Poutine pourrait ouvrir d'autres fronts dans le but de disperser et d'alourdir l'effort de guerre consenti par les occidentaux sous forme d'aides militaires en matériel et en fonds. C'est en substance ce qu'un haut gradé de la Bundeswehr, l'armée allemande, a déclaré mercredi au magazine munichois Focus. Le général-inspecteur appelle également l'Ukraine à la prudence malgré la contre-offensive éclair menée récemment à l'est du pays.
Un mémorial de l'époque soviétique à la gloire de la victoire contre l'Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale dans la ville de Kryvyï Rig. La ville natale de Zelensky, dont le réseau hydraulique a été pris pour cible par les missiles russes, est désormais menacée par les inondations. (Ici Beyrouth)
L'inspecteur de l'armée allemande, le général Eberhard Zorn, appelle mercredi à la prudence au sujet de la contre-offensive ukrainienne, insuffisante selon lui pour faire "reculer la Russie sur un large front". Kiev agit toutefois selon lui "intelligemment (...) et mène les opérations de manière souveraine et très mobile", estime le haut-gradé dans l'hebdomadaire Focus.
"Il y a encore deux semaines, j'aurais dit que l'ensemble du Donbass serait aux mains des Russes dans six mois. Aujourd'hui, je dis qu'ils n'y arriveront pas", prévient le général Zorn.
L'inspecteur de la Bundeswehr, l'armée allemande, justifie en outre les réticences de Berlin à livrer les armes lourdes réclamées par l'Ukraine. La liste des équipements déjà livrés par l'Allemagne est "considérable, tant en termes de quantité que de qualité", fait-il valoir. Mais l'Allemagne ne doit pas selon lui trop dégarnir ses stocks. "Tout ce que nous cédons, nous en avons besoin en retour".
Face à un Vladimir Poutine qui ne comprend que le langage "de la puissance" et "pour une dissuasion efficace, nous avons besoin des forces" en Allemagne. D'autant que le président russe pourrait, selon l'inspecteur de la Bundeswehr, ouvrir un nouveau front: "Kaliningrad, la mer Baltique, la frontière finlandaise, la Géorgie, la Moldavie... il y a beaucoup de possibilités. Poutine en aurait les capacités".
"Même si environ 60% de ses forces terrestres sont engagées dans la guerre en Ukraine, les forces terrestres et surtout la marine et l'armée de l'air russes disposent encore de capacités non engagées", met-il en garde.
Le chancelier Olaf Scholz subit ces derniers jours la pression de Kiev, mais aussi de ses partenaires de coalition gouvernementale pour livrer à l'Ukraine des chars Leopard-2, sans succès à ce stade. (Licence Commons)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promis mercredi "la victoire", s'exprimant de la ville stratégique d'Izioum reprise aux Russes, tandis que sa cité natale de Kryvyï Rig était menacée d'inondations après une frappe russe sur des infrastructures hydrauliques.
Frappée dans la soirée par sept missiles russes, selon les autorités locales, Kryvyï Rig, dans le centre de l'Ukraine, et ses 600.000 habitants sont confrontés à la crue subite d'une rivière, l'Ingoulets, qui menace le centre-ville et un autre quartier.
"Au point d'impact, on observe un débit d'eau de 100 m3 par seconde, ce qui représente un grand volume. Le niveau de l'eau de l'Ingoulets change toutes les heures", a déclaré le chef adjoint de l'administration présidentielle Kyrylo Tymochenko, tout en assurant que la situation est "sous contrôle".
La rivière Ingoulets à hauteur de Kryvyï Rig. (Ici Beyrouth)
M. Zelensky a quant à lui dénoncé une "tentative d'inonder Kryvyï Rig". La frappe n'a pas fait de victimes, selon le gouverneur de la région, Valentin Reznitchenko.
Quelques heures auparavant, M. Zelensky s'était rendu à Izioum pour son premier déplacement dans la région de Kharkiv depuis que cette zone du nord-est a été presque entièrement reconquise aux Russes ces quinze jours derniers jours.
