©Le ministre Georges Cordahi au siège du ministère de l'Information avant sa dernière conférence de presse où il annonce sa démission.
Dalati et Nohra
En tournée dans le Golfe, le président français Emmanuel Macron espère « réaliser un progrès sur le Liban dans les prochaines heures ».
Le ministre de l’Information, Georges Cordahi, a enfin pris l’initiative de démissionner dans un geste certes quelque peu tardif, mais qui pourrait néanmoins contribuer à un léger dégel au niveau de la grave crise diplomatique entre Beyrouth et Riyad qui dure depuis octobre. Les concertations politiques pour la nomination d’un remplaçant se sont aussitôt intensifiées. Elles tourneraient autour de deux noms, selon des sources proches du Sérail. L’un d’eux serait Waddah el-Chaër, membre du bureau politique des Marada, a appris Ici Beyrouth. Le nom de Véra Yammine, également membre du bureau politique des Marada, avait été déjà avancé mercredi soir comme remplaçante potentielle de Georges Cordahi, mais cette information a été démentie par les mêmes sources.
La question est maintenant de savoir si ce développement constitue la première étape d’un processus devant déboucher sur une reprise des réunions du Conseil des ministres, paralysé à cause de deux crises successives qui l’ont handicapé. La première se rapporte au conflit politique autour de l’enquête menée par le juge d’instruction, Tarek Bitar, sur l’explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth et la deuxième est née après les propos anti-saoudiens tenus par le ministre démissionnaire.
Elle se pose parce que la France serait intervenue pour tenter d’aider, encore une fois, le Liban à sortir d’une situation de crise qu’il n’a de toute évidence pas les moyens de régler. De sources politiques du camp du 8 Mars, proches notamment du Hezbollah, on apprend que la démission de M. Cordahi est survenue après d’intenses contacts entre Beyrouth, Baabda, Bkerké, Aïn el-Tiné, Bnechaï, Paris et Téhéran.
Sollicité bien avant qu’il n’entame sa tournée arabe, pour aider Beyrouth à régler sa crise diplomatique avec l’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe, comme le Koweït, Bahreïn et les Emirats arabes unis, le président français, Emmanuel Macron, actuellement en tournée dans le Golfe, aurait en amont demandé au Premier ministre, Nagib Mikati, un geste concret et positif de la part du Liban à l’égard de l’Arabie saoudite. Ce dernier a pris contact mercredi avec Georges Cordahi pour lui redemander de démissionner et lui communiquer le conseil français, mais le ministre a encore une fois refusé de jeter l’éponge, sans garanties concrètes sur un retour à la normale entre Beyrouth et Riyad.
Nagib Mikati a dans le même temps engagé une batterie de contacts autour de ce même dossier. Il s’est entretenu avec le président Michel Aoun, le président de la Chambre, Nabih Berry, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, ainsi qu’avec Farid Haykal el-Khazen, député du Kesrouan et proche de M. Cordahi. Tous étaient en faveur d’une démission à laquelle le Hezbollah continuait cependant de s’opposer.
Après un deuxième contact entre le Sérail et l’Elysée, Paris a sollicité l’intervention de Téhéran pour un déblocage. De mêmes sources, les Iraniens auraient à leur tour pris contact avec les dirigeants du Hezbollah pour leur demander de ne plus s’opposer à la démission du ministre de l’Information, en expliquant que Téhéran avait besoin de la France durant les négociations sur le nucléaire qui se déroulent actuellement à Vienne. De sources proches de ce parti, on a cependant démenti toute intervention iranienne, alors que selon les sources proches du 8 Mars, c’est après avoir été lâché par tous que M. Cordahi a présenté sa démission.
Le gouvernement tente à présent de rétablir les ponts avec les pays du Golfe : Nagib Mikati a annoncé après la conférence de presse de Georges Cordahi que « Beyrouth est disposé à corriger toutes les failles dans les relations avec les pays du Golfe », pendant que le président français exprimait l’espoir de « pouvoir réaliser dans les prochaines heures un progrès sur le Liban ». Emmanuel Macron a tenu ces propos aux Emirats arabes unis où il se trouve actuellement. Dans le même temps, Bassam Maoulawi, ministre de l’Intérieur, relevait que « la démission est une première étape » et que « la pérennité et la sécurité et les intérêts arabes communs constituent nos objectifs ».
