
Acteur britannique au charisme magnétique, Terence Stamp a marqué aussi bien le cinéma d’auteur que les superproductions hollywoodiennes. Devenu une figure des années 1960 avant de se réinventer dans des rôles audacieux et inattendus, il laisse derrière lui une filmographie riche et variée.
Né à Londres le 22 juillet 1938 dans un milieu modeste, Terence Stamp connaît son premier grand rôle dans Billy Budd de Peter Ustinov.
Son interprétation d’un jeune marin exécuté pour avoir tué un camarade lui vaut une nomination aux Oscars et un Golden Globe du meilleur espoir.
Spécialisé dans les personnages sombres et tourmentés, il reçoit le prix d’interprétation masculine à Cannes en 1965 pour The Collector, drame psychologique adapté par William Wyler du roman de John Fowles.
Sa rencontre avec Federico Fellini en 1967 marque un tournant. Le cinéaste italien cherchait «l’acteur anglais le plus décadent» pour un épisode de Histoires extraordinaires, inspiré d’Edgar Allan Poe. Fellini lui confie le rôle de Toby Dammit, un comédien ivre envoûté par le diable sous les traits d’une fillette.
Un autre maître italien, Pier Paolo Pasolini, le dirige en 1969 dans le film culte Théorème, où Stamp incarne un mystérieux visiteur qui séduit tous les membres d’une famille bourgeoise milanaise.
«À genoux devant Zod!»
Dans les années 1960, il entretient une relation médiatisée avec le mannequin Jean Shrimpton, avant une rupture douloureuse qui coïncide avec la fin de la décennie.
«J’étais tellement identifié aux sixties que, lorsque cette époque a pris fin, j’ai cru que ma carrière s’arrêtait avec elle», confiait-il un jour à Libération.
Mais son retour fut spectaculaire. En 1980, il devient le terrible général Zod dans Superman II, face à Christopher Reeve. Sa réplique culte «Kneel before Zod!» circulait massivement sur les réseaux sociaux après l’annonce de sa disparition.
Il ose ensuite des rôles plus inattendus, comme celui de Bernadette, une femme transgenre, dans Priscilla, folle du désert (1994), apparaissant en talons et bas résille pour mieux brouiller les frontières des genres.
Infatigable, Stamp alterne superproductions, il campe un méchant dans Star Wars: La Menace fantôme, et films indépendants tels que The Hit de Stephen Frears.
En plus de soixante films, il a su se réinventer sans cesse, explorant l’ambiguïté et l’humanité de ses personnages.
«Il laisse une œuvre extraordinaire, en tant qu’acteur comme en tant qu’écrivain, qui continuera à toucher et à inspirer pour les années à venir», a déclaré sa famille, citée par les médias britanniques.
Avec AFP
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