Au Nicaragua, critiquer le pouvoir peut être risqué. L'évêque de Matagalpa, Rolando Alvarez, en a fait les frais. Empêché de sortir de son évêché depuis deux semaines, il a été emmené de force par la police vendredi 19 août, sans que personne sache vers où.
La police nicaraguayenne a emmené "de force" vendredi matin l'évêque de Matagalpa, Rolando Alvarez, critique du président Daniel Ortega et empêché de sortir depuis deux semaines par le gouvernement qui l'accuse de "déstabiliser" le pays.
"La police nationale est entrée dans l'évêché de notre diocèse de Matagalpa et a emmené" Monseigneur Alvarez, "on ne sait toujours pas où il se trouve (...) nous alertons la communauté internationale et nous nous joignons à la chaîne de prière", a déclaré sur Twitter le Conseil épiscopal d'Amérique latine et des Caraïbes (Celam).
"Ils l'ont emmené de force et on ignore où il se trouve", a déclaré à l'AFP Vilma Nuñez, présidente du Centre nicaraguayen des droits humains (Cenidh) sur la base de diverses sources consultées par son organisation à Matagalpa.
Les autorités n'ont donné à ce stade aucune information.
Retenu dans son diocèse, l'évêque Rolando Alvarez avait pris l'habitude de retransmettre ses messes sur internet (AFP)
Vendredi à l'aube, le diocèse de Matagalpa avait lui-même annoncé sur sa page Facebook qu"'en ce moment la police nationale pénètre dans l'évêché. SOS. Urgent".
"Quel outrage, ils ont emmené Monseigneur Rolando Alvarez, ainsi que les prêtres qui étaient avec lui. Assez de tant de silence, laissez parler ceux qui doivent parler et montrer leur visage, cela s'appelle un péché d'omission", s'est insurgé sur Twitter le prêtre nicaraguayen Edwing Roman, exilé à Miami.
"Ce qui devait clairement se produire s'est produit. Il s'agit de la détention arbitraire et abusive de Monseigneur Alvarez", a pour sa part déclaré le défenseur des droits de l'homme Pablo Cuevas, également exilé à Miami.
La police cerne depuis le 4 août l'évêché de Matagalpa (nord-est), où Mgr Alvarez est reclus de force avec une dizaine de religieux et de laïcs.
Le prélat, 55 ans, assurait ne pas savoir pourquoi les autorités le poursuivent de leur vindicte et estime être soumis à "une détention à domicile".
"Nous sommes entre les mains de Dieu", a déclaré Mgr Alvarez durant la messe de jeudi en assurant que Dieu "vainc l'obscurité, l'injustice (...) fait trembler les enfers et les rejette dans la mer de leur propre méchanceté".
Mercredi encore, 26 anciens chefs d'État et de gouvernement d'Espagne et d'Amérique latine ont lancé un appel au pape François, jusqu'ici resté silencieux, pour qu'il "prenne fermement la défense du peuple nicaraguayen et de sa liberté religieuse", accusant Daniel Ortega de "dictature primitive".
Le régime du président Ortega multiplie les arrestations arbitraires (AFP)
Le gouvernement a mis la pression sur l'évêque de Matagalpa depuis sa dénonciation de la fermeture par les autorités de cinq radios catholiques de son diocèse. Il a exigé le "respect" de la liberté de culte et l'arrêt du "harcèlement" imposé à l'Église catholique.
Les autorités nicaraguayennes accusent le prélat de vouloir "organiser des groupes violents" et d'inciter "à des actes de haine (...) afin de déstabiliser l'État du Nicaragua".
Elles ont multiplié ces derniers jours les interdictions et les vexations contre des prêtres catholiques, selon le Cenidh, pour qui "le gouvernement a durci la répression contre l'Église et ses prêtres jusque dans les coins les plus reculés du Nicaragua".
Multiplications des arrestations
Le diocèse de Siuna a annoncé dimanche soir dans un communiqué l'arrestation d'un de ses prêtres. Le parquet a demandé son placement en détention provisoire pour 90 jours.
En juillet, les religieuses de la congrégation des Missionnaires de la Charité, fondée par Mère Teresa, ont dû quitter le Nicaragua, expulsées comme des "délinquantes", s'est indigné le Cenidh.
Les relations entre l'Église catholique et le gouvernement de M. Ortega sont tendues depuis 2018 lorsque des manifestants qui réclamaient la démission du président nicaraguayen ont trouvé refuge dans des églises.
Le président Ortega accuse le clergé catholique de complicité de tentative de coup d'État ourdie par Washington. La crise a même mené à l'expulsion en mars du nonce apostolique, Mgr Waldemar Sommertag.
En s'attaquant à l'Église catholique, après avoir fait taire tous ses opposants, Daniel Ortega, réélu en 2021 pour un quatrième mandat consécutif lors d'un scrutin d'où étaient absents tous ses adversaires potentiels de poids, arrêtés ou contraints à l'exil, poursuit sa quête du pouvoir absolu au Nicaragua.
