©L'armée israélienne a perquisitionné et fermé tôt jeudi les bureaux de sept ONG palestiniennes basées en Cisjordanie occupée et accusées de "terrorisme" par l'État hébreu. (AFP)
L'armée israélienne a mené des perquisitions et fermé les bureaux de sept ONG palestiniennes à Ramallah. Elles avaient été placées en octobre 2021 sur la liste des "organisations terroristes" de l'État hébreu. Elles seraient liées, selon Israël, au Front populaire de libération de la Palestine, un mouvement palestinien d'obédience marxiste, ce qu'ont nié les organisations concernées.
L'ONG Addameer, pour laquelle travaille l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri, écroué depuis mars par Israël, fait partie des ONG ciblées jeudi par la décision israélienne de fermeture. (AFP)
L'armée israélienne a perquisitionné et fermé tôt jeudi les bureaux de sept ONG palestiniennes basées en Cisjordanie occupée et accusées de "terrorisme" par l'État hébreu, un geste étrillé par de hauts responsables palestiniens.
Le gouvernement israélien avait annoncé en octobre 2021 avoir placé sur sa liste des "organisations terroristes" six ONG palestiniennes liées, selon lui, au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une décision fustigée par des organisations de défense des droits humains.
Mercredi soir, le ministre israélien de la Défense Benny Gantz a ratifié cette décision concernant trois de ces organisations. Et jeudi matin, l'armée israélienne a effectué des perquisitions et fermé les bureaux de sept ONG à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Il s'agit des six ONG désignées "terroristes" en 2021 et de l'organisation Health Work Committees aussi liée selon Israël au FPLP, un mouvement palestinien d'obédience marxiste doté d'une branche armée, beaucoup plus faible toutefois que les groupes islamistes Hamas ou Jihad islamique.
Ces organisations ont toutes nié des liens avec le FPLP. Le mois dernier, neuf pays européens, dont l'Allemagne et la France, avaient annoncé vouloir continuer à "coopérer" avec les associations, faute d'élément probant contre elles.
"L'Union européenne continuera de soutenir les organisations de la société civile qui ont un rôle à jouer dans la promotion du droit international, les droits humains et les valeurs démocratiques", a affirmé jeudi Nabila Massrali, porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, rappelant que des "allégations passées portant sur un détournement de financements européens n'ont pas été prouvées".
Des organisations "illégales"
Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh s'est rendu jeudi dans les locaux d'al-Haq pour "condamner l'incursion, totalement injustifiée, dans plusieurs institutions palestiniennes" et une église. (AFP)
"Ce matin, les forces d'occupation israéliennes ont perquisitionné le bureau d'al-Haq à Ramallah, confisquant des objets et bouclant l'entrée en la recouvrant d'une porte de fer, laissant une ordonnance militaire déclarant l'organisation illégale", a indiqué l'association qui a arraché la plaque de métal pour accéder à ces locaux.
"Toute activité dans ces bureaux menace la sécurité dans ce secteur, celle des soldats et l'ordre public", peut-on lire sur cette ordonnance consultée par un journaliste de l'AFP, qui a vu des restes de grenades de gaz lacrymogène jonchant le sol devant les bureaux d'al-Haq.
Les images de caméras de surveillance de certaines ONG montrent des soldats israéliens récupérer du matériel informatique dans leurs bureaux.
"Les soldats et la police des frontières ont mené une opération au cours de la nuit pour fermer des institutions utilisées par le FPLP (...) Les soldats ont fermé sept organisations et confisqué des biens appartenant à ces organisations terroristes", a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué.
Des "pierres et des cocktails Molotov" ont été lancés en direction des forces israéliennes qui ont utilisé divers "moyens pour disperser la foule", a affirmé l'armée.
Au cours de cette opération, des soldats israéliens ont aussi occupé l'Église anglicane St. Andrew, adjacente aux locaux de l'ONG al-Haq.
Une répression tous azimuts
Israël redouble d'efforts, depuis plusieurs mois, pour réprimer toute contestation palestinienne en Cisjordanie occupée. (AFP)
"Vers 3H00 du matin, nous avons commencé à entendre des tirs et des coups à la porte (...). Deux heures plus tard, les soldats sont sortis et nous avons découvert qu'ils avaient forcé la porte d'entrée et pénétré dans l'église", a déclaré à l'AFP le révérend Fadi Diab.
"De l'église, ils (les soldats, ndlr) sont entrés dans les locaux d'al-Haq", a-t-il ajouté, se disant "outré" par cette incursion dans un lieu de culte.
Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh s'est rendu jeudi dans les locaux d'al-Haq pour "condamner l'incursion, totalement injustifiée, de plusieurs institutions palestiniennes" et de l'église, a-t-il déclaré.
"Ces ONG respectent les lois palestiniennes (...); les affirmations israéliennes à leur égard sont sans fondement. Neuf pays européens ont aussi rejeté ces affirmations et indiqué qu'ils allaient continuer à les financer", a-t-il dit à l'AFP.
L'ONG Addameer, pour laquelle travaille l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri écroué depuis mars par Israël, fait partie de celles qui ont été ciblées jeudi.
Emprisonné dans le cadre d'une mesure controversée permettant à Israël d'incarcérer des suspects sans accusation formelle, M. Hamouri a écrit le mois dernier au président français Emmanuel Macron pour lui demander de "faire pression" sur le gouvernement israélien pour exiger sa libération.
