Le programme nucléaire iranien est sur le point d’aboutir à une bombe atomique, et Téhéran développe parallèlement depuis trois décennies un programme de missiles, déjà assez avancés quant à leur précision, leur portée, et leur furtivité aux radars, et qui pourraient devenir dans un laps de temps plus ou moins long, des lanceurs capables de délivrer au besoin des munitions nucléaires sur des objectifs éloignés. De plus, le «Corps des Gardiens de la Révolution Iranienne» (CGRI) dans son programme spatial, maîtrise déjà la technologie des fusées à deux étages, et possèdera donc théoriquement des capacités d’envoyer des ogives nucléaires sur des objectifs intercontinentaux. Ces observations sont d’autant plus alarmantes, que la constitution iranienne stipule l’exportation de la révolution khomeyniste, modèle socio-culturel effarant et dépourvu de libertés, et que les mollahs et les hauts-gradés du CGRI déclarent souvent leur volonté de contrôler le Moyen-Orient, vision qui serait plus efficacement réalisée si l’Iran se dote d’une arme nucléaire et d’un vecteur de lancement, ce qui est proche de devenir une réalité après trente ans d’efforts.
En 1950, l’Iran avait initié un programme nucléaire pour des fins civiles, puis adhéré en 1968 au «Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires», et signé en 1974 un accord international où Téhéran s’engage à déclarer toute activité nucléaire. En 1979, le programme nucléaire est arrêté avec la révolution de Khomeiny. En 1990, il est réactivé secrètement, et bien dissimulé pendant 12 ans, pour être dévoilé en 2002 par le Conseil national de la résistance iranienne, hostile au régime. L’Union européenne entreprend alors de longues négociations avec les administrations des présidents Khatami et Ahmadinejad pour limiter ce programme, alors que qu’il avance ouvertement. En 2005, Hassan Rouhani, négociateur en chef à l’époque, déclare à huis clos: «Lorsque nous étions en train de négocier avec les Européens à Téhéran, nous installions des équipements nucléaires dans l'usine d'Ispahan». Plus tard, Hussein Mousavian, porte-parole des négociateurs, déclare: «Grâce aux négociations avec l'Europe, nous avons gagné une année supplémentaire, pendant laquelle nous avons achevé l'installation de centrifugeuses d'uranium à Ispahan ». Puis, en 2009, Mohammad Javad Larijani, vice-ministre iranien des Affaires étrangères, affirme: «La diplomatie doit être utilisée pour réduire la pression sur l'Iran pour son programme nucléaire… la diplomatie est un outil pour nous permettre d'atteindre nos objectifs».
Ainsi, pendant sept ans, l’Iran négociait, gagnait du temps, et avançait considérablement dans son programme. L’Agence de sécurité nationale américaine, en collaboration avec l'unité de renseignements cybériens de l’armée israélienne, a aussitôt mené une attaque informatique sur les centrifugeuses d'enrichissement d'uranium iraniennes par le biais d’un virus électronique baptisé « Stuxnet », mettant complètement hors-service pendant deux ans 4600 centrifugeuses sur un total de 8525, et retardant considérablement le programme nucléaire.
Plus tard l’Iran a aussitôt fait fonctionner de nouvelles générations de centrifugeuses dotées d’un meilleur rendement et de capacités d’enrichir l’uranium dans des délais plus courts. Parallèlement, une vague d’assassinats a pris pour cible six ingénieurs nucléaires iraniens, sans pour autant entraver le programme, le dernier étant Mohsen Fakhri Zadeh en 2020, Israël étant le principal suspect. Un autre, Shahram Amiri disparaît, puis réapparaît aux Etats-Unis, déclare avoir été enlevé par la CIA, et rentre en Iran. Il y est exécuté illico presto pour transfert d’informations et haute trahison.