Une démission demandée par Téhéran en accord avec Paris
Georges Cordahi a annoncé vendredi en début d’après-midi vendredi, sa démission «par souci de l’intérêt du Liban » et pour «préserver ses relations avec l’Arabie saoudite», mais surtout, a-t-il dit, pour donner la possibilité au président français, Emmanuel Macron, actuellement en tournée dans les pays du Golfe, d’engager avec ses interlocuteurs arabes, notamment saoudiens, des pourparlers sur le dossier libanais. Le ministre a expliqué que le chef du gouvernement, Nagib Mikati, qui a évoqué cette affaire avec lui «il y a trois jours, a obtenu des garanties à ce sujet». « Les Français ont exprimé le souhait de ma démission avant la visite du président Macron en Arabie saoudite, afin que cela contribue à l’ouverture d’un dialogue avec les responsables saoudiens sur le Liban ». Emmanuel Macron est en tournée dans les pays du Golfe et devrait rencontrer le prince héritier saoudien Mohammad Ben Salman en début de soirée.
Le Pays du cèdre est depuis plus d’un mois, au centre d’une des plus graves crises diplomatiques de son histoire à cause des commentaires de Georges Cordahi sur la guerre du Yémen. Lors d’une interview diffusée sur la chaîne panarabe, al-Jazeera, le 26 octobre dernier, l’ancien animateur télé avait critiqué l’offensive de l’Arabie saoudite au Yémen, estimant que les houthis ne faisaient que se défendre, provoquant de vives réactions saoudiennes. Riyad s’était empressé de rappeler son ambassadeur, Walid Boukhari, et de suspendre ses importations du Liban, en dépit des tentatives du président Aoun et du chef du gouvernement de calmer le jeu, notamment en prenant leurs distances par rapport aux déclarations du ministre. Tous deux avaient affirmé que ses propos «ne représentaient pas la position de l’Etat libanais».
La crise s’est cependant envenimée à cause de deux facteurs : le refus de Georges Cordahi de présenter des excuses à Riyad, sous prétexte que l’interview avait été enregistrée avant sa nomination au sein de l’équipe Mikati, et l’entrée en jeu du facteur hezbollahi. La formation chiite a rapidement apporté son soutien au ministre, refusant qu’il démissionne, alors que cette démission était souhaitée notamment par Nagib Mikati pour réduire les tensions avec les pays du Golfe. En quelques jours, les ambassadeurs saoudien, émirati, bahreïni et koweïti ont été rappelés dans leurs pays respectifs. L’Arabie, Bahreïn et le Koweït ont parallèlement donné aux ambassadeurs ou chargés d’affaires libanais 48h pour quitter leurs territoires.
Un silence radio
En avril dernier, l’Arabie saoudite et différents pays du Golfe avaient fermé leurs frontières aux fruits et légumes en provenance du Liban, sous prétexte que les chargements étaient bourrées d’amphétamines, notamment de captagon, un trafic imputé au Hezbollah et effectué à partir du Liban et de la Syrie. Les relations entre le Liban et l’Arabie saoudite se sont tendus ces dernières années. Les deux pays ont toujours eu de bonnes relations politiques et économiques. Or, depuis le début de la guerre au Yémen et l’intervention militaire de la coalition arabe menée par l’Arabie saoudite en mars 2015, le royaume wahhabite est critiqué et attaqué par le Hezbollah et ses alliés. Le secrétaire général de la formation proiranienne, Hassan Nasrallah, ne manque aucune occasion pour attaquer l’Arabie saoudite dans des discours agressifs à l’encontre de la monarchie, tout en défendant l’influence iranienne au Yémen. Ces positions diplomatiques à l’encontre des alliés du Liban, dans un silence qui en dit long de la part de la diplomatie officielle libanaise, ont refroidi les relations et ont renforcé l’idée que le Liban était tombé sous le contrôle total de l’Iran à travers la milice chiite. L’affaire de la séquestration de Saad Hariri en octobre 2017 à Riyad et la levée de boucliers de la part du Hezbollah et de ses alliés n’ont fait que consolidé cette vision saoudienne du Liban. La détérioration des relations entre Beyrouth et Riyad n’a fait que s’accélérer depuis et l’interview de Georges Cordahi était vraisemblablement le prétexte que l’Arabie saoudite attendait pour mettre encore plus de pressions sur le Liban afin qu’il se libère de l’influence iranienne.
Vers une relance de la dynamique gouvernementale ?
La crise diplomatique avec Riyad a accentué l’isolement diplomatique du Liban, arraché à son environnement arabe, à cause du Hezbollah. Elle a également renforcé le fossé entre les différents acteurs politiques libanais, rajoutant une couche à la crise existentielle que traverse le nouveau gouvernement Mikati, avec l’émergence du conflit politique autour de l’enquête sur la double explosion au port de Beyrouth, le 4 août 2020. Depuis le 12 octobre, soit une dizaine de jours avant la diffusion de l’interview de Georges Cordahi, le gouvernement ne s’est plus réuni car les ministres chiites proches du tandem Amal-Hezbollah menacent de démissionner et de faire tomber le cabinet si ce dernier ne dessaisit pas le juge d’instruction, Tarek Bitar, chargé de l’enquête de ce dossier. Le magistrat est accusé par les deux partis de politiser l’enquête.
