon de collaboration avec Israël. La Sûreté générale a fait son travail, sur base d’un mandat judiciaire. Nous avons appris des médias qu’il a été interpellé. Pourquoi faut-il nous accuser » ? s’est-il interrogé. Selon lui, si l’évêque a été interpellé 12 heures durant, c’est « parce qu’il fallait fouiller sa vingtaine de valises ».
Hassan Nasrallah a dénoncé « une exploitation de cet incident à des fins de mobilisation et de provocations confessionnelles », en affirmant avoir « rigolé » quand il a vu ce qui s’est passé à Dimane, en allusion à la mobilisation populaire autour du patriarche maronite, Béchara Raï, dimanche. Il n’a pas commenté cependant les propos très virulents, du chef de l’Eglise maronite, à l’encontre de sa formation, mais estimé qu’ « il n’est pas possible de faire des concessions au sujet des relations avec Israël, quels qu’en soient les motifs, même humanitaires ».
Selon lui, cette affaire porte un coup à la justice et aux agents de l’ordre et risque d’ouvrir la voie à une normalisation camouflée avec Israël à travers des visites de pèlerins chrétiens en Terre Sainte . « Ce processus est dangereux », a-t-il martelé.
Le chef du Hezbollah a par ailleurs répondu indirectement au patriarche au sujet des qualités du prochain président, « jugeant illogique de déterminer un profil du nouveau locataire de Baabda, dans la mesure où cela exclura des personnalités » éventuellement pressenties pour accéder à la tête de l’Etat. Selon lui, le Hezbollah ne s’est pas encore penché sur le dossier de la présidentielle, mais compte engager en août des concertations avec ses alliés du CPL, des Marada et autres, avant un débat interne.
Hassan Nasrallah a essayé de défendre le mandat du Michel Aoun en estimant qu’au Liban, ce n’est pas le président qui gouverne, « depuis Taëf, parce que le pouvoir de décision est aux mains du gouvernement » et que son mandat devrait être par conséquent être évalué « sur base de ses prérogatives ». Il s’est contredit moins de deux minutes plus tard en reconnaissant, à la faveur d’une explication sur l’importance d’un président au Liban, que le chef de l’Etat a « un pouvoir non négligeable, puisqu’il peut bloquer et détruire le pays ». Il a considéré que le président Michel Aoun est « fort ». Et pour cause : « Un autre que lui aurait quitté son poste en 2019 », lors du soulèvement populaire du 17 octobre.
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, est monté de plusieurs crans dans ses menaces contre Israël, en affirmant que sa formation pourrait cibler « l’ensemble des champs gaziers israéliens » au cas où le droit du Liban à exploiter ses ressources gazières en Méditerranée serait bafoué. Il a rejeté les accusations selon lesquelles le Hezbollah serait derrière l’interpellation de l’archevêque maronite de Haïfa, Mgr Moussa el-Hage, lundi dernier à Ras Naqoura, mais a insisté sur le fait qu’il n’est pas possible de faire des concessions au sujet des relations avec Israël, « même pour des motifs humanitaires ».
Dans une interview accordée à la chaîne panarabe al-Mayadeen, lundi soir, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, est revenu à la charge au sujet du dossier des pourparlers indirects entre le Liban et Israël au sujet de la délimitation de la frontière sud, en réaffirmant que sa formation ne laissera pas l’Etat hébreu extraire le gaz du champ de Karish, au sud de la zone contestée avec le Liban en Méditerranée et le vendre en Europe, tant que le Liban n’a pas garanti son droit d’exploiter ses propres ressources gazières.
Selon lui, Beyrouth doit profiter de deux « occasions en or » aujourd’hui : La quête européenne de nouvelles sources gazières et pétrolières « qui a poussé le président américain Joe Biden à presser les Israéliens d’extraire leurs gaz pour le vendre aux Européens », ainsi qu’une « volonté américaine de préserver la stabilité dans la région à cause de cela ». « Au cours de sa visite en Israël, le président Biden a multiplié les signes selon lesquels il ne veut pas d’une guerre dans la région. Non seulement il a souhaité une accalmie au Yémen, mais son ton à l’égard de l’Iran n’était pas belliqueux ». a-t-il dit, en avertissant cependant que l’Etat hébreu « fera tout pour faire rater au Liban ces occasions (….) secondés par les Américains qui ont noyé le pays dans les négociations pendant que les Israéliens extrayaient leur gaz ». « Nous ne nous laisserons cependant pas faire. Aujourd’hui, ce n’est plus seulement Karish ou Cana qui sont en jeu, mais tous les champs gaziers israéliens qui sont en fait palestiniens », a-t-il mis en garde, en ajoutant : « Nous sommes en possession de toutes les données géographiques concernant ces champs et nous avons la possibilité de les atteindre avec nos missiles à haute précision, en même temps que d’autres objectifs israéliens terrestres ».
