Photographe et réalisateur, Noir Barakat a dernièrement projeté son court-métrage de 14 minutes Borha au Batroun Mediterranean Film Festival parmi une sélection de films provenant de différents pays méditerranéens. Il nous invite à travers ses images et ses personnages à parcourir un bout de vies…
Noir Barakat voit la vie en mouvement. Sa caméra fige l’instant et se libère pourtant de l’espace et du temps. Il capte les êtres de toujours et les passants, et éternise l’éphémère du moment. Ses photos parlent, se meuvent dans la tête de celui ou celle qui regarde, et racontent des histoires de tous les jours, celles qui touchent le plus, dans la banalité de la vie ou la réalité crue des départs inévitables. Dans ses photos de personnes, de la nature, de choses, le temps est futile, absurde, insaisissable, et pourtant présent dans son passé et sa fenêtre effrontée sur le futur. Ses photos osent. Elles hantent les pensées et brouillent les rêves.
«Quand j’étais encore adolescent, je pensais que tout film devrait comporter un message; que sans message, il n’avait pas de sens. Puis, l’image a pris le dessus pour enfin donner place à l’histoire. Actuellement, j’ai réalisé que c’est même inutile de comprendre. Le plan à lui seul ne suffit pas. Il s’agit juste de ressentir les choses. Chacun pourra alors interpréter les émotions comme bon lui semble», atteste-t-il.
Ses photos figées nous propulsent dans un espace différent et ses films dans une dimension autre. Ce n’est pas la caméra qui guide Noir Barakat, mais ses yeux et sa sensibilité face au monde. Il affirme: «Je ne fais pas de story-board. Je ne dessine pas un schéma spécifique ni adopte un plan particulier. Quand je vais photographier, je laisse l’espace et le temps me guider, ainsi que les acteurs. Je demeure ouvert à tout ce que je vois et ne me limite jamais à ce que j’ai au préalable planifié, sinon, je manquerais ce qui pourrait arriver; la vie.»
C’est cette vie, née de la petite mort d’un millésime de secondes, que Noir a dessinée dans Borha. Ses personnages nous touchent dans leur mise à nu, celle d’un moment, entre le tangible et l’impalpable, la sécheresse de toute une vie désertique et la rencontre d’un autre, d’un corps et le croisement de chemins. Ils nous parlent dans le désert d’une ville chaotique et la transposition d’un espace à un autre, l’arrêt, la réflexion, la sécheresse, la bretelle tombante, témoin d’un instant. Ils nous révèlent sans retenue la peau, la main figée, la lumière, et puis le ressourcement ultime, la purification ou la fluidité, l’eau, généreuse et enveloppante, la mer, mère de toutes les mères. L’image onirique de la DOP Jocelyne Gebrayel reflète la sensibilité du regard du réalisateur. Du film naît alors un voyage, et toute la poésie des parcours de vie, du cycle de la vie, dans une image brute épousant une décence subtile et transposant le spectateur dans une dimension transcendantale, mais aussi et tout simplement, humaine.
Les personnages de Noir rengorgent de cru et de sensibilité, de vie, de banalité et de sensualité. Ils inspirent de l’empathie et invitent à un regard plus doux.
«Au mot empathie, je préfère le sentiment de justice. La pitié non plus ne m’inspire pas du tout. Je veux juste que le film soit sincère et sans prétention», dit Noir. Soit. Il rend justice à ses personnages, qui s’élèvent dans l'amertume de l’instant et choisissent de vivre. Ce qui nous renvoie à la phrase d’Ernest Hemingway dans le film de Woody Allen, Midnight in Paris: «Je crois que le vrai amour accorde un répit à la mort. Toute la lâcheté provient du fait de ne pas aimer ou d’aimer mal, ce qui revient au même. Et donc l’homme courageux et honnête regarde la mort en face, comme un chasseur de rhinocéros ou Belmondo qui est vraiment invincible… C’est parce qu’ils font l’amour avec assez de passion pour ôter la mort de leur esprit… jusqu'à ce qu'elle leur revienne, comme elle le fait à chaque fois pour tous les hommes… Vous devez alors refaire l’amour, passionnément, encore et encore.»
