"Si le président Michel Aoun refuse de quitter le palais de Baabda le 31 octobre prochain, nous le délogerons par la force!", a déclaré le député Kataëb et fils de feu Bachir Gemayel, Nadim Gemayel dans le discours qu’il a prononcé mercredi à l’occasion de la 40ecommémoration de l’assassinat de son père.
La 40e commémoration de l’assassinat du président élu Bachir Gemayel a mobilisé mercredi un grand nombre d’officiels et de partisans réunis à Achrafieh sur la place Sassine. Ont participé à cette célébration, une délégation de députés des Forces libanaises, des représentants du bloc du changement, des députés indépendants et de l’opposition, ainsi que des députés du parti Kataëb.
Cette commémoration lourde de sens s’est inscrite dans un contexte particulier à la veille de l’élection présidentielle, et à la fin d’un sexennat parrainé par l’axe irano-syrien au bilan catastrophique. D’ailleurs, le député et vice-président des Forces libanaises Georges Adwane a profité de cette occasion pour lancer une pique à peine voilée à l'adresse du camp présidentiel et du Hezbollah: "Bachir Gemayel nous manque aujourd’hui plus que jamais, car c’est lui qui a su donner un sens à la République et à la notion de président fort".
La présence de l’ambassadeur d'Arabie
L’arrivée de l’ambassadeur d’Arabie saoudite Walid Boukhari à la cérémonie n’est certainement pas passée inaperçue. Reçu chaleureusement par l’assistance et par la famille de feu Bachir Gemayel, le diplomate saoudien a envoyé, du seul fait de sa présence, un message fort en direction du camp du 8 Mars: le royaume wahhabite soutient ouvertement et publiquement les opposants à l’axe syro-iranien. De plus, la présence de M. Boukhari pourrait signifier que Riyad ne tolèrera pas – contrairement à 2016 – de traiter avec un président de la République soumis au diktat iranien, et préfèrerait appuyer un candidat appartenant à la mouvance du 14 Mars.
Cette position demeure toutefois audacieuse, considérant les derniers remous diplomatiques entre Beyrouth et les monarchies du Golfe, en raison de l’influence croissante du Hezbollah au Liban et dans la région.
Le franc-parler de Nadim Gemayel
À la suite du témoignage donné par Michel Joseph Aoun, un survivant de l’attentat du 14 septembre 1982 qui avait coûté la vie à Bachir Gemayel et à ses compagnons, ce fut au tour du député Kataëb de Beyrouth I, Nadim Gemayel, de s’adresser à la foule. Le fils du président élu assassiné a marqué l’auditoire par son franc-parler et par sa farouche opposition au camp du 8 Mars.
"Le Hezbollah contrôle toutes les institutions publiques du pays et œuvre de sorte que la vision de Bachir Gemayel ne voit jamais le jour", a-t-il déclaré. "Pourtant le projet de Bachir Gemayel était simple et son mandat consacrait quatre principes fondamentaux: la souveraineté, l'unité nationale, l'ouverture sur l'autre et le respect de l'État. Dès que nous essayons de rétablir ses principes, ils nous accusent d’ébranler la stabilité du pays!", a-t-il déploré.
Le député Kataëb s’en est ensuite pris au camp présidentiel et au Hezbollah, dénonçant leurs "manigances" à la veille de l’échéance présidentielle, et refusant que le prochain président de la République "prête allégeance à l'Iran" ou "soit issu du camp du 8 Mars". Et Nadim Gemayel de conclure sous un tonnerre d’applaudissements: "Si le président de la République Michel Aoun refuse de quitter le palais de Baabda le 31 octobre prochain, nous le délogerons par la force!".
Le discours de Samy Gemayel
Le leader du parti Kataëb et neveu de Bachir Gemayel, Samy Gemayel, a lui aussi prononcé un discours sévère, après l’allocution de son cousin.
"Les principes de l’État sont systématiquement bafoués pour s'accorder avec la vision du Hezbollah, qui s’évertue à vouloir changer l’identité de notre pays", a-t-il lancé. "D’ailleurs, notre politique étrangère ne se résume plus qu’à un seul axe, qui par ailleurs nous isole du reste de la communauté internationale. Leur devise (le camp du 8 Mars) est "couvre mes armes pour que je puisse couvrir ta corruption", a souligné Samy Gemayel en allusion au marché tacite conclu entre le camp aouniste et le parti chiite depuis l’accord de Mar Mikhaël du 6 février 2006.
Abordant enfin le sujet de l’élection présidentielle, le chef du parti Kataëb n’a pas hésité à critiquer la performance du président actuel, appelant les parlementaires à "élire un chef d'État doté d'une vision claire pour sauver l'économie et capable de faire des sacrifices, au lieu d’un président privilégiant ses intérêts personnels et la politique de l’arrondissement des angles."