Le ministre de l’Information, Georges Cordahi, a enfin pris l’initiative de démissionner dans un geste certes quelque peu tardif, mais qui pourrait néanmoins contribuer à un léger dégel au niveau de la grave crise diplomatique entre Beyrouth et Riyad qui dure depuis octobre. Les concertations politiques pour la nomination d’un remplaçant se sont aussitôt intensifiées. Elles tourneraient autour de deux noms, selon des sources proches du Sérail. L’un d’eux serait Waddah el-Chaër, membre du bureau politique des Marada, a appris Ici Beyrouth. Le nom de Véra Yammine, également membre du bureau politique des Marada, avait été déjà avancé mercredi soir comme remplaçante potentielle de Georges Cordahi, mais cette information a été démentie par les mêmes sources.
La question est maintenant de savoir si ce développement constitue la première étape d’un processus devant déboucher sur une reprise des réunions du Conseil des ministres, paralysé à cause de deux crises successives qui l’ont handicapé. La première se rapporte au conflit politique autour de l’enquête menée par le juge d’instruction, Tarek Bitar, sur l’explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth et la deuxième est née après les propos anti-saoudiens tenus par le ministre démissionnaire.
Elle se pose parce que la France serait intervenue pour tenter d’aider, encore une fois, le Liban à sortir d’une situation de crise qu’il n’a de toute évidence pas les moyens de régler. De sources politiques du camp du 8 Mars, proches notamment du Hezbollah, on apprend que la démission de M. Cordahi est survenue après d’intenses contacts entre Beyrouth, Baabda, Bkerké, Aïn el-Tiné, Bnechaï, Paris et Téhéran.
Sollicité bien avant qu’il n’entame sa tournée arabe, pour aider Beyrouth à régler sa crise diplomatique avec l’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe, comme le Koweït, Bahreïn et les Emirats arabes unis, le président français, Emmanuel Macron, actuellement en tournée dans le Golfe, aurait en amont demandé au Premier ministre, Nagib Mikati, un geste concret et positif de la part du Liban à l’égard de l’Arabie saoudite. Ce dernier a pris contact mercredi avec Georges Cordahi pour lui redemander de démissionner et lui communiquer le conseil français, mais le ministre a encore une fois refusé de jeter l’éponge, sans garanties concrètes sur un retour à la normale entre Beyrouth et Riyad.
Nagib Mikati a dans le même temps engagé une batterie de contacts autour de ce même dossier. Il s’est entretenu avec le président Michel Aoun, le président de la Chambre, Nabih Berry, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, ainsi qu’avec Farid Haykal el-Khazen, député du Kesrouan et proche de M. Cordahi. Tous étaient en faveur d’une démission à laquelle le Hezbollah continuait cependant de s’opposer.
Après un deuxième contact entre le Sérail et l’Elysée, Paris a sollicité l’intervention de Téhéran pour un déblocage. De mêmes sources, les Iraniens auraient à leur tour pris contact avec les dirigeants du Hezbollah pour leur demander de ne plus s’opposer à la démission du ministre de l’Information, en expliquant que Téhéran avait besoin de la France durant les négociations sur le nucléaire qui se déroulent actuellement à Vienne. De sources proches de ce parti, on a cependant démenti toute intervention iranienne, alors que selon les sources proches du 8 Mars, c’est après avoir été lâché par tous que M. Cordahi a présenté sa démission.
Le gouvernement tente à présent de rétablir les ponts avec les pays du Golfe : Nagib Mikati a annoncé après la conférence de presse de Georges Cordahi que « Beyrouth est disposé à corriger toutes les failles dans les relations avec les pays du Golfe », pendant que le président français exprimait l’espoir de « pouvoir réaliser dans les prochaines heures un progrès sur le Liban ». Emmanuel Macron a tenu ces propos aux Emirats arabes unis où il se trouve actuellement. Dans le même temps, Bassam Maoulawi, ministre de l’Intérieur, relevait que « la démission est une première étape » et que « la pérennité et la sécurité et les intérêts arabes communs constituent nos objectifs ».
Une démission demandée par Téhéran en accord avec Paris
Georges Cordahi a annoncé vendredi en début d’après-midi vendredi, sa démission «par souci de l’intérêt du Liban » et pour «préserver ses relations avec l’Arabie saoudite», mais surtout, a-t-il dit, pour donner la possibilité au président français, Emmanuel Macron, actuellement en tournée dans les pays du Golfe, d’engager avec ses interlocuteurs arabes, notamment saoudiens, des pourparlers sur le dossier libanais. Le ministre a expliqué que le chef du gouvernement, Nagib Mikati, qui a évoqué cette affaire avec lui «il y a trois jours, a obtenu des garanties à ce sujet». « Les Français ont exprimé le souhait de ma démission avant la visite du président Macron en Arabie saoudite, afin que cela contribue à l’ouverture d’un dialogue avec les responsables saoudiens sur le Liban ». Emmanuel Macron est en tournée dans les pays du Golfe et devrait rencontrer le prince héritier saoudien Mohammad Ben Salman en début de soirée.