Cité de quelque 50.000 habitants avant la guerre, Izioum avait fait l'objet de combats meurtriers au printemps avant d'être prise par l'armée russe, qui en a fait un noeud stratégique de ravitaillement.
"Nous n'avançons que dans une direction, en avant, vers la victoire", a écrit à cette occasion sur Telegram M. Zelensky, tout en soulignant les importantes destructions subites par Izioum.
Malgré le recul russe face aux Ukrainiens, le président Vladimir Poutine ne considère pas l'invasion déclenchée le 24 février comme une "erreur", a estimé mercredi le chancelier allemand Olaf Scholz.
M. Poutine s'est quant à lui entretenu au téléphone avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, saluant une "coopération constructive" autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, occupée par la Russie, où s'est récemment rendue une délégation de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Il a aussi jugé que les céréales ukrainiennes, dont les exportations ont repris après des mois de blocage, devaient aller "en priorité" aux pays qui en ont le plus besoin, et non à l'UE, qu'il a précédemment accusée d'en recevoir la majeure partie.
L'Ukraine a annoncé avoir repris aux Russes pendant le seul mois de septembre des milliers de kilomètres carrés dans l'est et le sud, où la situation est "complètement tendue" et "très dynamique", a averti la porte-parole du commandement Sud de l'armée ukrainienne, Natalia Goumeniouk.
Volodymyr Zelensky salue des soldats ukrainiens lors d'une visite dans la ville stratégique d'Izioum, qui a récemment été reprise à la Russie par l'armée ukrainienne lors d'une contre-offensive éclair. (AFP)
De son côté, l'armée russe, dont des frappes ont provoqué ces derniers jours de vastes coupures d'électricité dans plusieurs régions ukrainiennes, a déclaré mercredi pilonner tous azimuts les forces ukrainiennes, notamment dans la région de Kharkiv.
"Des frappes massives ont été menées dans les régions des localités de Dvoritchna, Balakliïa et Koupiansk", a dit le ministère russe de la Défense.
A Mykolaïv (Sud), deux immeubles ont été touchés et deux personnes sont mortes, selon les autorités locales. A Bakhmout, une ville de la région de Donetsk que Moscou tente de conquérir depuis des mois, cinq civils ont été tués mardi, a déploré le gouverneur régional.
Avec leur canon automoteur 2S7 Pion, des soldats ukrainiens de la 43e brigade font feu sur les positions russes, sur la ligne de front au sud de l'Ukraine. Les responsables ukrainiens disent avoir repris, au cours de ces dernières semaines, plusieurs milliers kilomètres carrés de territoire aux Russes lors de la contre-offensive menée dans le sud. (AFP)
Dans la région de Donetsk, le gouverneur Pavlo Kyrylenko a signalé des bombardements "sur toute la ligne de front". Celui de la région voisine de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a annoncé que les forces russes avaient repris le contrôle de la localité de Kreminna.
Forte de livraisons d'armements occidentaux, l'Ukraine a récupéré à la faveur de sa contre-offensive la quasi-totalité de la région de Kharkiv, frontalière de la Russie, et obtenu des gains territoriaux plus modestes dans le sud, où elle continue de frapper les ponts utilisés par les forces russes.
Les avancées ukrainiennes de septembre sont les plus importantes depuis que les Russes ont quitté les abords de Kiev et le centre de l'Ukraine au printemps après avoir échoué dans leur tentative de s'en emparer.
Les Occidentaux ont pris des sanctions contre la Russie et augmenté les livraisons d'armes aux Ukrainiens. Les dirigeants des pays de l'Union européenne et de l'Otan vont régulièrement à Kiev pour afficher leur soutien à M. Zelensky.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a ainsi annoncé devant le Parlement européen à Strasbourg s'y rendre mercredi en promettant une "solidarité indéfectible" avec l'Ukraine et la fermeté face à Moscou.
La présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen déclare devant le Parlement européen et Olena Zelenska, Première dame ukrainienne, que les vagues successives de sanctions de l'UE contre la Russie sont là "pour rester" et que les Européens doivent rester déterminés face à Moscou.
Avec AFP
Un mémorial de l'époque soviétique à la gloire de la victoire contre l'Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale dans la ville de Kryvyï Rig. La ville natale de Zelensky, dont le réseau hydraulique a été pris pour cible par les missiles russes, est désormais menacée par les inondations. (Ici Beyrouth)
L'inspecteur de l'armée allemande, le général Eberhard Zorn, appelle mercredi à la prudence au sujet de la contre-offensive ukrainienne, insuffisante selon lui pour faire "reculer la Russie sur un large front". Kiev agit toutefois selon lui "intelligemment (...) et mène les opérations de manière souveraine et très mobile", estime le haut-gradé dans l'hebdomadaire Focus.
"Il y a encore deux semaines, j'aurais dit que l'ensemble du Donbass serait aux mains des Russes dans six mois. Aujourd'hui, je dis qu'ils n'y arriveront pas", prévient le général Zorn.
L'inspecteur de la Bundeswehr, l'armée allemande, justifie en outre les réticences de Berlin à livrer les armes lourdes réclamées par l'Ukraine. La liste des équipements déjà livrés par l'Allemagne est "considérable, tant en termes de quantité que de qualité", fait-il valoir. Mais l'Allemagne ne doit pas selon lui trop dégarnir ses stocks. "Tout ce que nous cédons, nous en avons besoin en retour".
Face à un Vladimir Poutine qui ne comprend que le langage "de la puissance" et "pour une dissuasion efficace, nous avons besoin des forces" en Allemagne. D'autant que le président russe pourrait, selon l'inspecteur de la Bundeswehr, ouvrir un nouveau front: "Kaliningrad, la mer Baltique, la frontière finlandaise, la Géorgie, la Moldavie... il y a beaucoup de possibilités. Poutine en aurait les capacités".
"Même si environ 60% de ses forces terrestres sont engagées dans la guerre en Ukraine, les forces terrestres et surtout la marine et l'armée de l'air russes disposent encore de capacités non engagées", met-il en garde.
Le chancelier Olaf Scholz subit ces derniers jours la pression de Kiev, mais aussi de ses partenaires de coalition gouvernementale pour livrer à l'Ukraine des chars Leopard-2, sans succès à ce stade. (Licence Commons)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promis mercredi "la victoire", s'exprimant de la ville stratégique d'Izioum reprise aux Russes, tandis que sa cité natale de Kryvyï Rig était menacée d'inondations après une frappe russe sur des infrastructures hydrauliques.
Frappée dans la soirée par sept missiles russes, selon les autorités locales, Kryvyï Rig, dans le centre de l'Ukraine, et ses 600.000 habitants sont confrontés à la crue subite d'une rivière, l'Ingoulets, qui menace le centre-ville et un autre quartier.
"Au point d'impact, on observe un débit d'eau de 100 m3 par seconde, ce qui représente un grand volume. Le niveau de l'eau de l'Ingoulets change toutes les heures", a déclaré le chef adjoint de l'administration présidentielle Kyrylo Tymochenko, tout en assurant que la situation est "sous contrôle".
La rivière Ingoulets à hauteur de Kryvyï Rig. (Ici Beyrouth)
M. Zelensky a quant à lui dénoncé une "tentative d'inonder Kryvyï Rig". La frappe n'a pas fait de victimes, selon le gouverneur de la région, Valentin Reznitchenko.
Quelques heures auparavant, M. Zelensky s'était rendu à Izioum pour son premier déplacement dans la région de Kharkiv depuis que cette zone du nord-est a été presque entièrement reconquise aux Russes ces quinze jours derniers jours.
Cité de quelque 50.000 habitants avant la guerre, Izioum avait fait l'objet de combats meurtriers au printemps avant d'être prise par l'armée russe, qui en a fait un noeud stratégique de ravitaillement.
