
Loin de l’univers des Tuche, Jean-Paul Rouve revient au théâtre dans une version éclatante et rythmée du classique de Molière. Sous la direction de Jérémie Lippmann, l’acteur campe un Monsieur Jourdain attachant, miroir ironique de notre société obsédée par l’apparence.
«Apprenez-moi à être un homme de qualité!»: Monsieur Jourdain, le Bourgeois gentilhomme qui rêve de devenir noble, est de retour sur scène sous les traits inattendus de Jean-Paul Rouve dans une version colorée de la satire de Molière, plus que jamais d’actualité à l’ère de l’obsession du paraître.
L’ancien membre de la troupe des Robins des Bois, alias Jeff Tuche dans la populaire saga cinématographique, campe un Monsieur Jourdain aussi débonnaire qu’attachant dans une mise en scène rythmée de Jérémie Lippmann (Molière 2015 pour La Vénus à la fourrure), au Théâtre Antoine à Paris jusqu’en janvier.
«Ce que j’aime chez Molière et qui ne vieillit pas, c’est son observation de la nature humaine. On retrouve des situations absurdes comme dans Les Robins des Bois, ou encore dans Feydeau, Labiche ou Marivaux. Bref, Molière a tout inventé!», raconte Jean-Paul Rouve à l’AFP.
César 2003 du meilleur espoir masculin pour Monsieur Batignole, le comédien n’était pas revenu au répertoire classique depuis 1996 avec Les Caprices de Marianne d’Alfred de Musset.
«Jérémie Lippmann m’a proposé de revenir au théâtre. En cherchant une pièce, je me suis replongé dans Molière et j’ai redécouvert son humour. Je n’avais jamais travaillé Le Bourgeois gentilhomme», souligne-t-il.
Connu principalement pour ses rôles comiques, l’acteur est aussi à l’aise dans le registre dramatique, comme il l’a prouvé en 2023 dans le film Le Consentement de Vanessa Filho, en incarnant l’écrivain Gabriel Matzneff, accusé de viols sur mineur. Ou en 2014, devant et derrière la caméra pour Les Souvenirs, adaptation du roman de David Foenkinos, avec Annie Cordy et Michel Blanc.
Avec Le Bourgeois gentilhomme, qui deviendra «grand mamamouchi» à défaut de la particule dont il rêve, Jean-Paul Rouve, entouré de treize comédiens et danseurs, trouve l’occasion de renouer avec l’esprit de troupe des Robins.
Si le texte de Molière est respecté, la mise en scène en costumes d’époque de Jérémie Lippmann revisite l’œuvre façon pièce de boulevard, avec quelques clins d’œil.
Le metteur en scène convoque ainsi la musique de Jean-Baptiste Lully avec des envolées hip-hop. Le maître-tailleur de Monsieur Jourdain s’inspire de Karl Lagerfeld et le bonnet de nuit du bourgeois gentilhomme est un hommage à La Folie des grandeurs avec Louis de Funès.
Avec AFP
Commentaires