Comme toutes les fins de mois, le Liban est confronté au black out total faute de carburant pour faire fonctionner les centrales électriques.
Pour éviter l’obscurité totale, un accord a été conclu vendredi afin d’utiliser environ 40 000 tonnes de fuel stockés dans les usines de Zouk et Jiyeh. Cela ne fait donc que repousser le problème.
Les Libanais sont désormais habitués. Toutes les fins de mois le spectre du black out total refait surface, faute de carburant pour faire tourner les centrales encore fonctionnelles. La même question revient sur toutes les lèvres: le Liban sera-t-il bientôt plongé dans une obscurité totale?
Nous savions que le stock de carburant irakien serait épuisé à la fin du mois d’août. En effet, le Liban et l’Irak avaient conclu le 23 juillet 2021 un accord en vertu duquel Bagdad s'engageait à fournir du carburant aux centrales libanaises, à des conditions intéressantes pour le pays du Cèdre. L’accord a été mis en œuvre en septembre 2021 pour un an. Il y a 15 jours, l'accord a été prorogé jusqu’à septembre 2023. Bagdad voulait apporter une aide urgente au Liban pour le sortir des ténèbres, à charge pour Beyrouth d’entreprendre au cours de cette année des réformes fondamentales dans le secteur de l’électricité. L’Irak a renouvelé l’accord même si le Liban n’a pas honoré sa part du contrat qui ne se limite pas uniquement aux réformes mais aussi à des échanges de biens et services. Force est de relever que ni le gouvernement libanais ni le ministère de l’Énergie n’ont pris la moindre mesure sérieuse et tangible pour convaincre les dirigeants irakiens de leur volonté de réformer ce secteur, alors que ces derniers avaient averti que l’aide n’est ni permanente ni même gratuite.
La cargaison de fuel est attendu à la mi septembre. La quantité de fuel fournie a été fixée à 100 000 tonnes par mois (80 000 utilisables par les centrales à cause du Swap). Le fuel irakien n'étant pas directement utilisable dans les centrales électriques libanaises. Beyrouth achète donc un autre type de carburant compatible auprès d'autres fournisseurs, qui obtiennent en échange le fuel irakien. Un accord qui vaut actuellement 570 millions de dollars avec l’augmentation du prix du pétrole.
En attendant, un accord a été conclu vendredi pour utiliser environ 40 000 tonnes de fuel stockées dans les usines de Zouk et Jiyeh. Néanmoins, ce fuel semble ne pas être compatible avec les usines. Va-t-on encore au devant d’autres problèmes?
Notons que le secteur de l'énergie au Liban est totalement dominé par le pétrole, qui représente plus de 90 % de l'énergie primaire consommée, et près de 30 % des importations totales du pays en 2022.
Selon certaines sources, le Liban importerait assez de fuel pour faire tourner les centrales et alimenter les Libanais en électricité mais le carburant partirait vers la Syrie par la voie de la contrebande. Une fois de plus!
135 LL le Kwh
Rappelons dans ce cadre que le Kwh coûte 135 LL au consommateur, soit 0,5 cent (sur base d'un taux de 1507 LL pour un dollar) alors que le coût de la production avec le prix du fuel, qui a augmenté en dollar, était déjà de 15 cents, sans compter d’autres frais.
Il y a quelques semaines, le conseil d’administration d’Électricité du Liban, a décidé, à la demande de Walid Fayad, d’augmenter le tarif du kilowatt d’électricité à 10 centimes pour une consommation de 100 kilowatts et à moins de 27 centimes pour une consommation supérieure à 100 kilowatts. Toutefois, cette décision n’entrera pas en vigueur de sitôt car elle nécessite l’approbation de plusieurs instances de l’État, notamment du Conseil des ministres.
Ni EDL, ni générateurs
De leur côté, les propriétaires de générateurs privés montent au créneau vu que les distributeurs de mazout ne livrent plus le mazout parce qu’ils affirment que le carburant est en rupture de stock. Ils menacent d'interrompre le fonctionnement des moteurs, devenus au fil des années le seul moyen de compenser l’incapacité d’EDL à fournir de l’électricité. Les propriétaires de générateurs s’insurgent contre le fait qu’ils paient le mazout en dollars cash avant livraison.
Un distributeur de mazout explique à Ici beyrouth qu’effectivement il n’y a pas de mazout au Liban. Les navires n’ont pas livré les cargaisons parce que la Banque du Liban a du retard dans les paiements. Un distributeur de carburant affirme qu’il y a du mazout mais les distributeurs le gardent parce que les prix vont sans doute augmenter en début de semaine et ils pourront, de ce fait, accroître leurs gains.
