Ils étaient des dizaines à observer vendredi un sit-in, à la place Riad el-Solh, pour réclamer une «amnistie générale» en faveur des prisonniers islamistes et une accélération de la procédure judiciaire.

Venus de Baalbeck-Hermel, du Akkar et du Liban-Sud, ils ont crié leur colère face à la négligence du gouvernement à assurer les besoins basiques des prisonniers comme les médicaments et la nourriture. Les manifestants ont également dénoncé l’état déplorable des prisons, qui s’est dégradé encore plus à l’ombre de la crise économique et financière qui sévit dans le pays depuis plus de trois ans.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «Sauvez les prisonniers avant qu’il ne soit trop tard», «Quel que soit le crime qu’ils ont commis, il n’est rien comparé à vos crimes», «Les prisonniers font l’objet d’un projet d’exécution collective», «Pas de nourriture, pas de médicaments, pas d’hospitalisation, libérez-les immédiatement»… les proches des détenus ont déploré les décès survenus récemment dans les prisons. De fait, trois prisonniers sont décédés cette semaine à la prison de Roumieh.


Une délégation des parents a été reçue par le secrétaire général du Conseil des ministres, le magistrat Mahmoud Makkié qui, à la demande du Premier ministre Najib Mikati, a adressé un message au ministre sortant de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, l’appelant à ouvrir une enquête pour tirer au clair les circonstances des décès survenus à la prison de Roumieh et de prendre les mesures nécessaires sur ce plan.

Vendredi dans l’après-midi, le ministère des Finances a annoncé avoir transféré la somme de 10 milliards de livres des réserves du Budget de l’an 2022 pour le compte «de la direction générale des Forces de sécurité intérieure afin d’assurer la nourriture aux prisonniers».
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