©A peine désignée samedi candidate de LR à la présidentielle, Valérie Pécresse entame une nouvelle campagne, avec pour défi de réussir la synthèse entre droite sociale et droite dure pour pouvoir l'emporter en avril 2022, mais son concurrent Eric Ciotti entend toujours peser. (AFP)
A peine désignée samedi candidate de LR à la présidentielle, Valérie Pécresse entame une nouvelle campagne, avec pour défi de réussir la synthèse entre droite sociale et droite dure pour pouvoir l'emporter en avril 2022, mais son concurrent Eric Ciotti entend toujours peser.
Il a haussé le ton dimanche, reprochant à Valérie Pécresse de ne pas envoyer "le bon message" en refusant de reprendre certaines de ses propositions. Et de marteler: "J'entends que mes idées soient représentées avec force, les idées d'une droite qui entend se faire respecter".
La menace Eric Zemmour guette. Quelques heures après les résultats, le nouveau candidat à l'extrême droite a appelé, comme Marine Le Pen, les électeurs d'Eric Ciotti à le rejoindre.
Valérie Pécresse a assuré dimanche au Grand jury RTL–Le Figaro–LCI que l'appel d'Eric Zemmour allait rester "lettre morte": "les solutions sont chez nous" et "mon projet migratoire est extrêmement puissant".
La campagne pour l'investiture avait largement tourné autour des thèmes d'insécurité et d'immigration, avec de son côté des propositions fermes: durcissement du regroupement familial, différenciation géographique des peines...
Dans son discours samedi, la candidate LR a assuré que "la droite républicaine est de retour".
Si elle prévoit d'"enrichir" son projet car "il y avait des bonnes idées" chez chacun des prétendants LR, Valérie Pécresse n'entend cependant pas "changer (s)a ligne" au vu des scores des uns et des autres.
Cette ligne "est clairement de droite, forte sur le régalien, forte sur les libertés, et forte sur le social avec ma proposition d'augmenter de 10 % les salaires nets jusqu'à 3.000 euros. Ma droite est gaulliste, libérale et sociale", a-t-elle insisté dans le JDD.
La candidate a promis de ne pas être "une présidente du zigzag et de la godille politique", visant Emmanuel Macron, que l'ancienne ministre au Budget a régulièrement accusé durant sa campagne d'avoir "cramé la caisse" et de "dire à chacun ce qu'il a envie d'entendre".
Car la candidate LR doit aussi, si elle veut l'emporter, ramener à elle les électeurs tentés par la macronie, alors que l'ex-LR Edouard Philippe, toujours populaire dans l'électorat de droite, a lancé à l'automne son mouvement Horizons.
Dans sa majorité en Ile-de-France, elle avait su attirer des représentants centristes du Modem ou d'Agir: porteuse d'une ligne d'"ordre" sur la sécurité et libérale sur l'économie, elle s'est plusieurs fois targuée d'être "au barycentre" de la droite et donc capable de la rassembler.
C'est "la plus macroniste" des prétendants à droite, a ironisé samedi Marine Le Pen, reprenant un reproche récurrent - et dont la candidate LR se défend.
"Elle ne parle pas que d’immigration et de sécurité, mais aussi de croissance forte dans le respect de l'environnement, d'éducation...", assure la présidente de la fédération LR de Paris Agnès Evren, selon qui "Valérie Pécresse est la seule à pouvoir faire la synthèse de la droite sociale à la droite forte".
"Valérie a porté un projet de droite qui s'assume, qui ne s'excuse pas. Elle doit continuer à le porter sans l'affadir", selon le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau.
Mais pour le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau, qui avait menacé de quitter LR en cas de victoire d'Eric Ciotti, "Valérie Pécresse doit porter un message d'espoir pour toute la France(...) en refusant tout risque de repli identitaire".
L'équation pourrait s'avérer complexe. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, ex-LR, a pointé dimanche auprès d'Europe 1-CNews-Les Echos "un parti profondément fracturé".
Le patron des députés LR Damien Abad est convaincu que Valérie Pécressse "saura trouver ce bon équilibre": une "ligne de fermeté" sans "jamais tomber dans le piège des extrêmes".
AFP
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