Lundi 12 septembre, la Russie s'est faite copieusement réprimander par le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme. Le conseil note une multiplication des intimidations, de la censure et des pressions, en particulier depuis le début de l'invasion contre l'Ukraine.
Intimidations, censure, pressions: l'ONU a utilisé lundi des mots forts pour dénoncer la situation des droits de l'homme en Russie, accusant Moscou de vouloir faire taire les opposants.
Sans surprise, la Russie figurait sur la liste des pays mis à l'index par le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme à l'ouverture de la 51e session du Conseil des droits de l'homme (CDH), qui se réunit pour un mois.
Les libertés fondamentales compromises
Après une minute de silence en hommage à la reine Elizabeth II, Nada Al-Nashif, Haute-Commissaire par intérim, a dressé un large panorama des violations des droits de l'homme perpétrées à travers le monde.
L'invasion russe en Ukraine est évidemment au centre des accusations internationales (AFP)
Bien que Haut-Commissaire par intérim - en attendant la venue à Genève de l'Autrichien Volker Türk nommé la semaine dernière pour succéder à Michelle Bachelet - Mme Al-Nashif n'a pas mâché ses mots pour s'en prendre à Moscou.
En Russie, a-t-elle dit, "les intimidations, les mesures restrictives et les sanctions à l'encontre des personnes exprimant leur opposition à la guerre en Ukraine compromettent l'exercice des libertés fondamentales garanties par la Constitution, notamment les droits à la liberté de réunion, d'expression et d'association".
"Les pressions exercées sur les journalistes, le blocage des ressources disponibles sur internet et les autres formes de censure sont incompatibles avec le pluralisme des médias et violent le droit d'accès à l'information", a-t-elle ajouté.
Elle a par ailleurs appelé Moscou à "reconsidérer les mesures prises pour étendre l'étiquette d'+agent étranger+ aux personnes considérées comme +sous influence étrangère+, et pour criminaliser les contacts non déclarés avec des représentants d'États, d'organisations étrangères ou internationales considérées comme étant dirigées contre la +sécurité+ de la Fédération de Russie".
Une enquête lancée en mai
Moscou, qui a quitté le Conseil au moment où l'Assemblée générale de l'ONU votait son expulsion pour cause d'invasion de l'Ukraine, dispose toutefois du statut d'observateur et, à ce titre, pourra disposer de son droit de réponse mardi, comme les autres pays.
Le régime de Vladimir Poutine est pointé du doigt pour son penchant autoritaire (AFP)
Le plus haut organe onusien de défense des droits de l'homme a lancé en mai une enquête de haut niveau sur les violations commises par les troupes russes en Ukraine, et les enquêteurs doivent être entendus le 23 septembre par le Conseil. Mais des pressions croissantes s'exercent pour que l'organe s'intéresse également aux violations des droits de l'homme en Russie et crée un poste de Rapporteur spécial.
Il n'est toutefois pas sûr que les pays occidentaux et leurs alliés lancent un projet de résolution à ce sujet, car ils craignent de ne pas parvenir à construire une alliance assez forte, les textes devant être approuvés à la majorité des 47 États membres du Conseil.
"Tout le monde est d'accord pour dire que c'est nécessaire... mais nous ne sommes pas tombés d'accord sur le calendrier", a indiqué un diplomate occidental. Selon un diplomate européen, "l'impact d'une résolution rejetée se ferait sentir pendant longtemps".
À ce sujet, Mme Al-Nashif n'a pas fait de recommandation spécifique au Conseil sur la marche à suivre.
Inaction face à la Chine
Le CDH est également paralysé par l'incertitude sur la façon d'agir face aux accusations de graves violations dans la région chinoise du Xinjiang. Mme Al-Nashif a souligné dans son discours que Mme Bachelet a publié fin août un rapport très attendu à ce sujet, évoquant des "crimes contre l'humanité".
Les arrestations arbitraires, notamment de journalistes, sont devenues monnaie courante (AFP)
Le rapport exhorte l'ensemble des organes onusiens spécialisés en droits de l'homme à se saisir du dossier, et des ONG ont appelé les pays membres du CDH à organiser un débat urgent ou lancer une résolution pour nommer un expert.
Mais là encore, les pays favorables à ce que le CDH intervienne n'ont pas encore arrêté leur programme d'action. Certains craignent une alliance russo-chinoise d'oppositions si ces deux situations devaient aboutir à des résolutions.
D'autant que la Chine exerce déjà en coulisse d'importantes pressions sur les pays pour contrer toute initiative à son encontre.
"Nous sommes prêts à être constructifs, mais si quiconque lance des actions conjointes contre nous, nous devons être pleinement préparés", a déclaré vendredi aux journalistes l'ambassadeur chinois Chen Xu auprès des Nations unies.
