Dans un pays où tout se meurt, le peuple lève la tête et refuse de mourir. Vivre de révolte et de rébellion, vivre d’art et de relations. Telle est la fougue qui fait bouger les libanais dans l’âme. Telle est la fougue qui insuffle à Mazen Kiwan, danseur, chorégraphe et fondateur de l’Académie de danse – notamment du tango –, l’inspiration de créer des pas et des images au rythme de l’envie de vivre.
De cette envie de créer est donc né un film, comme un sourire, le temps d’une danse et d’un regard de clown…
Le concept et la choréographie sont signés Mazen Kiwan. La réalisation est de Ranya Ghosn el-Hage, DOP Marwan Ziadeh. Quant aux danseurs, Naya-Maria el-Hage défie le tango sur ses pointes, accompagnée de Karim Karim Safi et Amer Fayad. Le personnage du clown est incarné par l’acteur, formateur et musicien Joseph Azoury, et l’espace de la galerie est celui du peintre Ibrahim Samaha.
Mazen Kiwan partage avec Ici Beyrouth le concept du film et nous parle de ses éléments constituteurs:
«Entre la Thawra et le Covid, nous vivions tous, dans le monde entier, et plus particulièrement au Liban une situation très difficile. Confinés, l’école de danse fermée, je ne pouvais pas rester sans rien faire. J’ai décidé de faire quelque chose pour le Liban et d’exprimer ma colère à ma façon. L’idée m’est venue en décembre 2020 par bribes, mais la vérité ultime était là et c’est au fait le message du film: Dancing is the ritual of immortality. («La danse est le rituel de l’immortalité»).
En ce qui concerne les éléments symboliques du projet, je suis tombé par hasard sur le miroir brisé – Sept ans de malheur! – à la suite de l’explosion du 4 août dans la maison d’une amie, une de mes élèves à Saïfi. J’y ai vu mon visage en mille morceaux et cela m’a frappé. Elle voulait s’en débarrasser, mais je l’ai priée de ne pas le faire. «C’est la mémoire», lui ai-je dit. C’est dans ce même miroir que se regarde l’acteur Joseph Azoury dans le rôle du clown, et il lui renvoie l’image d’un visage brisé, cassé. Il essaie de sourire quand même, mais c’est un sourire triste qui en ressort. Cette image-là résume notre triste réalité; nous sommes des êtres usés, déchiquetés, le cœur en lambeaux.
Le jeu d'échecs est venu expliquer quelque part ce tableau: nous sommes en proie à un grand jeu. D’une part, il y a les «méchants», comme dans les récits, ceux qui sont impliqués dans l’affaire du nitrate, et, d’autre part, la fille, représentant l’Amour avec un grand A, celle qui résout les conflits par la passion et la vision commune du futur, une vision d’espoir et de paix.
Quant à la musique, Bella Ciao porte déjà en elle un sens très significatif. Ayant passé un bon bout de temps à travailler sur les droits, c’est Joseph Azoury qui a finalement travaillé l’arrangement, vu que les ressources financières étaient limitées.
Ce film est la certitude que nous pouvons tout faire, tant que nous avons la volonté. Durant cette période traumatisante, aussi brisés puissions-nous être, nous nous sommes relevés et avons dansé.»
Puisse-t-on toujours danser pour Beyrouth, pour l’art, pour l’amour et pour l’amour de la danse!
Annonce : La 7e édition du Festival international du Tango par Mazen Kiwan
Le Festival international du tango aura lieu, comme chaque année, pour la 7e édition, le 23, 24 et 25 septembre à Byblos avec 20 pays participants, et comprendra stages, concerts et ateliers avec 3 couples maestros et avec, à partir de l’après-midi, le «café tango» ou les soirées Milonga invitant et incitant tout le monde à danser…
De cette envie de créer est donc né un film, comme un sourire, le temps d’une danse et d’un regard de clown…
Le concept et la choréographie sont signés Mazen Kiwan. La réalisation est de Ranya Ghosn el-Hage, DOP Marwan Ziadeh. Quant aux danseurs, Naya-Maria el-Hage défie le tango sur ses pointes, accompagnée de Karim Karim Safi et Amer Fayad. Le personnage du clown est incarné par l’acteur, formateur et musicien Joseph Azoury, et l’espace de la galerie est celui du peintre Ibrahim Samaha.
Mazen Kiwan partage avec Ici Beyrouth le concept du film et nous parle de ses éléments constituteurs:
«Entre la Thawra et le Covid, nous vivions tous, dans le monde entier, et plus particulièrement au Liban une situation très difficile. Confinés, l’école de danse fermée, je ne pouvais pas rester sans rien faire. J’ai décidé de faire quelque chose pour le Liban et d’exprimer ma colère à ma façon. L’idée m’est venue en décembre 2020 par bribes, mais la vérité ultime était là et c’est au fait le message du film: Dancing is the ritual of immortality. («La danse est le rituel de l’immortalité»).
En ce qui concerne les éléments symboliques du projet, je suis tombé par hasard sur le miroir brisé – Sept ans de malheur! – à la suite de l’explosion du 4 août dans la maison d’une amie, une de mes élèves à Saïfi. J’y ai vu mon visage en mille morceaux et cela m’a frappé. Elle voulait s’en débarrasser, mais je l’ai priée de ne pas le faire. «C’est la mémoire», lui ai-je dit. C’est dans ce même miroir que se regarde l’acteur Joseph Azoury dans le rôle du clown, et il lui renvoie l’image d’un visage brisé, cassé. Il essaie de sourire quand même, mais c’est un sourire triste qui en ressort. Cette image-là résume notre triste réalité; nous sommes des êtres usés, déchiquetés, le cœur en lambeaux.
Le jeu d'échecs est venu expliquer quelque part ce tableau: nous sommes en proie à un grand jeu. D’une part, il y a les «méchants», comme dans les récits, ceux qui sont impliqués dans l’affaire du nitrate, et, d’autre part, la fille, représentant l’Amour avec un grand A, celle qui résout les conflits par la passion et la vision commune du futur, une vision d’espoir et de paix.
Quant à la musique, Bella Ciao porte déjà en elle un sens très significatif. Ayant passé un bon bout de temps à travailler sur les droits, c’est Joseph Azoury qui a finalement travaillé l’arrangement, vu que les ressources financières étaient limitées.
Ce film est la certitude que nous pouvons tout faire, tant que nous avons la volonté. Durant cette période traumatisante, aussi brisés puissions-nous être, nous nous sommes relevés et avons dansé.»
Puisse-t-on toujours danser pour Beyrouth, pour l’art, pour l’amour et pour l’amour de la danse!
Annonce : La 7e édition du Festival international du Tango par Mazen Kiwan
Le Festival international du tango aura lieu, comme chaque année, pour la 7e édition, le 23, 24 et 25 septembre à Byblos avec 20 pays participants, et comprendra stages, concerts et ateliers avec 3 couples maestros et avec, à partir de l’après-midi, le «café tango» ou les soirées Milonga invitant et incitant tout le monde à danser…
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