Avec AFP
La police nicaraguayenne a emmené "de force" vendredi matin l'évêque de Matagalpa, Rolando Alvarez, critique du président Daniel Ortega et empêché de sortir depuis deux semaines par le gouvernement qui l'accuse de "déstabiliser" le pays.
"La police nationale est entrée dans l'évêché de notre diocèse de Matagalpa et a emmené" Monseigneur Alvarez, "on ne sait toujours pas où il se trouve (...) nous alertons la communauté internationale et nous nous joignons à la chaîne de prière", a déclaré sur Twitter le Conseil épiscopal d'Amérique latine et des Caraïbes (Celam).
"Ils l'ont emmené de force et on ignore où il se trouve", a déclaré à l'AFP Vilma Nuñez, présidente du Centre nicaraguayen des droits humains (Cenidh) sur la base de diverses sources consultées par son organisation à Matagalpa.
Les autorités n'ont donné à ce stade aucune information.
Retenu dans son diocèse, l'évêque Rolando Alvarez avait pris l'habitude de retransmettre ses messes sur internet (AFP)
Une détention "arbitraire et abusive"
Vendredi à l'aube, le diocèse de Matagalpa avait lui-même annoncé sur sa page Facebook qu"'en ce moment la police nationale pénètre dans l'évêché. SOS. Urgent".
"Quel outrage, ils ont emmené Monseigneur Rolando Alvarez, ainsi que les prêtres qui étaient avec lui. Assez de tant de silence, laissez parler ceux qui doivent parler et montrer leur visage, cela s'appelle un péché d'omission", s'est insurgé sur Twitter le prêtre nicaraguayen Edwing Roman, exilé à Miami.
"Ce qui devait clairement se produire s'est produit. Il s'agit de la détention arbitraire et abusive de Monseigneur Alvarez", a pour sa part déclaré le défenseur des droits de l'homme Pablo Cuevas, également exilé à Miami.
La police cerne depuis le 4 août l'évêché de Matagalpa (nord-est), où Mgr Alvarez est reclus de force avec une dizaine de religieux et de laïcs.
Le prélat, 55 ans, assurait ne pas savoir pourquoi les autorités le poursuivent de leur vindicte et estime être soumis à "une détention à domicile".
Un appel au Pape
"Nous sommes entre les mains de Dieu", a déclaré Mgr Alvarez durant la messe de jeudi en assurant que Dieu "vainc l'obscurité, l'injustice (...) fait trembler les enfers et les rejette dans la mer de leur propre méchanceté".
Mercredi encore, 26 anciens chefs d'État et de gouvernement d'Espagne et d'Amérique latine ont lancé un appel au pape François, jusqu'ici resté silencieux, pour qu'il "prenne fermement la défense du peuple nicaraguayen et de sa liberté religieuse", accusant Daniel Ortega de "dictature primitive".
Le régime du président Ortega multiplie les arrestations arbitraires (AFP)
Le gouvernement a mis la pression sur l'évêque de Matagalpa depuis sa dénonciation de la fermeture par les autorités de cinq radios catholiques de son diocèse. Il a exigé le "respect" de la liberté de culte et l'arrêt du "harcèlement" imposé à l'Église catholique.
Les autorités nicaraguayennes accusent le prélat de vouloir "organiser des groupes violents" et d'inciter "à des actes de haine (...) afin de déstabiliser l'État du Nicaragua".
Elles ont multiplié ces derniers jours les interdictions et les vexations contre des prêtres catholiques, selon le Cenidh, pour qui "le gouvernement a durci la répression contre l'Église et ses prêtres jusque dans les coins les plus reculés du Nicaragua".
Multiplications des arrestations
Le diocèse de Siuna a annoncé dimanche soir dans un communiqué l'arrestation d'un de ses prêtres. Le parquet a demandé son placement en détention provisoire pour 90 jours.
En juillet, les religieuses de la congrégation des Missionnaires de la Charité, fondée par Mère Teresa, ont dû quitter le Nicaragua, expulsées comme des "délinquantes", s'est indigné le Cenidh.
Les relations entre l'Église catholique et le gouvernement de M. Ortega sont tendues depuis 2018 lorsque des manifestants qui réclamaient la démission du président nicaraguayen ont trouvé refuge dans des églises.
Le président Ortega accuse le clergé catholique de complicité de tentative de coup d'État ourdie par Washington. La crise a même mené à l'expulsion en mars du nonce apostolique, Mgr Waldemar Sommertag.
En s'attaquant à l'Église catholique, après avoir fait taire tous ses opposants, Daniel Ortega, réélu en 2021 pour un quatrième mandat consécutif lors d'un scrutin d'où étaient absents tous ses adversaires potentiels de poids, arrêtés ou contraints à l'exil, poursuit sa quête du pouvoir absolu au Nicaragua.
Avec AFP
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