Le roman de Virginie Despentes, Cher connard, plus gros succès de la rentrée littéraire ne remportera pas le prix Goncourt. Il a été écarté d’emblée parce qu’elle est ancienne jurée. En revanche, « Beyrouth-sur-Seine » du Franco-Libanais Sabyl Ghoussoub fait partie de la sélection.
L’autrice de Vernon Subutex, de retour au roman après cinq ans, a bénéficié d’une critique quasi unanime pour louer cet échange épistolaire à propos de l’addiction et du mouvement #MeToo. Mais il était hors course. « Il n’a pas été évoqué parce que, pour nous, c’est une évidence : Virginie Despentes ne peut pas concourir », a expliqué Didier Decoin, président de l’Académie Goncourt depuis janvier 2020. « Sur le plan éthique, c’était irrecevable. Et cela ne veut pas du tout dire que nous n’avons pas aimé le livre de Virginie, au contraire... »
Virginie Despentes est la vedette de cette rentrée littéraire, portée par une critique très favorable, et des ventes qui ont atteint quelque 65.000 exemplaires, selon les chiffres avancés par son éditeur fin août. Lauréate du prix Renaudot en 2010, pour Apocalypse bébé, Virginie Despentes fut elle-même jurée du Goncourt pendant quatre ans. Elle a démissionné en janvier 2020 pour se consacrer à l’écriture.
La première liste du Goncourt est toujours une heureuse surprise pour quelques romans discrets jusque-là. C’est le cas cette année pour Beyrouth-sur-Seine du Franco-Libanais Sabyl Ghoussoub, Une somme humaine du Haïtien Makenzy Orcel, ou Notre si chère vieille dame auteur d’Anne Serre.
Une fiction sur un conseiller de la présidence russe a été incluse malgré une parution en avril : Le Mage du Kremlin de Giuliano da Empoli, recommandé parmi les lectures d’été du prix Renaudot.
La sélection a prouvé le penchant du Goncourt pour les « grandes » maisons d’édition, avec trois auteurs de Gallimard, deux de Flammarion ou de Stock, un du Seuil, d’Albin Michel, d’Actes Sud ou encore de Minuit. Des maisons « moyennes » s’y font une place plus réduite : Rivages, L’Iconoclaste et Sabine Wespieser.
L’éditeur de Cher Connard, Grasset, ne place aucun titre dans cette première sélection, mais pourra se rattraper avec d’autres prix d’automne. Le Renaudot suit mercredi, en divulguant sa première sélection. Le prix littéraire des Inrocks a publié mardi une première sélection de vingt « romans ou récits français » où figure celui de Virginie Despentes. On y retrouve d’autres titres non retenus par le Goncourt, quoique remarqués par la critique, comme La Treizième Heure d’Emmanuelle Bayamack-Tam, Vers la violence de Blandine Rinkel, ou Les Exportés de Sonia Devillers.
Le Goncourt des lycéens, décerné le 24 novembre, planchera sur les mêmes titres que son aîné. Sont associés 55 établissements, de Lens à la Martinique en passant par New York et Cavaillon.
Les 12 membres de l’Académie Goncourt ont retenu 15 titres, certains attendus comme La Vie clandestine de Monica Sabolo ou Le cœur ne cède pas de Grégoire Bouillier. D’autres choix sont plus surprenants, tels que Beyrouth-sur-Seine de Sabyl Ghoussoub, jeune auteur franco-libanais, ou Le Mage du Kremlin de Giuliano da Empoli, paru en avril.
Le Goncourt, plus prestigieux des prix littéraires français, doit être décerné le 3 novembre.