Entre la vie et la mort, les visages en partance et le silence, les images de Noir, bavardes ou silencieuses, restent.
Noir Barakat voit la vie en mouvement. Sa caméra fige l’instant et se libère pourtant de l’espace et du temps. Il capte les êtres de toujours et les passants, et éternise l’éphémère du moment. Ses photos parlent, se meuvent dans la tête de celui ou celle qui regarde, et racontent des histoires de tous les jours, celles qui touchent le plus, dans la banalité de la vie ou la réalité crue des départs inévitables. Dans ses photos de personnes, de la nature, de choses, le temps est futile, absurde, insaisissable, et pourtant présent dans son passé et sa fenêtre effrontée sur le futur. Ses photos osent. Elles hantent les pensées et brouillent les rêves.
«Quand j’étais encore adolescent, je pensais que tout film devrait comporter un message; que sans message, il n’avait pas de sens. Puis, l’image a pris le dessus pour enfin donner place à l’histoire. Actuellement, j’ai réalisé que c’est même inutile de comprendre. Le plan à lui seul ne suffit pas. Il s’agit juste de ressentir les choses. Chacun pourra alors interpréter les émotions comme bon lui semble», atteste-t-il.
Ses photos figées nous propulsent dans un espace différent et ses films dans une dimension autre. Ce n’est pas la caméra qui guide Noir Barakat, mais ses yeux et sa sensibilité face au monde. Il affirme: «Je ne fais pas de story-board. Je ne dessine pas un schéma spécifique ni adopte un plan particulier. Quand je vais photographier, je laisse l’espace et le temps me guider, ainsi que les acteurs. Je demeure ouvert à tout ce que je vois et ne me limite jamais à ce que j’ai au préalable planifié, sinon, je manquerais ce qui pourrait arriver; la vie.»
C’est cette vie, née de la petite mort d’un millésime de secondes, que Noir a dessinée dans Borha. Ses personnages nous touchent dans leur mise à nu, celle d’un moment, entre le tangible et l’impalpable, la sécheresse de toute une vie désertique et la rencontre d’un autre, d’un corps et le croisement de chemins. Ils nous parlent dans le désert d’une ville chaotique et la transposition d’un espace à un autre, l’arrêt, la réflexion, la sécheresse, la bretelle tombante, témoin d’un instant. Ils nous révèlent sans retenue la peau, la main figée, la lumière, et puis le ressourcement ultime, la purification ou la fluidité, l’eau, généreuse et enveloppante, la mer, mère de toutes les mères. L’image onirique de la DOP Jocelyne Gebrayel reflète la sensibilité du regard du réalisateur. Du film naît alors un voyage, et toute la poésie des parcours de vie, du cycle de la vie, dans une image brute épousant une décence subtile et transposant le spectateur dans une dimension transcendantale, mais aussi et tout simplement, humaine.
Les personnages de Noir rengorgent de cru et de sensibilité, de vie, de banalité et de sensualité. Ils inspirent de l’empathie et invitent à un regard plus doux.
«Au mot empathie, je préfère le sentiment de justice. La pitié non plus ne m’inspire pas du tout. Je veux juste que le film soit sincère et sans prétention», dit Noir. Soit. Il rend justice à ses personnages, qui s’élèvent dans l'amertume de l’instant et choisissent de vivre. Ce qui nous renvoie à la phrase d’Ernest Hemingway dans le film de Woody Allen, Midnight in Paris: «Je crois que le vrai amour accorde un répit à la mort. Toute la lâcheté provient du fait de ne pas aimer ou d’aimer mal, ce qui revient au même. Et donc l’homme courageux et honnête regarde la mort en face, comme un chasseur de rhinocéros ou Belmondo qui est vraiment invincible… C’est parce qu’ils font l’amour avec assez de passion pour ôter la mort de leur esprit… jusqu'à ce qu'elle leur revienne, comme elle le fait à chaque fois pour tous les hommes… Vous devez alors refaire l’amour, passionnément, encore et encore.»
Entre la vie et la mort, les visages en partance et le silence, les images de Noir, bavardes ou silencieuses, restent.
Lire aussi
Commentaires