Avec amour et acharnement remporte l’Ours d’argent du meilleur réalisateur à la Berlinale 2022. Un film de Claire Denis, adapté d’un roman de Christine Angot, avec Juliette Binoche et Vincent Lindon.
Sarah (Juliette Binoche), journaliste à RFI, parle aux plus démunis, aux minorités, aux personnes ayant subi une injustice quelconque. La première femme qu’elle interroge est l’écrivaine, chercheuse, activiste et militante libanaise Hind Darwich. Dans cette partie du film, il est question des Libanais qui désertent leur terre natale, de la crise économique à laquelle est confronté le pays, de la corruption et de l’explosion du 4 août dont la prise du «champignon» glace le spectateur jusqu’aux os. Dans ce film de Claire Denis avec Juliette Binoche et Vincent Lindon, Sarah prend le micro pour laisser un petit espace au Liban, avec une voix qui relate les faits, le temps d’une explosion qui envahit la visibilité des spectateurs, aussitôt envahie par les mots de la journaliste: «Et maintenant Yasmine.» C’est là où la musique de Yasmine Hamdan prend le relais, et avec elle, toute la beauté des paroles qui décrivent la douceur d’un quotidien libanais et la fierté de cette belle culture que transmet le Liban.
C’est Paris et c’est déjà l’hiver. Sarah et Jean s’aiment, ils vivent ensemble depuis plusieurs années. C’est un amour qui les rend heureux et plus forts. Ils ont confiance l’un en l’autre. Le désir ne s’est jamais affadi. Un matin, Sarah croise par hasard François, son ancien amant, ce François qui lui a présenté Jean, ce François qu’elle a quitté pour Jean sans hésiter.
C’est dans l’eau d'océan que commence le film. Eau porteuse, eau vitale, eau douce qu’importent les sables mouvants. C’est dans l’eau qu’il se termine aussi, eau d’une baignoire, purificatrice, celle qui efface, et la trace des doigts et les numéros de portable. Cela nous fait penser aux paroles de Christine Angot: «Comme c’est triste de renoncer un jour à être aimé.» Adaptation du roman de cette dernière, Un tournant de la vie, – à noter que c’est la deuxième collaboration entre la réalisatrice et l’écrivaine, connue pour son style cru et osé – Avec amour et acharnement reflète les mille et une facettes de l’amour, les inexplicables vides de l’âme humaine à la recherche de cet autre, inextricable, insatiable, incompréhensible: «Tu ne comprends pas qu’une phrase c’est un souffle?» De cet angle-là, plus que l’aspect infiniment broyé comme du noir de l’adultère, il réveille des émotions brutes de l’être humain, telles que le dégoût, la peur, mais aussi à contre-cœur ou à «contre-principe» parfois, la joie. De par cette transmission d’émotions, la réalisatrice Claire Denis parvient à sa fin, peut-être même ou surtout par le jeu des acteurs. En effet, le film, porté par le jeu incontestable de ces deux grands acteurs, crédibles dans leur amour, leurs crises, leurs faiblesses face au «passé qui revient», aurait plutôt pu s’être tenu à un seul fil conducteur ou à une seule intrigue principale, à savoir le triangle amoureux. Le poids de ce retour du passé, cet instant puissamment décrit dans le roman de Christine Angot, aurait pu servir de seul socle au tourbillon relationnel décrit: «Je traversais la rue… Vincent passait sur le trottoir d’en face. Je me suis arrêtée au milieu du carrefour. J’étais là, figée. Le cœur battant. Je regardais son dos qui s’éloignait. Torse large, hanches étroites, il avait une stature impressionnante. J’aurais pu courir, le rattraper. Il a tourné au coin de la rue. Je suis restée debout, les jambes coupées. Les yeux fixés sur la direction qu’il avait prise. Je tremblais. Je n’arrivais plus à respirer. J’ai pris mon téléphone dans mon sac, j’ai appelé une amie.»
Sarah (Juliette Binoche), journaliste à RFI, parle aux plus démunis, aux minorités, aux personnes ayant subi une injustice quelconque. La première femme qu’elle interroge est l’écrivaine, chercheuse, activiste et militante libanaise Hind Darwich. Dans cette partie du film, il est question des Libanais qui désertent leur terre natale, de la crise économique à laquelle est confronté le pays, de la corruption et de l’explosion du 4 août dont la prise du «champignon» glace le spectateur jusqu’aux os. Dans ce film de Claire Denis avec Juliette Binoche et Vincent Lindon, Sarah prend le micro pour laisser un petit espace au Liban, avec une voix qui relate les faits, le temps d’une explosion qui envahit la visibilité des spectateurs, aussitôt envahie par les mots de la journaliste: «Et maintenant Yasmine.» C’est là où la musique de Yasmine Hamdan prend le relais, et avec elle, toute la beauté des paroles qui décrivent la douceur d’un quotidien libanais et la fierté de cette belle culture que transmet le Liban.
C’est Paris et c’est déjà l’hiver. Sarah et Jean s’aiment, ils vivent ensemble depuis plusieurs années. C’est un amour qui les rend heureux et plus forts. Ils ont confiance l’un en l’autre. Le désir ne s’est jamais affadi. Un matin, Sarah croise par hasard François, son ancien amant, ce François qui lui a présenté Jean, ce François qu’elle a quitté pour Jean sans hésiter.
C’est dans l’eau d'océan que commence le film. Eau porteuse, eau vitale, eau douce qu’importent les sables mouvants. C’est dans l’eau qu’il se termine aussi, eau d’une baignoire, purificatrice, celle qui efface, et la trace des doigts et les numéros de portable. Cela nous fait penser aux paroles de Christine Angot: «Comme c’est triste de renoncer un jour à être aimé.» Adaptation du roman de cette dernière, Un tournant de la vie, – à noter que c’est la deuxième collaboration entre la réalisatrice et l’écrivaine, connue pour son style cru et osé – Avec amour et acharnement reflète les mille et une facettes de l’amour, les inexplicables vides de l’âme humaine à la recherche de cet autre, inextricable, insatiable, incompréhensible: «Tu ne comprends pas qu’une phrase c’est un souffle?» De cet angle-là, plus que l’aspect infiniment broyé comme du noir de l’adultère, il réveille des émotions brutes de l’être humain, telles que le dégoût, la peur, mais aussi à contre-cœur ou à «contre-principe» parfois, la joie. De par cette transmission d’émotions, la réalisatrice Claire Denis parvient à sa fin, peut-être même ou surtout par le jeu des acteurs. En effet, le film, porté par le jeu incontestable de ces deux grands acteurs, crédibles dans leur amour, leurs crises, leurs faiblesses face au «passé qui revient», aurait plutôt pu s’être tenu à un seul fil conducteur ou à une seule intrigue principale, à savoir le triangle amoureux. Le poids de ce retour du passé, cet instant puissamment décrit dans le roman de Christine Angot, aurait pu servir de seul socle au tourbillon relationnel décrit: «Je traversais la rue… Vincent passait sur le trottoir d’en face. Je me suis arrêtée au milieu du carrefour. J’étais là, figée. Le cœur battant. Je regardais son dos qui s’éloignait. Torse large, hanches étroites, il avait une stature impressionnante. J’aurais pu courir, le rattraper. Il a tourné au coin de la rue. Je suis restée debout, les jambes coupées. Les yeux fixés sur la direction qu’il avait prise. Je tremblais. Je n’arrivais plus à respirer. J’ai pris mon téléphone dans mon sac, j’ai appelé une amie.»
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