La première sélection :
- Muriel Barbery, Une heure de ferveur (Actes Sud)
- Grégoire Bouillier, Le cœur ne cède pas (Flammarion)
- Nathan Devers, Les Liens artificiels (Albin Michel)
- Giuliano da Empoli, Le Mage du Kremlin (Gallimard)
- Carole Fives, Quelque chose à te dire (Gallimard)
- Sabyl Ghoussoub, Beyrouth-sur-Seine (Stock)
- Brigitte Giraud, Vivre vite (Flammarion)
- Sarah Jollien-Fardel, Sa préférée (Sabine Wespieser)
- Cloé Korman, Les presque sœurs (Seuil)
- Makenzy Orcel, Une somme humaine (Rivages)
- Yves Ravey, Taormine (Minuit)
- Pascale Robert-Diard, La Petite Menteuse (L’Iconoclaste)
- Emmanuel Ruben, Les Méditerranéennes (Stock)
- Monica Sabolo, La Vie clandestine (Gallimard)
- Anne Serre, Notre si chère vieille dame auteur (Mercure de France)
Avec AFP
Pour en savoir davantage sur Beyrouth-Sur-Seine: https://icibeyrouth.com/culture/118803
L’autrice de Vernon Subutex, de retour au roman après cinq ans, a bénéficié d’une critique quasi unanime pour louer cet échange épistolaire à propos de l’addiction et du mouvement #MeToo. Mais il était hors course. « Il n’a pas été évoqué parce que, pour nous, c’est une évidence : Virginie Despentes ne peut pas concourir », a expliqué Didier Decoin, président de l’Académie Goncourt depuis janvier 2020. « Sur le plan éthique, c’était irrecevable. Et cela ne veut pas du tout dire que nous n’avons pas aimé le livre de Virginie, au contraire... »
Virginie Despentes est la vedette de cette rentrée littéraire, portée par une critique très favorable, et des ventes qui ont atteint quelque 65.000 exemplaires, selon les chiffres avancés par son éditeur fin août. Lauréate du prix Renaudot en 2010, pour Apocalypse bébé, Virginie Despentes fut elle-même jurée du Goncourt pendant quatre ans. Elle a démissionné en janvier 2020 pour se consacrer à l’écriture.
La première liste du Goncourt est toujours une heureuse surprise pour quelques romans discrets jusque-là. C’est le cas cette année pour Beyrouth-sur-Seine du Franco-Libanais Sabyl Ghoussoub, Une somme humaine du Haïtien Makenzy Orcel, ou Notre si chère vieille dame auteur d’Anne Serre.
Une fiction sur un conseiller de la présidence russe a été incluse malgré une parution en avril : Le Mage du Kremlin de Giuliano da Empoli, recommandé parmi les lectures d’été du prix Renaudot.
La sélection a prouvé le penchant du Goncourt pour les « grandes » maisons d’édition, avec trois auteurs de Gallimard, deux de Flammarion ou de Stock, un du Seuil, d’Albin Michel, d’Actes Sud ou encore de Minuit. Des maisons « moyennes » s’y font une place plus réduite : Rivages, L’Iconoclaste et Sabine Wespieser.
L’éditeur de Cher Connard, Grasset, ne place aucun titre dans cette première sélection, mais pourra se rattraper avec d’autres prix d’automne. Le Renaudot suit mercredi, en divulguant sa première sélection. Le prix littéraire des Inrocks a publié mardi une première sélection de vingt « romans ou récits français » où figure celui de Virginie Despentes. On y retrouve d’autres titres non retenus par le Goncourt, quoique remarqués par la critique, comme La Treizième Heure d’Emmanuelle Bayamack-Tam, Vers la violence de Blandine Rinkel, ou Les Exportés de Sonia Devillers.
Le Goncourt des lycéens, décerné le 24 novembre, planchera sur les mêmes titres que son aîné. Sont associés 55 établissements, de Lens à la Martinique en passant par New York et Cavaillon.
Les 12 membres de l’Académie Goncourt ont retenu 15 titres, certains attendus comme La Vie clandestine de Monica Sabolo ou Le cœur ne cède pas de Grégoire Bouillier. D’autres choix sont plus surprenants, tels que Beyrouth-sur-Seine de Sabyl Ghoussoub, jeune auteur franco-libanais, ou Le Mage du Kremlin de Giuliano da Empoli, paru en avril.
Le Goncourt, plus prestigieux des prix littéraires français, doit être décerné le 3 novembre.
La première sélection :
- Muriel Barbery, Une heure de ferveur (Actes Sud)
- Grégoire Bouillier, Le cœur ne cède pas (Flammarion)
- Nathan Devers, Les Liens artificiels (Albin Michel)
- Giuliano da Empoli, Le Mage du Kremlin (Gallimard)
- Carole Fives, Quelque chose à te dire (Gallimard)
- Sabyl Ghoussoub, Beyrouth-sur-Seine (Stock)
- Brigitte Giraud, Vivre vite (Flammarion)
- Sarah Jollien-Fardel, Sa préférée (Sabine Wespieser)
- Cloé Korman, Les presque sœurs (Seuil)
- Makenzy Orcel, Une somme humaine (Rivages)
- Yves Ravey, Taormine (Minuit)
- Pascale Robert-Diard, La Petite Menteuse (L’Iconoclaste)
- Emmanuel Ruben, Les Méditerranéennes (Stock)
- Monica Sabolo, La Vie clandestine (Gallimard)
- Anne Serre, Notre si chère vieille dame auteur (Mercure de France)
Avec AFP
Pour en savoir davantage sur Beyrouth-Sur-Seine: https://icibeyrouth.com/culture/118803
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