La 40e commémoration de l’assassinat du président élu Bachir Gemayel a mobilisé mercredi un grand nombre d’officiels et de partisans réunis à Achrafieh sur la place Sassine. Ont participé à cette célébration, une délégation de députés des Forces libanaises, des représentants du bloc du changement, des députés indépendants et de l’opposition, ainsi que des députés du parti Kataëb.
Cette commémoration lourde de sens s’est inscrite dans un contexte particulier à la veille de l’élection présidentielle, et à la fin d’un sexennat parrainé par l’axe irano-syrien au bilan catastrophique. D’ailleurs, le député et vice-président des Forces libanaises Georges Adwane a profité de cette occasion pour lancer une pique à peine voilée à l'adresse du camp présidentiel et du Hezbollah: "Bachir Gemayel nous manque aujourd’hui plus que jamais, car c’est lui qui a su donner un sens à la République et à la notion de président fort".
La présence de l’ambassadeur d'Arabie
L’arrivée de l’ambassadeur d’Arabie saoudite Walid Boukhari à la cérémonie n’est certainement pas passée inaperçue. Reçu chaleureusement par l’assistance et par la famille de feu Bachir Gemayel, le diplomate saoudien a envoyé, du seul fait de sa présence, un message fort en direction du camp du 8 Mars: le royaume wahhabite soutient ouvertement et publiquement les opposants à l’axe syro-iranien. De plus, la présence de M. Boukhari pourrait signifier que Riyad ne tolèrera pas – contrairement à 2016 – de traiter avec un président de la République soumis au diktat iranien, et préfèrerait appuyer un candidat appartenant à la mouvance du 14 Mars.
Cette position demeure toutefois audacieuse, considérant les derniers remous diplomatiques entre Beyrouth et les monarchies du Golfe, en raison de l’influence croissante du Hezbollah au Liban et dans la région.
Le franc-parler de Nadim Gemayel
À la suite du témoignage donné par Michel Joseph Aoun, un survivant de l’attentat du 14 septembre 1982 qui avait coûté la vie à Bachir Gemayel et à ses compagnons, ce fut au tour du député Kataëb de Beyrouth I, Nadim Gemayel, de s’adresser à la foule. Le fils du président élu assassiné a marqué l’auditoire par son franc-parler et par sa farouche opposition au camp du 8 Mars.
"Le Hezbollah contrôle toutes les institutions publiques du pays et œuvre de sorte que la vision de Bachir Gemayel ne voit jamais le jour", a-t-il déclaré. "Pourtant le projet de Bachir Gemayel était simple et son mandat consacrait quatre principes fondamentaux: la souveraineté, l'unité nationale, l'ouverture sur l'autre et le respect de l'État. Dès que nous essayons de rétablir ses principes, ils nous accusent d’ébranler la stabilité du pays!", a-t-il déploré.
Le député Kataëb s’en est ensuite pris au camp présidentiel et au Hezbollah, dénonçant leurs "manigances" à la veille de l’échéance présidentielle, et refusant que le prochain président de la République "prête allégeance à l'Iran" ou "soit issu du camp du 8 Mars". Et Nadim Gemayel de conclure sous un tonnerre d’applaudissements: "Si le président de la République Michel Aoun refuse de quitter le palais de Baabda le 31 octobre prochain, nous le délogerons par la force!".
Le discours de Samy Gemayel
Le leader du parti Kataëb et neveu de Bachir Gemayel, Samy Gemayel, a lui aussi prononcé un discours sévère, après l’allocution de son cousin.
"Les principes de l’État sont systématiquement bafoués pour s'accorder avec la vision du Hezbollah, qui s’évertue à vouloir changer l’identité de notre pays", a-t-il lancé. "D’ailleurs, notre politique étrangère ne se résume plus qu’à un seul axe, qui par ailleurs nous isole du reste de la communauté internationale. Leur devise (le camp du 8 Mars) est "couvre mes armes pour que je puisse couvrir ta corruption", a souligné Samy Gemayel en allusion au marché tacite conclu entre le camp aouniste et le parti chiite depuis l’accord de Mar Mikhaël du 6 février 2006.
Abordant enfin le sujet de l’élection présidentielle, le chef du parti Kataëb n’a pas hésité à critiquer la performance du président actuel, appelant les parlementaires à "élire un chef d'État doté d'une vision claire pour sauver l'économie et capable de faire des sacrifices, au lieu d’un président privilégiant ses intérêts personnels et la politique de l’arrondissement des angles."
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