La Juventus trop grise d'Allegri déjà dos au mur
Massimiliano Allegri, rappelé à l'été 2021 pour redresser une Juventus vacillante, joue déjà gros mercredi (22h00, Beyrouth) en Ligue des champions contre le Benfica, principal rival des Turinois pour le deuxième billet en 8e dans ce groupe H où le PSG fait figure d'ogre.

La "double confrontation contre le Paris SG sera magnifique à jouer. Mais pour nous, sur le papier, la qualification se jouera lors de la double confrontation contre le Benfica", avait confié le pragmatique entraîneur après le tirage des groupes, fin août.

La courte mais incontestable défaite inaugurale à Paris (1-2) a confirmé que cette Juve pâlotte et diminuée (absences de Pogba, Chiesa, Di Maria et Szczesny) aurait bien du mal à faire de l'ombre aux étoiles parisiennes.

Les Bianconeri doivent donc d'abord assurer le deuxième billet qualificatif contre les deux autres adversaires du groupe, et notamment les Portugais de Benfica, vainqueurs en ouverture du Maccabi Haïfa (2-0).

Pas insurmontable, en théorie. Mais les tifosi n'ont pas oublié les déroutes des trois dernières saisons en 8e de finale contre des adversaires a priori à la portée des Turinois: Lyon, le FC Porto puis Villarreal.

Le retour à l'été 2021 à Turin de "Max" Allegri, 55 ans, n'a pas suffi à endiguer la mauvaise passe européenne, après les échecs de ses prédécesseurs Maurizio Sarri (2019-2020) et Andrea Pirlo (2020-2021).

Avec ses cinq titres de champions (2015 à 2019) en cinq saisons et ses deux finales de Ligue des champions (2015 et 2017), le pragmatique Allegri semblait pourtant la garantie de revoir la Juve gagner.

Mais ce retour tarde à porter ses fruits, au niveau du jeu, terne, comme des résultats, pourtant la spécialité de cet entraîneur professant la "victoire d'une courte tête" et se méfiant des équipes "belles mais perdantes".


"Montagnes russes"

Sa Juve a fini seulement quatrième en Serie A, comme avec Pirlo un an avant, et a conclu sa première saison sans titre depuis 2011 après avoir perdu la Supercoupe d'Italie et la finale de la Coupe d'Italie.

Si la presse n'a pas accablé le glorieux revenant la saison dernière, l'impatience grandit alors que les Bianconeri redémarrent encore au petit trot (2 victoires et 4 nuls lors des six premières journées de championnat, 8e au classement).

"La Juve a empiré. Dans l'équipe d'Andrea Pirlo (...), on entrevoyait une lueur de football, peut-être prétentieux, mais la tentative était appréciable", écrivait lundi la Gazzetta dello Sport dans un éditorial.

"La restauration de Massimiliano Allegri a provoqué une régression. L'équipe rumine le ballon en attendant que quelqu'un trouve la solution d'un geste individuel. Ça pourrait être défini comme la stratégie de l'espérance", critiquait le quotidien.

La nervosité semble gagner l'équipe elle-même, à l'image de l'explosion de colère qui a suivi un but annulé - injustement - dimanche en fin de match contre la Salernitana (2-2). La Juve a terminé à neuf après les exclusions de Milik et Cuadrado et sans entraîneur, également expulsé.

Si la Juve aurait dû gagner, la VAR ayant signalé un hors-jeu inexistant, le capitaine Leonardo Bonucci a rappelé que la prestation globale des Bianconeri n'avaient encore pas été à la hauteur: "La Juve ne peut pas se permettre de vivre sur des montagnes russes comme c'est le cas depuis deux ans. Il faut être réguliers. Arrêtons de chercher des excuses et retrouvons l'envie de nous battre et de gagner les duels", a lancé "Leo", appelant à la mobilisation face au Benfica.
Commentaires
  • Aucun commentaire