En 2012, Téhéran rejette une demande du Conseil de sécurité de l’ONU et de l’Agence Internationale de l'Énergie Atomique relqtive à l’arrêt de son programme. C’est alors que l’administration Obama lui impose des sanctions, qui ne sont pas sans porter un coup très sévère à son économie, obligeant ainsi les Iraniens, avec l’administration Rouhani, à négocier sérieusement. Les photos de Mohammad Javad Zarif et son homologue américain John Kerry, souriants et se donnant des accolades chaleureuses pendant les négociations, sont restées dans toutes les mémoires. Finalement, l’accord baptisé Joint Comprehensive Plan Of Action (JCPOA) est conclu en 2015. Il aboutit à la levée des sanctions en échange de la réduction du nombre de centrifugeuses iraniennes de 19000 à 5060, la limitation de l’enrichissement de l’uranium à 3,67% - impossible à transformer en arme - et dont le stock ne doit pas dépasser 300 Kg au lieu des 8000 Kg déjà disponibles, et une annulation des moyens de fabriquer du plutonium radioactif qui sert exclusivement à fabriquer une bombe nucléaire.
En 2018, Donald Trump, jugeant impossible de faire contrôler tous les centres nucléaires iraniens civils et militaires par les inspecteurs internationaux, ne voyant aucune garantie prévenant l’acquisition d’une arme nucléaire par l’Iran, constatant que Téhéran continue à développer ses missiles balistiques et poursuit l’extension de son hégémonie sur les pays voisins, se retire du JCPOA. Il rétablit et intensifie les sanctions sur Téhéran, lui demandant des garanties sérieuses sur le programme nucléaire, l’arrêt de son programme de missiles, et la fin de son hégémonie régionale, mais en vain.
Les nouvelles sanctions américaines vont porter un coup très dur à l’Iran, qui réagit en reprenant ses activités nucléaires, renforcées par des lois demandant l’enrichissement de l’uranium à des niveaux inquiétants. Les derniers rapports de « l’Arms Control Association » indiquent que Téhéran actionne maintenant des centaines de centrifugeuses de 6ème génération, alors que celles permises par le JCPOA étaient de 1ère génération, et dispose d’un stock de 114 Kg d’uranium enrichi à 20%, et un autre de 17,7 Kg à 60%, ce qui veut dire qu’il peut très facilement les augmenter à 90%, concentration nécessaire pour fabriquer l’arme nucléaire.
Les négociations de Vienne s’annoncent donc très difficiles, et les observateurs se demandent si elles peuvent aboutir à la réactivation du JCPOA. Avant la signature de celui-ci en 2015, les Iraniens n’avaient pas d’uranium enrichi à 60%, et très peu à 20%, alors que les stocks actuels sont critiques. Il est donc difficile que les mollahs de Téhéran acceptent de s’en débarrasser, et c’est bien leur atout face à la communauté internationale. A Vienne, il y a cependant fort à craindre que certains négociateurs occidentaux considèrent que l'Iran nucléaire est une moindre menace stratégique potentielle plutôt qu’une énorme opportunité commerciale...
En 1950, l’Iran avait initié un programme nucléaire pour des fins civiles, puis adhéré en 1968 au «Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires», et signé en 1974 un accord international où Téhéran s’engage à déclarer toute activité nucléaire. En 1979, le programme nucléaire est arrêté avec la révolution de Khomeiny. En 1990, il est réactivé secrètement, et bien dissimulé pendant 12 ans, pour être dévoilé en 2002 par le Conseil national de la résistance iranienne, hostile au régime. L’Union européenne entreprend alors de longues négociations avec les administrations des présidents Khatami et Ahmadinejad pour limiter ce programme, alors que qu’il avance ouvertement. En 2005, Hassan Rouhani, négociateur en chef à l’époque, déclare à huis clos: «Lorsque nous étions en train de négocier avec les Européens à Téhéran, nous installions des équipements nucléaires dans l'usine d'Ispahan». Plus tard, Hussein Mousavian, porte-parole des négociateurs, déclare: «Grâce aux négociations avec l'Europe, nous avons gagné une année supplémentaire, pendant laquelle nous avons achevé l'installation de centrifugeuses d'uranium à Ispahan ». Puis, en 2009, Mohammad Javad Larijani, vice-ministre iranien des Affaires étrangères, affirme: «La diplomatie doit être utilisée pour réduire la pression sur l'Iran pour son programme nucléaire… la diplomatie est un outil pour nous permettre d'atteindre nos objectifs».
