Lundi, l'ancienne dirigeante de la Birmanie Aung San Suu Kyi a été condamnée à une peine de six ans de prison, en raison de quatre charges de corruption. Elle avait déjà été condamnée pour un total de onze ans de détention. La communauté internationale a dénoncé ce procès qu'elle qualifie de politique. Les États-Unis et l'Union Européenne ont demandé sa "libération immédiate".
La junte birmane resserre son étau contre Aung San Suu Kyi: l'ex-dirigeante a été condamnée lundi à une peine de six ans de prison supplémentaires au cours d'un procès fleuve, dénoncé comme politique par la communauté internationale.
La prix Nobel de la paix, âgée de 77 ans et qui avait déjà été condamnée pour un total de onze ans de détention, a été reconnue coupable de quatre charges de corruption.
Apparue en bonne santé au tribunal militaire, selon une source proche du dossier, elle n'a pas fait de commentaire après la lecture du jugement.
Il s'agit d'un "affront à la justice et à l'état de droit", a réagi un porte-parole du Département d'Etat américain, appelant à la "libération immédiate d'Aung San Suu Kyi et de tous ceux injustement détenus, parmi lesquels des représentants démocratiquement élus".
L'ancienne dirigeante birmane Aung San Suu Kyi a été condamnée lundi à une peine de six ans de prison (AFP)
Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, a dénoncé de son côté la condamnation "injuste" par la junte birmane de Aung San Suu Kyi et appelé dans un tweet le régime birman "à la libérer immédiatement et sans condition, ainsi que tous les prisonniers politiques, et à respecter la volonté populaire".
Arrêtée lors du coup d'Etat militaire du 1er février 2021, Aung San Suu Kyi a été placée à l'isolement dans une prison de Naypyidaw fin juin.
C'est dans cet établissement pénitentiaire de la capitale que se poursuit son procès, qui a débuté il y a plus d'un an, à huis clos. Ses avocats ont aussi interdiction de parler à la presse et aux organisations internationales.
Elle est visée par une multitude d'infractions: violation d'une loi sur les secrets d'Etat datant de l'époque coloniale, fraude électorale, sédition, corruption... Elle risque des décennies de prison.
Fin avril, la prix Nobel a été condamnée à cinq ans de prison en vertu de la loi anti-corruption, pour avoir perçu 600.000 dollars et plus de onze kilos d'or de pots-de-vin de l'ancien ministre en charge de la région de Rangoun.
Elle avait été jugée auparavant pour importation et possession illégale de talkies-walkies, violation des restrictions liées au coronavirus et incitation aux troubles publics.
"Sourds à l'indignation nationale et internationale, les procès pour punir Suu Kyi et ses proches ont pour but d'effacer le passé démocratique" de la Birmanie, a réagi auprès de l'AFP l'analyste politique David Mathieson.
"Leur intention est claire pour tout le monde, sauf pour la communauté internationale", dont les sanctions sont jugées trop légères par certains observateurs, a-t-il poursuivi.
L'extérieur de la prison où est détenue l'ancienne dirigeante birmane Aung San Suu Kyi (AFP)
De nombreuses voix dénoncent un acharnement judiciaire motivé, selon elles, par des considérations politiques: mettre en touche de manière définitive la fille du héros de l'indépendance et grande gagnante des élections de 2015 et de 2020.
Plusieurs de ses proches ont été condamnés à de lourdes peines: 75 ans de prison pour un ancien ministre, 20 ans pour un de ses collaborateurs. Un ancien député de son parti condamné à mort, Phyo Zeya Thaw, a été exécuté fin juillet.
D'autres se sont exilés ou sont entrés en clandestinité. Une partie de ces élus déchus ont formé un "gouvernement d'unité nationale" (NUG) mais celui-ci ne contrôle aucun territoire, et n'a été reconnu par aucun gouvernement étranger.
Aung San Suu Kyi reste une figure très populaire en Birmanie, même si son image internationale a été écornée par son incapacité à défendre la minorité musulmane des Rohingyas, victimes d'exactions de l'armée en 2016 et 2017 - un "génocide" selon Washington.
L'envoyé spécial de l'Asean pour la Birmanie, mandaté pour trouver une sortie de crise, n'a pas été autorisé à la rencontrer lors de sa plus récente visite, fin juin.
Le chef de la junte birmane Min Aung Hlaing a promis la tenue d'élections "d'ici août 2023" (AFP)
L'armée au pouvoir, elle, défend son projet d'organiser des élections à l'été 2023. Les Etats-Unis ont déjà rejeté ce "simulacre" d'élections qui ne peuvent être "ni libres ni justes dans les conditions actuelles", selon le secrétaire d'Etat Antony Blinken.
La junte, de plus en plus isolée sur la scène internationale, a pris le pouvoir par la force sous prétexte de prétendues fraudes aux élections de l'année précédente, remportées de façon écrasante par le parti d'Aung San Suu Kyi, mettant fin à une décennie de transition démocratique.