Avec AFP
Intimidations, censure, pressions: l'ONU a utilisé lundi des mots forts pour dénoncer la situation des droits de l'homme en Russie, accusant Moscou de vouloir faire taire les opposants.
Sans surprise, la Russie figurait sur la liste des pays mis à l'index par le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme à l'ouverture de la 51e session du Conseil des droits de l'homme (CDH), qui se réunit pour un mois.
Les libertés fondamentales compromises
Après une minute de silence en hommage à la reine Elizabeth II, Nada Al-Nashif, Haute-Commissaire par intérim, a dressé un large panorama des violations des droits de l'homme perpétrées à travers le monde.
L'invasion russe en Ukraine est évidemment au centre des accusations internationales (AFP)
Bien que Haut-Commissaire par intérim - en attendant la venue à Genève de l'Autrichien Volker Türk nommé la semaine dernière pour succéder à Michelle Bachelet - Mme Al-Nashif n'a pas mâché ses mots pour s'en prendre à Moscou.
En Russie, a-t-elle dit, "les intimidations, les mesures restrictives et les sanctions à l'encontre des personnes exprimant leur opposition à la guerre en Ukraine compromettent l'exercice des libertés fondamentales garanties par la Constitution, notamment les droits à la liberté de réunion, d'expression et d'association".
"Les pressions exercées sur les journalistes, le blocage des ressources disponibles sur internet et les autres formes de censure sont incompatibles avec le pluralisme des médias et violent le droit d'accès à l'information", a-t-elle ajouté.
Elle a par ailleurs appelé Moscou à "reconsidérer les mesures prises pour étendre l'étiquette d'+agent étranger+ aux personnes considérées comme +sous influence étrangère+, et pour criminaliser les contacts non déclarés avec des représentants d'États, d'organisations étrangères ou internationales considérées comme étant dirigées contre la +sécurité+ de la Fédération de Russie".
Une enquête lancée en mai
Moscou, qui a quitté le Conseil au moment où l'Assemblée générale de l'ONU votait son expulsion pour cause d'invasion de l'Ukraine, dispose toutefois du statut d'observateur et, à ce titre, pourra disposer de son droit de réponse mardi, comme les autres pays.
Le régime de Vladimir Poutine est pointé du doigt pour son penchant autoritaire (AFP)
Le plus haut organe onusien de défense des droits de l'homme a lancé en mai une enquête de haut niveau sur les violations commises par les troupes russes en Ukraine, et les enquêteurs doivent être entendus le 23 septembre par le Conseil. Mais des pressions croissantes s'exercent pour que l'organe s'intéresse également aux violations des droits de l'homme en Russie et crée un poste de Rapporteur spécial.
Il n'est toutefois pas sûr que les pays occidentaux et leurs alliés lancent un projet de résolution à ce sujet, car ils craignent de ne pas parvenir à construire une alliance assez forte, les textes devant être approuvés à la majorité des 47 États membres du Conseil.
"Tout le monde est d'accord pour dire que c'est nécessaire... mais nous ne sommes pas tombés d'accord sur le calendrier", a indiqué un diplomate occidental. Selon un diplomate européen, "l'impact d'une résolution rejetée se ferait sentir pendant longtemps".
À ce sujet, Mme Al-Nashif n'a pas fait de recommandation spécifique au Conseil sur la marche à suivre.
Inaction face à la Chine
Le CDH est également paralysé par l'incertitude sur la façon d'agir face aux accusations de graves violations dans la région chinoise du Xinjiang. Mme Al-Nashif a souligné dans son discours que Mme Bachelet a publié fin août un rapport très attendu à ce sujet, évoquant des "crimes contre l'humanité".
Les arrestations arbitraires, notamment de journalistes, sont devenues monnaie courante (AFP)
Le rapport exhorte l'ensemble des organes onusiens spécialisés en droits de l'homme à se saisir du dossier, et des ONG ont appelé les pays membres du CDH à organiser un débat urgent ou lancer une résolution pour nommer un expert.
Mais là encore, les pays favorables à ce que le CDH intervienne n'ont pas encore arrêté leur programme d'action. Certains craignent une alliance russo-chinoise d'oppositions si ces deux situations devaient aboutir à des résolutions.
D'autant que la Chine exerce déjà en coulisse d'importantes pressions sur les pays pour contrer toute initiative à son encontre.
"Nous sommes prêts à être constructifs, mais si quiconque lance des actions conjointes contre nous, nous devons être pleinement préparés", a déclaré vendredi aux journalistes l'ambassadeur chinois Chen Xu auprès des Nations unies.
Avec AFP
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