Pour éviter l’obscurité totale, un accord a été conclu vendredi afin d’utiliser environ 40 000 tonnes de fuel stockés dans les usines de Zouk et Jiyeh. Cela ne fait donc que repousser le problème.
Les Libanais sont désormais habitués. Toutes les fins de mois le spectre du black out total refait surface, faute de carburant pour faire tourner les centrales encore fonctionnelles. La même question revient sur toutes les lèvres: le Liban sera-t-il bientôt plongé dans une obscurité totale?
Nous savions que le stock de carburant irakien serait épuisé à la fin du mois d’août. En effet, le Liban et l’Irak avaient conclu le 23 juillet 2021 un accord en vertu duquel Bagdad s'engageait à fournir du carburant aux centrales libanaises, à des conditions intéressantes pour le pays du Cèdre. L’accord a été mis en œuvre en septembre 2021 pour un an. Il y a 15 jours, l'accord a été prorogé jusqu’à septembre 2023. Bagdad voulait apporter une aide urgente au Liban pour le sortir des ténèbres, à charge pour Beyrouth d’entreprendre au cours de cette année des réformes fondamentales dans le secteur de l’électricité. L’Irak a renouvelé l’accord même si le Liban n’a pas honoré sa part du contrat qui ne se limite pas uniquement aux réformes mais aussi à des échanges de biens et services. Force est de relever que ni le gouvernement libanais ni le ministère de l’Énergie n’ont pris la moindre mesure sérieuse et tangible pour convaincre les dirigeants irakiens de leur volonté de réformer ce secteur, alors que ces derniers avaient averti que l’aide n’est ni permanente ni même gratuite.
La cargaison de fuel est attendu à la mi septembre. La quantité de fuel fournie a été fixée à 100 000 tonnes par mois (80 000 utilisables par les centrales à cause du Swap). Le fuel irakien n'étant pas directement utilisable dans les centrales électriques libanaises. Beyrouth achète donc un autre type de carburant compatible auprès d'autres fournisseurs, qui obtiennent en échange le fuel irakien. Un accord qui vaut actuellement 570 millions de dollars avec l’augmentation du prix du pétrole.
En attendant, un accord a été conclu vendredi pour utiliser environ 40 000 tonnes de fuel stockées dans les usines de Zouk et Jiyeh. Néanmoins, ce fuel semble ne pas être compatible avec les usines. Va-t-on encore au devant d’autres problèmes?
Notons que le secteur de l'énergie au Liban est totalement dominé par le pétrole, qui représente plus de 90 % de l'énergie primaire consommée, et près de 30 % des importations totales du pays en 2022.
Selon certaines sources, le Liban importerait assez de fuel pour faire tourner les centrales et alimenter les Libanais en électricité mais le carburant partirait vers la Syrie par la voie de la contrebande. Une fois de plus!
135 LL le Kwh
Rappelons dans ce cadre que le Kwh coûte 135 LL au consommateur, soit 0,5 cent (sur base d'un taux de 1507 LL pour un dollar) alors que le coût de la production avec le prix du fuel, qui a augmenté en dollar, était déjà de 15 cents, sans compter d’autres frais.
Il y a quelques semaines, le conseil d’administration d’Électricité du Liban, a décidé, à la demande de Walid Fayad, d’augmenter le tarif du kilowatt d’électricité à 10 centimes pour une consommation de 100 kilowatts et à moins de 27 centimes pour une consommation supérieure à 100 kilowatts. Toutefois, cette décision n’entrera pas en vigueur de sitôt car elle nécessite l’approbation de plusieurs instances de l’État, notamment du Conseil des ministres.
Ni EDL, ni générateurs
De leur côté, les propriétaires de générateurs privés montent au créneau vu que les distributeurs de mazout ne livrent plus le mazout parce qu’ils affirment que le carburant est en rupture de stock. Ils menacent d'interrompre le fonctionnement des moteurs, devenus au fil des années le seul moyen de compenser l’incapacité d’EDL à fournir de l’électricité. Les propriétaires de générateurs s’insurgent contre le fait qu’ils paient le mazout en dollars cash avant livraison.
Un distributeur de mazout explique à Ici beyrouth qu’effectivement il n’y a pas de mazout au Liban. Les navires n’ont pas livré les cargaisons parce que la Banque du Liban a du retard dans les paiements. Un distributeur de carburant affirme qu’il y a du mazout mais les distributeurs le gardent parce que les prix vont sans doute augmenter en début de semaine et ils pourront, de ce fait, accroître leurs gains.
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