Le putsch a fait plonger le pays dans le chaos. Près de 2.100 civils ont été tués par les forces de sécurité et plus de 15.000 arrêtés, d'après une ONG locale.
Avec AFP
La junte birmane resserre son étau contre Aung San Suu Kyi: l'ex-dirigeante a été condamnée lundi à une peine de six ans de prison supplémentaires au cours d'un procès fleuve, dénoncé comme politique par la communauté internationale.
La prix Nobel de la paix, âgée de 77 ans et qui avait déjà été condamnée pour un total de onze ans de détention, a été reconnue coupable de quatre charges de corruption.
Apparue en bonne santé au tribunal militaire, selon une source proche du dossier, elle n'a pas fait de commentaire après la lecture du jugement.
Il s'agit d'un "affront à la justice et à l'état de droit", a réagi un porte-parole du Département d'Etat américain, appelant à la "libération immédiate d'Aung San Suu Kyi et de tous ceux injustement détenus, parmi lesquels des représentants démocratiquement élus".
L'ancienne dirigeante birmane Aung San Suu Kyi a été condamnée lundi à une peine de six ans de prison (AFP)
Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, a dénoncé de son côté la condamnation "injuste" par la junte birmane de Aung San Suu Kyi et appelé dans un tweet le régime birman "à la libérer immédiatement et sans condition, ainsi que tous les prisonniers politiques, et à respecter la volonté populaire".
Arrêtée lors du coup d'Etat militaire du 1er février 2021, Aung San Suu Kyi a été placée à l'isolement dans une prison de Naypyidaw fin juin.
C'est dans cet établissement pénitentiaire de la capitale que se poursuit son procès, qui a débuté il y a plus d'un an, à huis clos. Ses avocats ont aussi interdiction de parler à la presse et aux organisations internationales.
Elle est visée par une multitude d'infractions: violation d'une loi sur les secrets d'Etat datant de l'époque coloniale, fraude électorale, sédition, corruption... Elle risque des décennies de prison.
Fin avril, la prix Nobel a été condamnée à cinq ans de prison en vertu de la loi anti-corruption, pour avoir perçu 600.000 dollars et plus de onze kilos d'or de pots-de-vin de l'ancien ministre en charge de la région de Rangoun.
"Effacer le passé démocratique"
Elle avait été jugée auparavant pour importation et possession illégale de talkies-walkies, violation des restrictions liées au coronavirus et incitation aux troubles publics.
"Sourds à l'indignation nationale et internationale, les procès pour punir Suu Kyi et ses proches ont pour but d'effacer le passé démocratique" de la Birmanie, a réagi auprès de l'AFP l'analyste politique David Mathieson.
"Leur intention est claire pour tout le monde, sauf pour la communauté internationale", dont les sanctions sont jugées trop légères par certains observateurs, a-t-il poursuivi.
L'extérieur de la prison où est détenue l'ancienne dirigeante birmane Aung San Suu Kyi (AFP)
De nombreuses voix dénoncent un acharnement judiciaire motivé, selon elles, par des considérations politiques: mettre en touche de manière définitive la fille du héros de l'indépendance et grande gagnante des élections de 2015 et de 2020.
Plusieurs de ses proches ont été condamnés à de lourdes peines: 75 ans de prison pour un ancien ministre, 20 ans pour un de ses collaborateurs. Un ancien député de son parti condamné à mort, Phyo Zeya Thaw, a été exécuté fin juillet.
D'autres se sont exilés ou sont entrés en clandestinité. Une partie de ces élus déchus ont formé un "gouvernement d'unité nationale" (NUG) mais celui-ci ne contrôle aucun territoire, et n'a été reconnu par aucun gouvernement étranger.
Aung San Suu Kyi reste une figure très populaire en Birmanie, même si son image internationale a été écornée par son incapacité à défendre la minorité musulmane des Rohingyas, victimes d'exactions de l'armée en 2016 et 2017 - un "génocide" selon Washington.
"Simulacre" d'élections
L'envoyé spécial de l'Asean pour la Birmanie, mandaté pour trouver une sortie de crise, n'a pas été autorisé à la rencontrer lors de sa plus récente visite, fin juin.
Le chef de la junte birmane Min Aung Hlaing a promis la tenue d'élections "d'ici août 2023" (AFP)
L'armée au pouvoir, elle, défend son projet d'organiser des élections à l'été 2023. Les Etats-Unis ont déjà rejeté ce "simulacre" d'élections qui ne peuvent être "ni libres ni justes dans les conditions actuelles", selon le secrétaire d'Etat Antony Blinken.
La junte, de plus en plus isolée sur la scène internationale, a pris le pouvoir par la force sous prétexte de prétendues fraudes aux élections de l'année précédente, remportées de façon écrasante par le parti d'Aung San Suu Kyi, mettant fin à une décennie de transition démocratique.
Le putsch a fait plonger le pays dans le chaos. Près de 2.100 civils ont été tués par les forces de sécurité et plus de 15.000 arrêtés, d'après une ONG locale.
Avec AFP
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