Avec la disparition du dernier président soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, à l’âge de 91 ans, la vieille rengaine sur le sort misérable de l’Union soviétique et les véritables raisons de son effondrement resurgissent. La question est de savoir si Gorbatchev était réellement responsable de l'effondrement de l'URSS ou s’il s’agissait du cours naturel de l’histoire, tracé par ses prédécesseurs des décennies durant, et plus précisément depuis que Staline a succédé à Lénine.
L’Union soviétique, qui a atteint son apogée au début des années 1980, aurait-elle été vouée à tomber et à disparaître si les mesures prises par Gorbatchev, depuis qu’il a annoncé le lancement des réformes politiques en juin 1987, connues sous le nom de la perestroïka, n’étaient pas incompatibles avec la structure du régime et sa nature impossible à réformer? D’ailleurs, les propos du penseur politique français Alexis de Tocqueville s’appliquent parfaitement à ce régime: «Lorsqu’un système politique pourri tente d’entreprendre des réformes, il est condamné à disparaître et à s’effondrer.» C’était déjà au XIXᵉ siècle.
Pour Gorbatchev, la perestroïka signifiait concrètement une sorte de «libéralisme à la soviétique», pour ainsi dire, même s’il ne l’a pas littéralement ou ouvertement dit. Cette perestroïka était accompagnée de mesures d’ouverture inédites concernant les médias et les libertés (glasnost). Peut-être cherchait-il en fait à assouplir les restrictions sévères imposées au peuple soviétique et aux autres républiques de l’Union soviétique, ou du moins celles qui étaient sous son contrôle (pour ne pas dire son emprise), sans pour autant présager l’effondrement complet de l’Union soviétique.
Gorbatchev voulait plutôt préserver l’empire soviétique et non précipiter sa chute. Et si les accords «START» pour limiter la prolifération des armes de destruction massive qu’il avait signés reflètent un aspect important des moyens de «freiner» la folle course aux armements qui dominait la politique internationale, cela ne signifiait pas pour autant que Moscou voulait réellement fléchir devant Washington et perdre en définitive la guerre froide dans laquelle elle a si bien manœuvré, si bien que les deux capitales ont conduit à plusieurs reprises le monde au bord du gouffre.
Par ailleurs, si Gorbatchev a observé de la retenue face aux mouvements de protestation dans les pays d’Europe de l’est, à la fin des années 80 jusqu’au début des années 90, il a toutefois durement maté les Balkans qui faisaient partie de l’Union soviétique. Et ce, parce qu’il était soucieux de ne pas permettre l’effondrement total du cadre soviétique global.
De plus, l’homme a brillé par son absence lorsque les forces du président russe Vladimir Poutine ont envahi la Crimée en 2014 et annoncé son annexion à la Russie.
Mais en dépit de ce qui précède, le rôle central joué par ce président, qui a accédé à la plus haute fonction de l’Union des républiques soviétiques en 1985 à l’âge de 56 ans, ne peut pas être sous-estimé. Même des années après son départ, il a cherché à rectifier le tir par rapport au passé douloureux, en particulier l’époque stalinienne qui a connu des atrocités et des crimes. En 2008, il a ainsi créé avec un groupe de personnes un établissement et un musée pour exposer la terreur stalinienne. De nombreuses choses ont été révélées bien que le chantier soit resté inachevé.
Gorbatchev restera toujours dans les mémoires comme le dernier président soviétique et le dernier dirigeant d’un pays que la gauche du monde entier estimait être une chance pour réaliser les principes socialistes. Un profond débat théorique est toutefois mené autour de cette question, notamment pour évaluer dans quelle mesure la pensée socialiste, dans son esprit, sa profondeur et ses objectifs, est compatible avec l’expérience soviétique, ses complexités et ses transformations.
Seule l’Histoire le dira!
L’Union soviétique, qui a atteint son apogée au début des années 1980, aurait-elle été vouée à tomber et à disparaître si les mesures prises par Gorbatchev, depuis qu’il a annoncé le lancement des réformes politiques en juin 1987, connues sous le nom de la perestroïka, n’étaient pas incompatibles avec la structure du régime et sa nature impossible à réformer? D’ailleurs, les propos du penseur politique français Alexis de Tocqueville s’appliquent parfaitement à ce régime: «Lorsqu’un système politique pourri tente d’entreprendre des réformes, il est condamné à disparaître et à s’effondrer.» C’était déjà au XIXᵉ siècle.
Pour Gorbatchev, la perestroïka signifiait concrètement une sorte de «libéralisme à la soviétique», pour ainsi dire, même s’il ne l’a pas littéralement ou ouvertement dit. Cette perestroïka était accompagnée de mesures d’ouverture inédites concernant les médias et les libertés (glasnost). Peut-être cherchait-il en fait à assouplir les restrictions sévères imposées au peuple soviétique et aux autres républiques de l’Union soviétique, ou du moins celles qui étaient sous son contrôle (pour ne pas dire son emprise), sans pour autant présager l’effondrement complet de l’Union soviétique.
Gorbatchev voulait plutôt préserver l’empire soviétique et non précipiter sa chute. Et si les accords «START» pour limiter la prolifération des armes de destruction massive qu’il avait signés reflètent un aspect important des moyens de «freiner» la folle course aux armements qui dominait la politique internationale, cela ne signifiait pas pour autant que Moscou voulait réellement fléchir devant Washington et perdre en définitive la guerre froide dans laquelle elle a si bien manœuvré, si bien que les deux capitales ont conduit à plusieurs reprises le monde au bord du gouffre.
Par ailleurs, si Gorbatchev a observé de la retenue face aux mouvements de protestation dans les pays d’Europe de l’est, à la fin des années 80 jusqu’au début des années 90, il a toutefois durement maté les Balkans qui faisaient partie de l’Union soviétique. Et ce, parce qu’il était soucieux de ne pas permettre l’effondrement total du cadre soviétique global.
De plus, l’homme a brillé par son absence lorsque les forces du président russe Vladimir Poutine ont envahi la Crimée en 2014 et annoncé son annexion à la Russie.
Mais en dépit de ce qui précède, le rôle central joué par ce président, qui a accédé à la plus haute fonction de l’Union des républiques soviétiques en 1985 à l’âge de 56 ans, ne peut pas être sous-estimé. Même des années après son départ, il a cherché à rectifier le tir par rapport au passé douloureux, en particulier l’époque stalinienne qui a connu des atrocités et des crimes. En 2008, il a ainsi créé avec un groupe de personnes un établissement et un musée pour exposer la terreur stalinienne. De nombreuses choses ont été révélées bien que le chantier soit resté inachevé.
Gorbatchev restera toujours dans les mémoires comme le dernier président soviétique et le dernier dirigeant d’un pays que la gauche du monde entier estimait être une chance pour réaliser les principes socialistes. Un profond débat théorique est toutefois mené autour de cette question, notamment pour évaluer dans quelle mesure la pensée socialiste, dans son esprit, sa profondeur et ses objectifs, est compatible avec l’expérience soviétique, ses complexités et ses transformations.
Seule l’Histoire le dira!
Lire aussi
Commentaires