« Nous avons une force navale offensive et défensive capable d’atteindre les objectifs fixés. Il ne s’agit pas d’une force classique », a menacé Hassan Nasrallah, en estimant que « les Libanais devraient avoir confiance dans la puissance du Hezbollah qui va obliger Israël à se plier à la volonté du Liban. « Nous ne voulons pas de guerre, mais nous ne laisserons pas Israël bafouer nos droits. La décision de guerre revient donc à ce pays », a-t-il poursuivi, avant d’annoncer qu’il est « possible, au cas où une guerre éclaterait que d’autres parties s’y engagent », sans préciser lesquelles, mais dans une allusion évidente à l’Iran.
Selon lui, « c’est le Liban qui est aujourd’hui agressé ». « Si nous arrivons à septembre, date à laquelle Tel Aviv entrera dans la phase finale de l’extraction de son gaz de Karish, sans aucun progrès au niveau des pourparlers au sujet des frontières maritimes, un problème va se poser », a de nouveau averti le chef du Hezbollah, en assurant qu’il n’y a pas eu de coordination à ce sujet, ni avec les Iraniens ni avec les Syriens. « Notre décision de hausser le ton a été prise au niveau du commandement du parti », a-t-il expliqué.
Hassan Nasrallah a aussi rejeté les propos selon lesquels sa formation a hypothéqué le pouvoir de décision de l’Etat. « Si l’Etat libanais était capable de prendre des décisions, la Résistance n’aurait pas pris sa place. Mais depuis 1948 jusqu’aujourd’hui, l’Etat s’est montré parfaitement incapable de prendre le décision adéquate pouvant protéger le Liban et ses ressources. Aussi la Résistance s’est vu contrainte de les prendre à sa place », a avancé Hassan Nasrallah.
Et comme pour illustrer ses propos, le chef du Hezbollah a réaffirmé que sa formation est « prête à ramener du fuel iranien aux centrales électriques et du mazout aux Libanais, pour peu que l’Etat libanais prenne la décision d’importer de Téhéran pour que les bateaux ne restent pas bloqués au large des côtes libanaises ». Selon lui, les autorités « n’ont pas le courage de le faire, de peur de sanctions américaines ».
Affaire Hage
Interrogé au sujet de l’affaire de l’archevêque Moussa el-Hage, le chef du Hezbollah a nié toute implication de sa formation dans l’interpellation de l’archevêque et les ennuis qu’il a eus avec la Sûreté générale, à son arrivée au poste frontière de Ras Naqoura. « Il est injuste de dire que les services de sécurité agissent sous les ordres du Hezbollah. Les agents de l’ordre agissent dès qu’il y a un soupçon de collaboration avec Israël. La Sûreté générale a fait son travail, sur base d’un mandat judiciaire. Nous avons appris des médias qu’il a été interpellé. Pourquoi faut-il nous accuser » ? s’est-il interrogé. Selon lui, si l’évêque a été interpellé 12 heures durant, c’est « parce qu’il fallait fouiller sa vingtaine de valises ».
Hassan Nasrallah a dénoncé « une exploitation de cet incident à des fins de mobilisation et de provocations confessionnelles », en affirmant avoir « rigolé » quand il a vu ce qui s’est passé à Dimane, en allusion à la mobilisation populaire autour du patriarche maronite, Béchara Raï, dimanche. Il n’a pas commenté cependant les propos très virulents, du chef de l’Eglise maronite, à l’encontre de sa formation, mais estimé qu’ « il n’est pas possible de faire des concessions au sujet des relations avec Israël, quels qu’en soient les motifs, même humanitaires ».
Selon lui, cette affaire porte un coup à la justice et aux agents de l’ordre et risque d’ouvrir la voie à une normalisation camouflée avec Israël à travers des visites de pèlerins chrétiens en Terre Sainte . « Ce processus est dangereux », a-t-il martelé.
Le chef du Hezbollah a par ailleurs répondu indirectement au patriarche au sujet des qualités du prochain président, « jugeant illogique de déterminer un profil du nouveau locataire de Baabda, dans la mesure où cela exclura des personnalités » éventuellement pressenties pour accéder à la tête de l’Etat. Selon lui, le Hezbollah ne s’est pas encore penché sur le dossier de la présidentielle, mais compte engager en août des concertations avec ses alliés du CPL, des Marada et autres, avant un débat interne.
Hassan Nasrallah a essayé de défendre le mandat du Michel Aoun en estimant qu’au Liban, ce n’est pas le président qui gouverne, « depuis Taëf, parce que le pouvoir de décision est aux mains du gouvernement » et que son mandat devrait être par conséquent être évalué « sur base de ses prérogatives ». Il s’est contredit moins de deux minutes plus tard en reconnaissant, à la faveur d’une explication sur l’importance d’un président au Liban, que le chef de l’Etat a « un pouvoir non négligeable, puisqu’il peut bloquer et détruire le pays ». Il a considéré que le président Michel Aoun est « fort ». Et pour cause : « Un autre que lui aurait quitté son poste en 2019 », lors du soulèvement populaire du 17 octobre.
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