Batroun Mediterranean Film Festival naît du grand bleu
Batroun Mediterranean Film Festival, ouvert à tout le monde, est né de l’inspiration et du bleu qui rassemblent les pays méditerranéens. La 6e édition aura lieu cette année du 1er au 4 septembre 2022 à Batroun. Nicolas Khabbaz, directeur du festival, en parle à Ici Beyrouth.

On dit que du côté de Batroun, la mer est plus bleue. Les rêves aussi. On dit que les vagues connaissent tous les secrets des marins et que le soleil qui se couche garde tous les vœux. On dit aussi que là-bas, les gens sont vrais et bien vivants. Qu’ils ont le tempérament chaud et le caractère fluide et généreux. On dit que les rochers tiennent tous les coups, que le vent adoucit les visages, et que tout ce que les yeux regardent s’imprime dans la mémoire collective. C’est de ce tempérament méditerranéen que naissent les images, les mirages, les films.

Dans cette fougue méditerranéenne, au sein même de Batroun, naît en 2017 Batroun Mediterranean Film Festival, rassemblant tout ce qui gesticule avec les bras et le cœur, les habitants des quatre coins du monde liés à vie par une même mer, la Méditerranée.

Nicolas Khabbaz, directeur du festival, raconte avec la même fougue d’il y a cinq ans, qu’on célèbre aujourd’hui la 6e édition du festival. La première a été créée en 2017 et la 4e, bien qu’annulée, est toujours restée «la 4e édition annulée». «Le visuel était prêt, mais après la tragédie du 4 août, on a décidé d’arrêter le festival.» Il poursuit: «C'est un festival de films méditerranéens issus du Liban, de Palestine, de Syrie, de Grèce, d’Espagne... Les habitants de la Méditerranée partagent beaucoup de points communs. La mer elle-même est en perpétuel changement et chacun pense faire la traversée. On croit que si l’on passe de l’autre côté, on arrive ailleurs. Voilà pourquoi les thèmes récurrents sont l’ennui, la déception mais aussi la passion d’une vie meilleure. Parfois, le temps donne des réponses à une multitude de questions… Cette édition de 2022 inclut 14 courts-métrages internationaux et 24 films. La cérémonie de clôture se fera avec la projection de Death of a Virgin and the Sign of not Living de Georges Barbari, qui a été filmé à Batroun, et les 13 figurants sont de la ville même. En guise de clôture, les prix décernés sont ceux du Meilleur film libanais, Meilleur film international et Le prix du public.




Le festival a été créé à Batroun par souci de décentralisation; en d’autres termes, affirme le directeur du festival, pour «sortir de Beyrouth». «Tout comme le festival de REEF, de Kobayat, un nouvel événement pourrait naître en dehors de Beyrouth. En réponse à notre identité méditerranéenne, Batroun faisait écho. C’était la ville typique à l’identité méditerranéenne qui pouvait accueillir un festival. De plus, je suis originaire de Batroun. Dans ce pays, nous avons la chance d’avoir plusieurs festivals de cinéma. Tant mieux! Le plus nous en aurons, le plus ce pays nous ressemblera», constate-t-il avec toute la générosité d’une âme d’artiste. Il est heureux de persévérer et de résister à travers l’art. «Ce qui se passe nous donne une certaine maturité et une expérience exhaustive.»

L’équipe du festival consiste en une vingtaine de personnes: Nicolas Khabbaz, directeur du festival, et Manon Nammour, directrice artistique. Quant aux membres du jury, ils sont trois: le lauréat de l’année dernière, Sameh Alaa d’Égypte – lauréat également de la Palme d’Or du court-métrage de Cannes en 2020 pour I am afraid to forget your face; Stavros Markoulakis, réalisateur et programmateur du Festival du film asiatique; et Cynthia Khalifé, actrice libanaise et productrice de Batroun.

Il est important de signaler que le festival est ouvert à tout le monde; Premier arrivé, premier servi. 300 places sont disponibles, mais si on désire s’installer sur les escaliers, par terre, etc., on est les bienvenus. En guise de conclusion, Nicolas Khabbaz affirme: «C’est un festival à l’esprit familier et simple, mais réalisé avec une sélection assez méticuleuse.»
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