"Nous n'avançons que dans une direction, en avant, vers la victoire", a écrit à cette occasion sur Telegram M. Zelensky, tout en soulignant les importantes destructions subites par Izioum.
Malgré le recul russe face aux Ukrainiens, le président Vladimir Poutine ne considère pas l'invasion déclenchée le 24 février comme une "erreur", a estimé mercredi le chancelier allemand Olaf Scholz.
M. Poutine s'est quant à lui entretenu au téléphone avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, saluant une "coopération constructive" autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, occupée par la Russie, où s'est récemment rendue une délégation de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Il a aussi jugé que les céréales ukrainiennes, dont les exportations ont repris après des mois de blocage, devaient aller "en priorité" aux pays qui en ont le plus besoin, et non à l'UE, qu'il a précédemment accusée d'en recevoir la majeure partie.
L'Ukraine a annoncé avoir repris aux Russes pendant le seul mois de septembre des milliers de kilomètres carrés dans l'est et le sud, où la situation est "complètement tendue" et "très dynamique", a averti la porte-parole du commandement Sud de l'armée ukrainienne, Natalia Goumeniouk.
Volodymyr Zelensky salue des soldats ukrainiens lors d'une visite dans la ville stratégique d'Izioum, qui a récemment été reprise à la Russie par l'armée ukrainienne lors d'une contre-offensive éclair. (AFP)
De son côté, l'armée russe, dont des frappes ont provoqué ces derniers jours de vastes coupures d'électricité dans plusieurs régions ukrainiennes, a déclaré mercredi pilonner tous azimuts les forces ukrainiennes, notamment dans la région de Kharkiv.
"Des frappes massives ont été menées dans les régions des localités de Dvoritchna, Balakliïa et Koupiansk", a dit le ministère russe de la Défense.
A Mykolaïv (Sud), deux immeubles ont été touchés et deux personnes sont mortes, selon les autorités locales. A Bakhmout, une ville de la région de Donetsk que Moscou tente de conquérir depuis des mois, cinq civils ont été tués mardi, a déploré le gouverneur régional.
Avec leur canon automoteur 2S7 Pion, des soldats ukrainiens de la 43e brigade font feu sur les positions russes, sur la ligne de front au sud de l'Ukraine. Les responsables ukrainiens disent avoir repris, au cours de ces dernières semaines, plusieurs milliers kilomètres carrés de territoire aux Russes lors de la contre-offensive menée dans le sud. (AFP)
Dans la région de Donetsk, le gouverneur Pavlo Kyrylenko a signalé des bombardements "sur toute la ligne de front". Celui de la région voisine de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a annoncé que les forces russes avaient repris le contrôle de la localité de Kreminna.
Forte de livraisons d'armements occidentaux, l'Ukraine a récupéré à la faveur de sa contre-offensive la quasi-totalité de la région de Kharkiv, frontalière de la Russie, et obtenu des gains territoriaux plus modestes dans le sud, où elle continue de frapper les ponts utilisés par les forces russes.
Les avancées ukrainiennes de septembre sont les plus importantes depuis que les Russes ont quitté les abords de Kiev et le centre de l'Ukraine au printemps après avoir échoué dans leur tentative de s'en emparer.
Les Occidentaux ont pris des sanctions contre la Russie et augmenté les livraisons d'armes aux Ukrainiens. Les dirigeants des pays de l'Union européenne et de l'Otan vont régulièrement à Kiev pour afficher leur soutien à M. Zelensky.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a ainsi annoncé devant le Parlement européen à Strasbourg s'y rendre mercredi en promettant une "solidarité indéfectible" avec l'Ukraine et la fermeté face à Moscou.
La présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen déclare devant le Parlement européen et Olena Zelenska, Première dame ukrainienne, que les vagues successives de sanctions de l'UE contre la Russie sont là "pour rester" et que les Européens doivent rester déterminés face à Moscou.
Avec AFP
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