Le sport libanais a connu sa première réelle vague de professionnalisation au début des années 90. Le basket est le sport qui, au cours de ces trente dernières années, a été le plus professionnel, grâce notamment aux salaires importants payés par les clubs, qui ont permis à un grand nombre de joueurs de se focaliser sur leur carrière.
Beaucoup d’individus se demandent si certains sports libanais ont atteint le stade du professionnalisme, qui se mesure dans le fait que les sportives et sportifs touchent des salaires mensuels ou quasi mensuels.
Le degré de professionnalisme du sport libanais est un sujet compliqué qui peut être divisé en deux phases. La première concerne la période qui a précédé les années 1990. À cette époque, le professionnalisme était quasiment absent du sport libanais, du fait que les athlètes des sports individuels et collectifs ne touchaient quasiment aucun salaire. Le montant des subventions aux clubs et fédérations était très faible.
La seconde période a commencé au début des années 90, avec l’arrivée de l’homme d’affaire et propriétaire d’un groupe publicitaire Antoine Choueiri à la tête du club de La Sagesse, en succession à Henri Asmar, victime d’une crise cardiaque à la suite de la grande défaite (7-1) de son équipe de football face à Ansar, à Tripoli.
Choueiri a financé les sections basket et foot du club de La Sagesse, consacrant pour chacune d’entre elles des budgets importants. En effet, basketteurs et footballeurs de La Sagesse avaient à cette époque des salaires élevés. D’autres clubs ont progressivement suivi cette tendance de hausse des salaires, introduisant le professionnalisme, surtout dans le basket, où les joueurs ne pratiquaient plus aucune autre activité parallèle à leur carrière de sportifs.
Après le différend entre Choueiri et l’homme fort du football libanais à cette époque Rahif Alameh, le publicitaire décide de se focaliser sur le basket et généralise les signatures de joueurs étrangers, provoquant une hausse vertigineuse des salaires.
Une source bien informée a indiqué à Ici Beyrouth que «le transfert de Fadi el-Khatib (né en 1978) du Club sportif à La Sagesse en 1996 s’est fait contre une indemnité importante. Ce transfert avait été facilité par le retour du coach Ghassan Sarkis du Club sportif à La Sagesse.»
Cette source précise que «les frais du transfert de Khatib à La Sagesse étaient très élevés et seulement six personnes connaissent le montant de la transaction: le défunt Antoine Choueiri, le vice-président de l’époque Élie Yahchouchi, Ghassan Sarkis, Jihad el-Khatib (père de Fadi) et une dernière personne que je ne peux pas citer».
Progressivement, les salaires des basketteurs vont augmenter, tandis que ceux des footballeurs vont diminuer. Les autres sports, souffrent, quant à eux, d’un manque de ressources financières.
Ainsi, dans les années 90, le basketteur le mieux payé au Liban touchait près de 400.000 dollars par an. La sélection nationale de basket n’était à cette époque pas rémunérée pour ses exploits, tandis que celle de football avait touché des compensations pour sa participation aux éliminatoires de la Coupe du monde 94 et lors des victoires enregistrées au cours de ces qualifications.
La popularité du basket libanais a beaucoup augmenté dans les années 90, grâce en partie au rôle de la LBCI et la stratégie mise en place par son PDG Pierre el-Daher. À noter que la LBCI joue toujours un rôle important dans le développement du basket libanais, surtout avec la qualification du pays du Cèdre pour la prochaine Coupe du monde.
Ainsi, au cours de cette période, les joueurs de clubs tels que La Sagesse, le Club sportif, Kahraba, Tadamon, Rosaire, BlueStars et Café Najjar avaient des salaires élevés et menaient une vie prospère.
Notre source poursuit en indiquant qu’«un joueur a perçu une importante aide financière d’un demi-million de dollars, et un autre a reçu un gros chèque comme cadeau de mariage».
Au niveau de la sélection, l’équipe nationale de basket a reçu d’importantes compensations financières pour ses résultats, notamment après la médaille d’argent obtenue à Shanghai (Chine) au cours des championnats d’Asie des Nations en 2002. Ainsi, le prince saoudien Al-Walid Ben Talal avait récompensé chaque joueur d’une prime de 10.000 dollars. Les joueurs avaient également reçu une prime de la part de la Fédération libanaise de basket.