Plus tôt cette semaine, Human Rights Watch (HRW) a appelé à la libération de M. Hamouri dont le sort, selon l'organisation, est "emblématique de la lutte des défenseurs palestiniens des droits humains".
Avec AFP
L'ONG Addameer, pour laquelle travaille l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri, écroué depuis mars par Israël, fait partie des ONG ciblées jeudi par la décision israélienne de fermeture. (AFP)
L'armée israélienne a perquisitionné et fermé tôt jeudi les bureaux de sept ONG palestiniennes basées en Cisjordanie occupée et accusées de "terrorisme" par l'État hébreu, un geste étrillé par de hauts responsables palestiniens.
Le gouvernement israélien avait annoncé en octobre 2021 avoir placé sur sa liste des "organisations terroristes" six ONG palestiniennes liées, selon lui, au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une décision fustigée par des organisations de défense des droits humains.
Mercredi soir, le ministre israélien de la Défense Benny Gantz a ratifié cette décision concernant trois de ces organisations. Et jeudi matin, l'armée israélienne a effectué des perquisitions et fermé les bureaux de sept ONG à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Il s'agit des six ONG désignées "terroristes" en 2021 et de l'organisation Health Work Committees aussi liée selon Israël au FPLP, un mouvement palestinien d'obédience marxiste doté d'une branche armée, beaucoup plus faible toutefois que les groupes islamistes Hamas ou Jihad islamique.
Ces organisations ont toutes nié des liens avec le FPLP. Le mois dernier, neuf pays européens, dont l'Allemagne et la France, avaient annoncé vouloir continuer à "coopérer" avec les associations, faute d'élément probant contre elles.
"L'Union européenne continuera de soutenir les organisations de la société civile qui ont un rôle à jouer dans la promotion du droit international, les droits humains et les valeurs démocratiques", a affirmé jeudi Nabila Massrali, porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, rappelant que des "allégations passées portant sur un détournement de financements européens n'ont pas été prouvées".
Des organisations "illégales"
Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh s'est rendu jeudi dans les locaux d'al-Haq pour "condamner l'incursion, totalement injustifiée, dans plusieurs institutions palestiniennes" et une église. (AFP)
"Ce matin, les forces d'occupation israéliennes ont perquisitionné le bureau d'al-Haq à Ramallah, confisquant des objets et bouclant l'entrée en la recouvrant d'une porte de fer, laissant une ordonnance militaire déclarant l'organisation illégale", a indiqué l'association qui a arraché la plaque de métal pour accéder à ces locaux.
"Toute activité dans ces bureaux menace la sécurité dans ce secteur, celle des soldats et l'ordre public", peut-on lire sur cette ordonnance consultée par un journaliste de l'AFP, qui a vu des restes de grenades de gaz lacrymogène jonchant le sol devant les bureaux d'al-Haq.
Les images de caméras de surveillance de certaines ONG montrent des soldats israéliens récupérer du matériel informatique dans leurs bureaux.
"Les soldats et la police des frontières ont mené une opération au cours de la nuit pour fermer des institutions utilisées par le FPLP (...) Les soldats ont fermé sept organisations et confisqué des biens appartenant à ces organisations terroristes", a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué.
Des "pierres et des cocktails Molotov" ont été lancés en direction des forces israéliennes qui ont utilisé divers "moyens pour disperser la foule", a affirmé l'armée.
Au cours de cette opération, des soldats israéliens ont aussi occupé l'Église anglicane St. Andrew, adjacente aux locaux de l'ONG al-Haq.
Une répression tous azimuts
Israël redouble d'efforts, depuis plusieurs mois, pour réprimer toute contestation palestinienne en Cisjordanie occupée. (AFP)
"Vers 3H00 du matin, nous avons commencé à entendre des tirs et des coups à la porte (...). Deux heures plus tard, les soldats sont sortis et nous avons découvert qu'ils avaient forcé la porte d'entrée et pénétré dans l'église", a déclaré à l'AFP le révérend Fadi Diab.
"De l'église, ils (les soldats, ndlr) sont entrés dans les locaux d'al-Haq", a-t-il ajouté, se disant "outré" par cette incursion dans un lieu de culte.
Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh s'est rendu jeudi dans les locaux d'al-Haq pour "condamner l'incursion, totalement injustifiée, de plusieurs institutions palestiniennes" et de l'église, a-t-il déclaré.
"Ces ONG respectent les lois palestiniennes (...); les affirmations israéliennes à leur égard sont sans fondement. Neuf pays européens ont aussi rejeté ces affirmations et indiqué qu'ils allaient continuer à les financer", a-t-il dit à l'AFP.
L'ONG Addameer, pour laquelle travaille l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri écroué depuis mars par Israël, fait partie de celles qui ont été ciblées jeudi.
Emprisonné dans le cadre d'une mesure controversée permettant à Israël d'incarcérer des suspects sans accusation formelle, M. Hamouri a écrit le mois dernier au président français Emmanuel Macron pour lui demander de "faire pression" sur le gouvernement israélien pour exiger sa libération.
Plus tôt cette semaine, Human Rights Watch (HRW) a appelé à la libération de M. Hamouri dont le sort, selon l'organisation, est "emblématique de la lutte des défenseurs palestiniens des droits humains".
Avec AFP
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