Le Pays du cèdre est depuis plus d’un mois, au centre d’une des plus graves crises diplomatiques de son histoire à cause des commentaires de Georges Cordahi sur la guerre du Yémen. Lors d’une interview diffusée sur la chaîne panarabe, al-Jazeera, le 26 octobre dernier, l’ancien animateur télé avait critiqué l’offensive de l’Arabie saoudite au Yémen, estimant que les houthis ne faisaient que se défendre, provoquant de vives réactions saoudiennes. Riyad s’était empressé de rappeler son ambassadeur, Walid Boukhari, et de suspendre ses importations du Liban, en dépit des tentatives du président Aoun et du chef du gouvernement de calmer le jeu, notamment en prenant leurs distances par rapport aux déclarations du ministre. Tous deux avaient affirmé que ses propos «ne représentaient pas la position de l’Etat libanais».
La crise s’est cependant envenimée à cause de deux facteurs : le refus de Georges Cordahi de présenter des excuses à Riyad, sous prétexte que l’interview avait été enregistrée avant sa nomination au sein de l’équipe Mikati, et l’entrée en jeu du facteur hezbollahi. La formation chiite a rapidement apporté son soutien au ministre, refusant qu’il démissionne, alors que cette démission était souhaitée notamment par Nagib Mikati pour réduire les tensions avec les pays du Golfe. En quelques jours, les ambassadeurs saoudien, émirati, bahreïni et koweïti ont été rappelés dans leurs pays respectifs. L’Arabie, Bahreïn et le Koweït ont parallèlement donné aux ambassadeurs ou chargés d’affaires libanais 48h pour quitter leurs territoires.
Un silence radio
En avril dernier, l’Arabie saoudite et différents pays du Golfe avaient fermé leurs frontières aux fruits et légumes en provenance du Liban, sous prétexte que les chargements étaient bourrées d’amphétamines, notamment de captagon, un trafic imputé au Hezbollah et effectué à partir du Liban et de la Syrie. Les relations entre le Liban et l’Arabie saoudite se sont tendus ces dernières années. Les deux pays ont toujours eu de bonnes relations politiques et économiques. Or, depuis le début de la guerre au Yémen et l’intervention militaire de la coalition arabe menée par l’Arabie saoudite en mars 2015, le royaume wahhabite est critiqué et attaqué par le Hezbollah et ses alliés. Le secrétaire général de la formation proiranienne, Hassan Nasrallah, ne manque aucune occasion pour attaquer l’Arabie saoudite dans des discours agressifs à l’encontre de la monarchie, tout en défendant l’influence iranienne au Yémen. Ces positions diplomatiques à l’encontre des alliés du Liban, dans un silence qui en dit long de la part de la diplomatie officielle libanaise, ont refroidi les relations et ont renforcé l’idée que le Liban était tombé sous le contrôle total de l’Iran à travers la milice chiite. L’affaire de la séquestration de Saad Hariri en octobre 2017 à Riyad et la levée de boucliers de la part du Hezbollah et de ses alliés n’ont fait que consolidé cette vision saoudienne du Liban. La détérioration des relations entre Beyrouth et Riyad n’a fait que s’accélérer depuis et l’interview de Georges Cordahi était vraisemblablement le prétexte que l’Arabie saoudite attendait pour mettre encore plus de pressions sur le Liban afin qu’il se libère de l’influence iranienne.
Vers une relance de la dynamique gouvernementale ?
La crise diplomatique avec Riyad a accentué l’isolement diplomatique du Liban, arraché à son environnement arabe, à cause du Hezbollah. Elle a également renforcé le fossé entre les différents acteurs politiques libanais, rajoutant une couche à la crise existentielle que traverse le nouveau gouvernement Mikati, avec l’émergence du conflit politique autour de l’enquête sur la double explosion au port de Beyrouth, le 4 août 2020. Depuis le 12 octobre, soit une dizaine de jours avant la diffusion de l’interview de Georges Cordahi, le gouvernement ne s’est plus réuni car les ministres chiites proches du tandem Amal-Hezbollah menacent de démissionner et de faire tomber le cabinet si ce dernier ne dessaisit pas le juge d’instruction, Tarek Bitar, chargé de l’enquête de ce dossier. Le magistrat est accusé par les deux partis de politiser l’enquête.
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