Des primes ont également été versées aux joueurs à la suite de l’obtention de la qualification pour le Mondial 2006, la deuxième place aux Championnats d’Asie en 2001 et après la victoire dans la coupe Stankovic en 2010.
La dernière compensation en date de l’équipe nationale a récemment eu lieu à la suite de la deuxième place obtenue aux Championnats d’Asie 2022 et la qualification pour le Mondial 2023.
Quant à l’équipe nationale de football, qui n’a pas réussi à se qualifier pour la Coupe du monde 2022 (qui se tiendra du 20 novembre au 18 décembre prochain à Qatar), elle a reçu des compensations au cours des éliminatoires pour l’inciter à avoir de meilleurs résultats, sans que cela n’aboutisse cependant à la qualification de nos footballeurs.
Quant au volley-ball, les joueurs de l’élite touchent, eux aussi, des salaires, mais à des niveaux inférieurs que les footballeurs, et nettement inférieurs aux basketteurs.
Les salaires dans le basket libanais sont aujourd’hui progressivement en train d’augmenter de nouveau, pour se rapprocher des niveaux atteints dans les années 90 et au début des années 2000. Ainsi, des contrats pour des montants oscillant entre 100.000 et 250.000 dollars par an ont été conclus entre des joueurs et des clubs.
Dans d’autres sports, plusieurs athlètes recherchent en permanence des parrains pour pouvoir financer leurs participations à des compétitions internationales, à l’instar de la tireuse Ray Bassil, les aventuriers Joyce Azzam et Maxime Chaya, l’ultra-marathonienne Katia Rached, Lindzi Nader et Ali Zohbi (Triathlon)…
En athlétisme, certains clubs libanais paient des salaires à leurs meilleurs athlètes. Des aides sont également perçues par les sportifs de la part des fédérations de tennis, taekwondo, tir et ski.
Le ministère de la Jeunesse et des Sports (créé en 2000) a davantage subventionné les sports collectifs que les sports individuels, sachant qu’une association notoire recevait des aides conséquentes et annuelles du ministère, à la demande d’un député connu…
Cela fait trois ans que les subventions du ministère au sport libanais sont totalement absentes. En conséquence, plusieurs organisations sportives se sont retrouvées en situation de déficit financier, et le recours au secteur privé et aux aides de fédérations sportives internationales est devenu la règle générale. À noter enfin que la Fédération libanaise de football reçoit des aides annuelles importantes de la part de la Fifa.
Beaucoup d’individus se demandent si certains sports libanais ont atteint le stade du professionnalisme, qui se mesure dans le fait que les sportives et sportifs touchent des salaires mensuels ou quasi mensuels.
Le degré de professionnalisme du sport libanais est un sujet compliqué qui peut être divisé en deux phases. La première concerne la période qui a précédé les années 1990. À cette époque, le professionnalisme était quasiment absent du sport libanais, du fait que les athlètes des sports individuels et collectifs ne touchaient quasiment aucun salaire. Le montant des subventions aux clubs et fédérations était très faible.
La seconde période a commencé au début des années 90, avec l’arrivée de l’homme d’affaire et propriétaire d’un groupe publicitaire Antoine Choueiri à la tête du club de La Sagesse, en succession à Henri Asmar, victime d’une crise cardiaque à la suite de la grande défaite (7-1) de son équipe de football face à Ansar, à Tripoli.
Choueiri a financé les sections basket et foot du club de La Sagesse, consacrant pour chacune d’entre elles des budgets importants. En effet, basketteurs et footballeurs de La Sagesse avaient à cette époque des salaires élevés. D’autres clubs ont progressivement suivi cette tendance de hausse des salaires, introduisant le professionnalisme, surtout dans le basket, où les joueurs ne pratiquaient plus aucune autre activité parallèle à leur carrière de sportifs.
Après le différend entre Choueiri et l’homme fort du football libanais à cette époque Rahif Alameh, le publicitaire décide de se focaliser sur le basket et généralise les signatures de joueurs étrangers, provoquant une hausse vertigineuse des salaires.
Une source bien informée a indiqué à Ici Beyrouth que «le transfert de Fadi el-Khatib (né en 1978) du Club sportif à La Sagesse en 1996 s’est fait contre une indemnité importante. Ce transfert avait été facilité par le retour du coach Ghassan Sarkis du Club sportif à La Sagesse.»
