©Les Libanais célébrant leur qualification pour le mondial 2023, après leur victoire face à l’Inde. Photo by Manjunath KIRAN / AFP
Sans surprise, le Liban a battu l’Inde lundi 95 à 63 et s’est qualifié pour le Mondial 2023 de basket. Tout au long de ces éliminatoires, le Liban aura fait preuve de solidité défensive et offensive et dispose d’une équipe, à la fois jeune et expérimentée, qui a le potentiel pour progresser encore pendant l’année qui nous sépare du Mondial 2023, qui débutera le 25 août.
Historique! En battant l’Inde lundi 95 à 63, le Liban s’est officiellement qualifié pour le Mondial de basket pour la quatrième fois de son histoire. Si les trois premières fois (2002, 2006 et 2010), le Liban n’avait pas passé le premier tour, ce quatrième cru semble mieux armé pour être l’équipe surprise du prochain Mondial, en atteignant, pourquoi pas, un stade avancé de la compétition, comme un quart de finale.
Arakji a une fois de plus réussi un bon match, avec notamment 100 % de réussite à trois points.Manjunath KIRAN / AFP
Comme prévu par tous les observateurs, le match de lundi à Bangalore a été à sens unique. Le Liban a en effet remporté les quatre quart-temps du match, 27-17, 22-12, 22-13 et 24-21. Jonathan Arledge, le joueur naturalisé, qui alterne les prestations abouties et d’autres moins bonnes, a réussi un bon match en inscrivant 21 points, tandis que Wael Arakji a marqué 15 points, avec notamment 100% de réussite sur ses 4 tirs à trois points tentés.
Le coach Jad el-Hajj a profité de la faiblesse de l’opposition pour faire participer les dix joueurs libanais présents sur la feuille de match. Et tous les joueurs ont pu mettre leur nom au tableau d’affichage en inscrivant des points, dont le joueur libanais le moins utilisé dans ces éliminatoires, Gerard Hadidian, qui a marqué 4 points.
Des victoires fondatrices
Deux victoires libanaises pendant ces éliminatoires auront particulièrement marqué les esprits. Les deux ont été acquises à domicile. La première a été enregistrée début juillet face à la Jordanie (l’une des meilleures équipes d’Asie et 39e Mondial au classement FIBA) par 19 points d’écart, et la deuxième jeudi dernier face aux Philippines par 4 points d’écart. Alors que les Philippins comptaient pourtant dans leurs rangs Jordan Clarkson, joueur élu meilleur «6e homme» de la NBA en 2021. Ces deux succès, additionnés au titre de vice-champion d’Asie acquis en juillet, ont prouvé que le Liban pouvait être considéré comme la meilleure équipe du continent asiatique, et boxait désormais dans une catégorie pas si lointaine des deux géants océaniens que sont l’Australie et la Nouvelle-Zélande. L’Asie et l’Océanie vont avoir huit représentants au cours du prochain Mondial. Le Liban mérite donc largement sa place.
En termes d’adresse à trois points et au lancer de franc, le Liban fait partie des trois meilleures équipes de ces éliminatoires sur chacun de ces deux indicateurs. En termes de rebonds obtenus, le Liban n’est que neuvième sur le continent au cours de cette phase qualificative. Ce point relativement faible doit être étudié de près par la fédération, pour trouver un meilleur «center» naturalisé que l’Américain Jonathan Arledge, en vue du mondial.
Ali Mezher a profité du « turnover » de l’entraineur pour avoir plus de temps de jeu que d’habitude, et ainsi inscrire 7 points contre l'Inde. Photo by Manjunath KIRAN / AFP
Les derniers matchs ne seront pas dénués d’enjeux
Mais avant de se plonger dans le compte à rebours de cet évènement planétaire qui aura lieu du 25 août au 10 septembre 2023, au Japon, aux Philippines et en Indonésie, le Liban aura une dernière mission au cours de ses quatre matches restants dans ces éliminatoires, qui sera de finir en tête du groupe, avec un maximum de victoires, pour être dans le groupe le moins relevé possible lors du tirage au sort du Mondial.
Ainsi, les deux confrontations face aux «Tall Blacks» néo-zélandais, le 10 novembre à Zouk et le 27 février à Wellington, seront cruciales pour l’obtention de la première place du groupe, synonyme de groupe plus abordable au mondial. Il faudra aussi éviter le faux-pas à Manille le 24 février face aux Philippines, équipe qui a intégré de nombreux nouveaux joueurs d’un standing élevé (dont Jordan Clarkson) depuis le match de jeudi face au Liban, et qui ne pourra que progresser en termes d’automatismes collectifs avec la multiplication des matches.