Ainsi, pendant sept ans, l’Iran négociait, gagnait du temps, et avançait considérablement dans son programme. L’Agence de sécurité nationale américaine, en collaboration avec l'unité de renseignements cybériens de l’armée israélienne, a aussitôt mené une attaque informatique sur les centrifugeuses d'enrichissement d'uranium iraniennes par le biais d’un virus électronique baptisé « Stuxnet », mettant complètement hors-service pendant deux ans 4600 centrifugeuses sur un total de 8525, et retardant considérablement le programme nucléaire.
Plus tard l’Iran a aussitôt fait fonctionner de nouvelles générations de centrifugeuses dotées d’un meilleur rendement et de capacités d’enrichir l’uranium dans des délais plus courts. Parallèlement, une vague d’assassinats a pris pour cible six ingénieurs nucléaires iraniens, sans pour autant entraver le programme, le dernier étant Mohsen Fakhri Zadeh en 2020, Israël étant le principal suspect. Un autre, Shahram Amiri disparaît, puis réapparaît aux Etats-Unis, déclare avoir été enlevé par la CIA, et rentre en Iran. Il y est exécuté illico presto pour transfert d’informations et haute trahison.
En 2012, Téhéran rejette une demande du Conseil de sécurité de l’ONU et de l’Agence Internationale de l'Énergie Atomique relqtive à l’arrêt de son programme. C’est alors que l’administration Obama lui impose des sanctions, qui ne sont pas sans porter un coup très sévère à son économie, obligeant ainsi les Iraniens, avec l’administration Rouhani, à négocier sérieusement. Les photos de Mohammad Javad Zarif et son homologue américain John Kerry, souriants et se donnant des accolades chaleureuses pendant les négociations, sont restées dans toutes les mémoires. Finalement, l’accord baptisé Joint Comprehensive Plan Of Action (JCPOA) est conclu en 2015. Il aboutit à la levée des sanctions en échange de la réduction du nombre de centrifugeuses iraniennes de 19000 à 5060, la limitation de l’enrichissement de l’uranium à 3,67% - impossible à transformer en arme - et dont le stock ne doit pas dépasser 300 Kg au lieu des 8000 Kg déjà disponibles, et une annulation des moyens de fabriquer du plutonium radioactif qui sert exclusivement à fabriquer une bombe nucléaire.
En 2018, Donald Trump, jugeant impossible de faire contrôler tous les centres nucléaires iraniens civils et militaires par les inspecteurs internationaux, ne voyant aucune garantie prévenant l’acquisition d’une arme nucléaire par l’Iran, constatant que Téhéran continue à développer ses missiles balistiques et poursuit l’extension de son hégémonie sur les pays voisins, se retire du JCPOA. Il rétablit et intensifie les sanctions sur Téhéran, lui demandant des garanties sérieuses sur le programme nucléaire, l’arrêt de son programme de missiles, et la fin de son hégémonie régionale, mais en vain.
Les nouvelles sanctions américaines vont porter un coup très dur à l’Iran, qui réagit en reprenant ses activités nucléaires, renforcées par des lois demandant l’enrichissement de l’uranium à des niveaux inquiétants. Les derniers rapports de « l’Arms Control Association » indiquent que Téhéran actionne maintenant des centaines de centrifugeuses de 6ème génération, alors que celles permises par le JCPOA étaient de 1ère génération, et dispose d’un stock de 114 Kg d’uranium enrichi à 20%, et un autre de 17,7 Kg à 60%, ce qui veut dire qu’il peut très facilement les augmenter à 90%, concentration nécessaire pour fabriquer l’arme nucléaire.
Les négociations de Vienne s’annoncent donc très difficiles, et les observateurs se demandent si elles peuvent aboutir à la réactivation du JCPOA. Avant la signature de celui-ci en 2015, les Iraniens n’avaient pas d’uranium enrichi à 60%, et très peu à 20%, alors que les stocks actuels sont critiques. Il est donc difficile que les mollahs de Téhéran acceptent de s’en débarrasser, et c’est bien leur atout face à la communauté internationale. A Vienne, il y a cependant fort à craindre que certains négociateurs occidentaux considèrent que l'Iran nucléaire est une moindre menace stratégique potentielle plutôt qu’une énorme opportunité commerciale...
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