Euro féminin: Diani, la \
Comme au Mondial-2019, les chevauchées puissantes et les délices techniques de Kadidiatou Diani régalent le public et martyrisent les défenses, avant la demi-finale de l'Euro contre l'Allemagne mercredi à Milton Keynes (21h00) où l'attaquante du PSG espère envoyer les Bleues à Wembley.

Le 31 juillet, "Kadi" pourrait devenir la "Queen D", si cette fan de la chanteuse Beyoncé (surnommée "Queen B") venait à soulever le premier trophée du football féminin français dans le mythique stade de Wembley. En attendant, elle a propulsé les Bleues dans le dernier carré en obtenant le penalty de la victoire, samedi en quarts contre les Pays-Bas (1-0 a.p.).

"Kadi a très bien dansé! C'est une très bonne danseuse", a rigolé la milieu défensive Charlotte Bilbault le lendemain de la qualification, interrogée sur les scènes de liesse dans le vestiaire.

La N.11 aux fines tresses grises, âgée de 27 ans, fait partie des trois joueuses de champ titularisées sans interruption depuis le début de l'Euro, avec Charlotte Bilbault et avec la capitaine Wendie Renard, la seule à la dépasser en nombre de sélections.

La Parisienne en a accumulé 75 depuis ses débuts en 2014, ce qu'elle n'aurait jamais imaginé petite, quand elle "mettai(t) la misère" aux garçons de la cité des Combattants, où elle a grandi à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).

"Puissance naturelle"

"Je ne savais pas qu'on pouvait en faire un métier, je jouais par pur plaisir, vraiment, insouciante, avec les potes, sans me dire qu'un jour j'intégrerai l'équipe de France ou quoi que ce soit", racontait-elle à l'AFP en juin.

Là voilà désormais indéboulonnable dans le couloir droit de l'attaque tricolore, sa chasse gardée malgré la concurrence de la Lyonnaise Delphine Cascarino, exilée sur le flanc gauche.

"Elle a cette puissance naturelle qui lui permet de passer même s'il y a trois ou quatre adversaires. Elle arrive aussi aujourd'hui à bien terminer ses actions, ce qui était un peu plus difficile pour elle auparavant", a relevé sa coéquipière Grace Geyoro la semaine passée.


La sélectionneuse Corinne Diacre, avec qui Diani entretient de bons rapports, a aussi pointé un déficit d'efficacité face au but durant la préparation. "Elle a été performante encore cette saison même si -- et elle le sait -- elle peut encore faire mieux dans la finition."

Le lendemain, "KD" lui avait répondu avec un doublé du pied gauche et de la tête contre le Vietnam (7-0), un adversaire très faible cependant.

Après la rencontre, sa coach avait redit son souhait de la voir "faire encore un peu plus dans la finition", ce qu'elle est parvenue à réaliser contre la Belgique (2-1) au deuxième match de l'Euro, marquant son premier but dans une grande compétition internationale.

En pointe, moins d'influence

La joueuse passée par l'ES Vitry, l'US Ivry et la section féminine de Juvisy (devenue Paris FC), qu'elle a quittée en 2017 pour rejoindre le PSG, a été replacée dans l'axe de l'attaque à l'heure de jeu contre les Pays-Bas après un coup tactique de Diacre.

Avant d'obtenir le penalty, transformé par Eve Perisset, elle a été moins en vue dans cette position. "Ce n'est pas le poste où je me sens le plus à l'aise", a reconnu dimanche l'ailière droite, très proche de Kenza Dali chez les Bleues.

En pointe, où l'absence de Marie-Antoinette Katoto se fait ressentir, "je vais toujours rester très concentrée, voire plus que d'habitude étant donné que ce n'est pas mon poste préférentiel. Mais si je dois vraiment dépanner au niveau de l'axe, j'essaierai de le faire du mieux que je peux".

Gilles Eyquem, son ancien sélectionneur chez les jeunes, préfère aussi maintenir Diani sur le côté droit, où sa vivacité et sa puissance s'expriment le mieux. "Kadi est plus intéressante dans la percussion, en point d'appui il me semble que c'est moins fluide que Melvine (Malard)", disait-il à l'AFP à l'issue du premier tour.

Cette polyvalence, même limitée, permet cependant à Diacre d'avoir plusieurs cordes à son arc. Pas inutile pour atteindre la cible, Wembley.
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