L’ossature de l’équipe ne devrait pas beaucoup bouger
Sur les 12 joueurs sélectionnés (hormis le joueur naturalisé Jonathan Arledge) par Jad el-Hajj pour les 4 derniers matches des qualifications du Mondial et au cours du championnat d’Asie des Nations, certains semblent indéboulonnables, tandis que d’autres devront batailler pour garder leurs places parmi l’effectif qui disputera la Coupe du monde 2023. Ainsi, la présence de joueurs comme Wael Arakji, Sergio Darwich, Ali Haidar, Youssef Khayat, Hayk Gyokchyan, Karim Ezeddine, Karim Zeinoun, Elie Chamoun, Amir Saoud et Ali Mansour semble quasi-acquise, à moins d’une blessure ou d’une soudaine baisse de forme dans la saison qui vient. Quant à Ali Mezher et Gerard Hadidian, leur place dans l’effectif dépendra de la qualité de leur saison 2022/2023 dans leurs clubs.
Le joueur le plus susceptible de réintégrer le groupe pour la Coupe du monde est Jad Khalil, qui vient de signer un contrat professionnel dans un club serbe de première division. D’autres joueurs, comme Aziz Abdelmasih, Christophe Khalil ou Jimmy Salem, ont encore un coup à jouer, mais devront être très performants au cours de la saison 2022/2023. Enfin, le jeune Karim Rtail (18 ans) qui évolue dans le championnat italien des U21 pourrait lui aussi créer la surprise et intégrer l’équipe pour le Mondial.
Une spirale victorieuse impressionnante
Depuis 2019, le Liban a en tout disputé 26 matches. Les joueurs de Jad el-Hajj en ont remporté 24 pour seulement deux défaites. A domicile, la statistique est encore plus impressionnante avec 7 victoires en 7 matches.
Le dernier classement FIBA Nike des équipes nationales publié le 1er Mars 2022, plaçait le Liban au 54e rang mondial et au 9e rang de la zone Asie-Océanie. De Mars 2022 à aujourd’hui, le Liban a battu des équipes nettement mieux classées au classement FIBA: la Nouvelle-Zélande (27e), la Chine (29e), les Philippines (34e) et la Jordanie (39e). Le Liban devrait faire ainsi un grand bond lors de la publication du prochain classement. En pratique, le Liban semble se situer aujourd’hui parmi les 30 ou 35 meilleures nations du monde en basket, avec une marge de progression importante du fait de la présence de plusieurs jeunes joueurs dans l’équipe (Khayat, Zeinoun, Mansour) et la maturité de plusieurs cadres qui enregistrent des pics de carrière en termes de performance sportive (Arakji, Haidar, Saoud).
Le Mondial pourrait ainsi être un tremplin idéal pour plusieurs joueurs de cette équipe, en raison de l’exposition médiatique qu’il génère, en vue de professionnaliser leurs carrières en Europe ou en NBA.
Historique! En battant l’Inde lundi 95 à 63, le Liban s’est officiellement qualifié pour le Mondial de basket pour la quatrième fois de son histoire. Si les trois premières fois (2002, 2006 et 2010), le Liban n’avait pas passé le premier tour, ce quatrième cru semble mieux armé pour être l’équipe surprise du prochain Mondial, en atteignant, pourquoi pas, un stade avancé de la compétition, comme un quart de finale.
Arakji a une fois de plus réussi un bon match, avec notamment 100 % de réussite à trois points.Manjunath KIRAN / AFP
Comme prévu par tous les observateurs, le match de lundi à Bangalore a été à sens unique. Le Liban a en effet remporté les quatre quart-temps du match, 27-17, 22-12, 22-13 et 24-21. Jonathan Arledge, le joueur naturalisé, qui alterne les prestations abouties et d’autres moins bonnes, a réussi un bon match en inscrivant 21 points, tandis que Wael Arakji a marqué 15 points, avec notamment 100% de réussite sur ses 4 tirs à trois points tentés.
Le coach Jad el-Hajj a profité de la faiblesse de l’opposition pour faire participer les dix joueurs libanais présents sur la feuille de match. Et tous les joueurs ont pu mettre leur nom au tableau d’affichage en inscrivant des points, dont le joueur libanais le moins utilisé dans ces éliminatoires, Gerard Hadidian, qui a marqué 4 points.
Des victoires fondatrices
Deux victoires libanaises pendant ces éliminatoires auront particulièrement marqué les esprits. Les deux ont été acquises à domicile. La première a été enregistrée début juillet face à la Jordanie (l’une des meilleures équipes d’Asie et 39e Mondial au classement FIBA) par 19 points d’écart, et la deuxième jeudi dernier face aux Philippines par 4 points d’écart. Alors que les Philippins comptaient pourtant dans leurs rangs Jordan Clarkson, joueur élu meilleur «6e homme» de la NBA en 2021. Ces deux succès, additionnés au titre de vice-champion d’Asie acquis en juillet, ont prouvé que le Liban pouvait être considéré comme la meilleure équipe du continent asiatique, et boxait désormais dans une catégorie pas si lointaine des deux géants océaniens que sont l’Australie et la Nouvelle-Zélande. L’Asie et l’Océanie vont avoir huit représentants au cours du prochain Mondial. Le Liban mérite donc largement sa place.