Cette source précise que «les frais du transfert de Khatib à La Sagesse étaient très élevés et seulement six personnes connaissent le montant de la transaction: le défunt Antoine Choueiri, le vice-président de l’époque Élie Yahchouchi, Ghassan Sarkis, Jihad el-Khatib (père de Fadi) et une dernière personne que je ne peux pas citer».
Les salaires mirobolants du basket libanais
Progressivement, les salaires des basketteurs vont augmenter, tandis que ceux des footballeurs vont diminuer. Les autres sports, souffrent, quant à eux, d’un manque de ressources financières.
Ainsi, dans les années 90, le basketteur le mieux payé au Liban touchait près de 400.000 dollars par an. La sélection nationale de basket n’était à cette époque pas rémunérée pour ses exploits, tandis que celle de football avait touché des compensations pour sa participation aux éliminatoires de la Coupe du monde 94 et lors des victoires enregistrées au cours de ces qualifications.
La popularité du basket libanais a beaucoup augmenté dans les années 90, grâce en partie au rôle de la LBCI et la stratégie mise en place par son PDG Pierre el-Daher. À noter que la LBCI joue toujours un rôle important dans le développement du basket libanais, surtout avec la qualification du pays du Cèdre pour la prochaine Coupe du monde.
Ainsi, au cours de cette période, les joueurs de clubs tels que La Sagesse, le Club sportif, Kahraba, Tadamon, Rosaire, BlueStars et Café Najjar avaient des salaires élevés et menaient une vie prospère.
Notre source poursuit en indiquant qu’«un joueur a perçu une importante aide financière d’un demi-million de dollars, et un autre a reçu un gros chèque comme cadeau de mariage».
Au niveau de la sélection, l’équipe nationale de basket a reçu d’importantes compensations financières pour ses résultats, notamment après la médaille d’argent obtenue à Shanghai (Chine) au cours des championnats d’Asie des Nations en 2002. Ainsi, le prince saoudien Al-Walid Ben Talal avait récompensé chaque joueur d’une prime de 10.000 dollars. Les joueurs avaient également reçu une prime de la part de la Fédération libanaise de basket.
Des primes ont également été versées aux joueurs à la suite de l’obtention de la qualification pour le Mondial 2006, la deuxième place aux Championnats d’Asie en 2001 et après la victoire dans la coupe Stankovic en 2010.
La dernière compensation en date de l’équipe nationale a récemment eu lieu à la suite de la deuxième place obtenue aux Championnats d’Asie 2022 et la qualification pour le Mondial 2023.
Quant à l’équipe nationale de football, qui n’a pas réussi à se qualifier pour la Coupe du monde 2022 (qui se tiendra du 20 novembre au 18 décembre prochain à Qatar), elle a reçu des compensations au cours des éliminatoires pour l’inciter à avoir de meilleurs résultats, sans que cela n’aboutisse cependant à la qualification de nos footballeurs.
Quant au volley-ball, les joueurs de l’élite touchent, eux aussi, des salaires, mais à des niveaux inférieurs que les footballeurs, et nettement inférieurs aux basketteurs.
Les salaires dans le basket libanais sont aujourd’hui progressivement en train d’augmenter de nouveau, pour se rapprocher des niveaux atteints dans les années 90 et au début des années 2000. Ainsi, des contrats pour des montants oscillant entre 100.000 et 250.000 dollars par an ont été conclus entre des joueurs et des clubs.
Dans d’autres sports, plusieurs athlètes recherchent en permanence des parrains pour pouvoir financer leurs participations à des compétitions internationales, à l’instar de la tireuse Ray Bassil, les aventuriers Joyce Azzam et Maxime Chaya, l’ultra-marathonienne Katia Rached, Lindzi Nader et Ali Zohbi (Triathlon)…
En athlétisme, certains clubs libanais paient des salaires à leurs meilleurs athlètes. Des aides sont également perçues par les sportifs de la part des fédérations de tennis, taekwondo, tir et ski.
Le ministère de la Jeunesse et des Sports (créé en 2000) a davantage subventionné les sports collectifs que les sports individuels, sachant qu’une association notoire recevait des aides conséquentes et annuelles du ministère, à la demande d’un député connu…
Cela fait trois ans que les subventions du ministère au sport libanais sont totalement absentes. En conséquence, plusieurs organisations sportives se sont retrouvées en situation de déficit financier, et le recours au secteur privé et aux aides de fédérations sportives internationales est devenu la règle générale. À noter enfin que la Fédération libanaise de football reçoit des aides annuelles importantes de la part de la Fifa.
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