Une étude menée auprès de la communauté libanaise au sujet de l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020 par l’entreprise américaine Gallup a montré les résultats suivants: 84% des chrétiens soutiennent largement les travaux d’enquête, suspendue depuis quelques mois, en raison des multiples ingérences politiques. Un pourcentage similaire a été observé dans la rue sunnite avec un taux de 88% de personnes favorables aux poursuites judiciaires. Ce n’est qu’au sein de la communauté chiite libanaise, composée majoritairement de partisans du Hezbollah et de ses alliés, qu’une opposition significative à l’enquête a été notée. Un peu moins d’un chiite libanais sur quatre pense que l'enquête doit être poursuivie.
Depuis que le juge d’instruction Tarek Bitar a été chargé du dossier, après la destitution de son prédécesseur, Fadi Sawan, en février 2021, 35% des Libanais ont déclaré que l’enquête menée par Bitar l’est de manière équitable, contre 23% qui ont contesté cette affirmation. Compte tenu de la sensibilité du sujet sur le plan politique, 42% des Libanais (soit plus de 4 personnes sur 10) se sont abstenus d’exprimer leur opinion (Chiffres résultant de l’étude menée par Gallup).
Pour rappel, près de deux ans se sont écoulés depuis qu'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'histoire a ravagé le centre de Beyrouth, le 4 août 2020, tuant 218 personnes et laissant 300.000 sans-abris. Dans le rapport de Gallup, nous pouvons lire que «le stockage inapproprié de 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium et la catastrophe qui en a résulté sont les résultats directs de décennies d'échec et de négligence de l'État, et que l'incapacité du tribunal pénal de Beyrouth à tenir quiconque responsable de la déflagration vient s’ajouter aux éléments qui menacent la stabilité du pays». En 2021, seuls 16% des Libanais ont exprimé leur confiance dans le système judiciaire du pays, surtout lorsque l’on sait l’effet des ingérences politiques sur l’enquête. Un chiffre qui est au plus bas historiquement, mais aussi sur le plan mondial, Gallup ayant posé la question de confiance dans le pouvoir judiciaire à 112 pays.
«Dans des scènes rappelant la guerre civile au Liban de 1975 à 1990, la lutte du Hezbollah pour neutraliser l'enquête de Bitar a pris une tournure violente en octobre dernier après que des partisans du parti soutenu par l'Iran et ses alliés ont été pris pour cible par des tireurs lors d’une manifestation déclenchée pour protester contre l’interpellation d’anciens ministres qui y sont affiliés», dit le rapport. Dans sa conclusion, Gallup considère que «l’enquête constitue une sorte de mise en examen de la légitimité de l'État libanais. La capacité du système judiciaire libanais à rendre le Hezbollah et d'autres puissantes factions politiques responsables devant l'État est, au mieux, ténue. Que le juge Bitar puisse continuer son travail représente un défi pour une nation qui se veut démocratique et une remise en question de l'establishment politique qui domine». Ainsi, «l'incapacité du système judiciaire à tenir quiconque responsable prouverait l’impuissance de l'État, et serait annonciatrice d’une prochaine catastrophe». C’est donc dans ce sens que, selon le rapport, «un système judiciaire indépendant au Liban, capable de lutter contre la corruption endémique et de repousser les tendances non démocratiques, représente l'un des moyens les plus sûrs de renforcer la souveraineté du gouvernement et le bien-être de la nation».
Depuis que le juge d’instruction Tarek Bitar a été chargé du dossier, après la destitution de son prédécesseur, Fadi Sawan, en février 2021, 35% des Libanais ont déclaré que l’enquête menée par Bitar l’est de manière équitable, contre 23% qui ont contesté cette affirmation. Compte tenu de la sensibilité du sujet sur le plan politique, 42% des Libanais (soit plus de 4 personnes sur 10) se sont abstenus d’exprimer leur opinion (Chiffres résultant de l’étude menée par Gallup).
Pour rappel, près de deux ans se sont écoulés depuis qu'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'histoire a ravagé le centre de Beyrouth, le 4 août 2020, tuant 218 personnes et laissant 300.000 sans-abris. Dans le rapport de Gallup, nous pouvons lire que «le stockage inapproprié de 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium et la catastrophe qui en a résulté sont les résultats directs de décennies d'échec et de négligence de l'État, et que l'incapacité du tribunal pénal de Beyrouth à tenir quiconque responsable de la déflagration vient s’ajouter aux éléments qui menacent la stabilité du pays». En 2021, seuls 16% des Libanais ont exprimé leur confiance dans le système judiciaire du pays, surtout lorsque l’on sait l’effet des ingérences politiques sur l’enquête. Un chiffre qui est au plus bas historiquement, mais aussi sur le plan mondial, Gallup ayant posé la question de confiance dans le pouvoir judiciaire à 112 pays.
«Dans des scènes rappelant la guerre civile au Liban de 1975 à 1990, la lutte du Hezbollah pour neutraliser l'enquête de Bitar a pris une tournure violente en octobre dernier après que des partisans du parti soutenu par l'Iran et ses alliés ont été pris pour cible par des tireurs lors d’une manifestation déclenchée pour protester contre l’interpellation d’anciens ministres qui y sont affiliés», dit le rapport. Dans sa conclusion, Gallup considère que «l’enquête constitue une sorte de mise en examen de la légitimité de l'État libanais. La capacité du système judiciaire libanais à rendre le Hezbollah et d'autres puissantes factions politiques responsables devant l'État est, au mieux, ténue. Que le juge Bitar puisse continuer son travail représente un défi pour une nation qui se veut démocratique et une remise en question de l'establishment politique qui domine». Ainsi, «l'incapacité du système judiciaire à tenir quiconque responsable prouverait l’impuissance de l'État, et serait annonciatrice d’une prochaine catastrophe». C’est donc dans ce sens que, selon le rapport, «un système judiciaire indépendant au Liban, capable de lutter contre la corruption endémique et de repousser les tendances non démocratiques, représente l'un des moyens les plus sûrs de renforcer la souveraineté du gouvernement et le bien-être de la nation».
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