En termes d’adresse à trois points et au lancer de franc, le Liban fait partie des trois meilleures équipes de ces éliminatoires sur chacun de ces deux indicateurs. En termes de rebonds obtenus, le Liban n’est que neuvième sur le continent au cours de cette phase qualificative. Ce point relativement faible doit être étudié de près par la fédération, pour trouver un meilleur «center» naturalisé que l’Américain Jonathan Arledge, en vue du mondial.
Ali Mezher a profité du « turnover » de l’entraineur pour avoir plus de temps de jeu que d’habitude, et ainsi inscrire 7 points contre l'Inde. Photo by Manjunath KIRAN / AFP
Les derniers matchs ne seront pas dénués d’enjeux
Mais avant de se plonger dans le compte à rebours de cet évènement planétaire qui aura lieu du 25 août au 10 septembre 2023, au Japon, aux Philippines et en Indonésie, le Liban aura une dernière mission au cours de ses quatre matches restants dans ces éliminatoires, qui sera de finir en tête du groupe, avec un maximum de victoires, pour être dans le groupe le moins relevé possible lors du tirage au sort du Mondial.
Ainsi, les deux confrontations face aux «Tall Blacks» néo-zélandais, le 10 novembre à Zouk et le 27 février à Wellington, seront cruciales pour l’obtention de la première place du groupe, synonyme de groupe plus abordable au mondial. Il faudra aussi éviter le faux-pas à Manille le 24 février face aux Philippines, équipe qui a intégré de nombreux nouveaux joueurs d’un standing élevé (dont Jordan Clarkson) depuis le match de jeudi face au Liban, et qui ne pourra que progresser en termes d’automatismes collectifs avec la multiplication des matches.
L’ossature de l’équipe ne devrait pas beaucoup bouger
Sur les 12 joueurs sélectionnés (hormis le joueur naturalisé Jonathan Arledge) par Jad el-Hajj pour les 4 derniers matches des qualifications du Mondial et au cours du championnat d’Asie des Nations, certains semblent indéboulonnables, tandis que d’autres devront batailler pour garder leurs places parmi l’effectif qui disputera la Coupe du monde 2023. Ainsi, la présence de joueurs comme Wael Arakji, Sergio Darwich, Ali Haidar, Youssef Khayat, Hayk Gyokchyan, Karim Ezeddine, Karim Zeinoun, Elie Chamoun, Amir Saoud et Ali Mansour semble quasi-acquise, à moins d’une blessure ou d’une soudaine baisse de forme dans la saison qui vient. Quant à Ali Mezher et Gerard Hadidian, leur place dans l’effectif dépendra de la qualité de leur saison 2022/2023 dans leurs clubs.
Le joueur le plus susceptible de réintégrer le groupe pour la Coupe du monde est Jad Khalil, qui vient de signer un contrat professionnel dans un club serbe de première division. D’autres joueurs, comme Aziz Abdelmasih, Christophe Khalil ou Jimmy Salem, ont encore un coup à jouer, mais devront être très performants au cours de la saison 2022/2023. Enfin, le jeune Karim Rtail (18 ans) qui évolue dans le championnat italien des U21 pourrait lui aussi créer la surprise et intégrer l’équipe pour le Mondial.
Une spirale victorieuse impressionnante
Depuis 2019, le Liban a en tout disputé 26 matches. Les joueurs de Jad el-Hajj en ont remporté 24 pour seulement deux défaites. A domicile, la statistique est encore plus impressionnante avec 7 victoires en 7 matches.
Le dernier classement FIBA Nike des équipes nationales publié le 1er Mars 2022, plaçait le Liban au 54e rang mondial et au 9e rang de la zone Asie-Océanie. De Mars 2022 à aujourd’hui, le Liban a battu des équipes nettement mieux classées au classement FIBA: la Nouvelle-Zélande (27e), la Chine (29e), les Philippines (34e) et la Jordanie (39e). Le Liban devrait faire ainsi un grand bond lors de la publication du prochain classement. En pratique, le Liban semble se situer aujourd’hui parmi les 30 ou 35 meilleures nations du monde en basket, avec une marge de progression importante du fait de la présence de plusieurs jeunes joueurs dans l’équipe (Khayat, Zeinoun, Mansour) et la maturité de plusieurs cadres qui enregistrent des pics de carrière en termes de performance sportive (Arakji, Haidar, Saoud).
Le Mondial pourrait ainsi être un tremplin idéal pour plusieurs joueurs de cette équipe, en raison de l’exposition médiatique qu’il génère, en vue de professionnaliser leurs carrières en Europe ou en NBA.
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