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Adrian Freeland Jr., qui interprète Roméo, et Mario Gonzalez, sa Juliette, s'échappent du plateau vers les coulisses, puis à l'extérieur de la salle, pour danser un pas de deux amoureux, s'enlaçant et se roulant ensemble par terre, suivis par un vidéaste. En recréant une œuvre ultra-revisitée au cinéma et dans le ballet, le chorégraphe français Benjamin Millepied a voulu faire exploser les frontières non seulement entre la scène et le grand écran, mais également entre les genres.
Du 15 au 25 septembre, cette création mondiale, maintes fois reportée en raison de la pandémie et présentée cet été en avant-première aux Nuits de Fourvière à Lyon, est donnée à la Seine Musicale de Boulogne-Billancourt par les danseurs du L.A. Dance Project, la compagnie créée par Benjamin Millepied à Los Angeles il y a dix ans. Sur la musique de Sergueï Prokofiev, le chorégraphe fait alterner au gré des soirées une version masculine, féminine et mixte de la célèbre histoire des amants de Vérone dans une succession de tableaux, avec une intrigue beaucoup plus resserrée que la version classique. Exit la nourrice, le frère Laurent ou encore Pâris auquel Juliette est promise. Ici, comme un clin d'œil à West Side Story ou encore le Romeo +Juliet avec Leonardo Di Caprio, c'est une affaire de clans rivaux et non de familles. Le couple se rencontre dans une discothèque de Los Angeles d'aujourd'hui, ambiance filmée dans les coulisses lors d'une scène magnifiée par des boules à facettes, sur la célèbre musique de la Danse des Chevaliers. Comme dans une réalité augmentée, certaines scènes se doublent d'images filmées en direct et projetées sur un grand écran.
Sommes-nous au cinéma ou au théâtre ? La vidéo via une steadicam est devenue très courante au théâtre et à l'opéra, mais dans ce ballet narratif, elle amplifie la dramaturgie : un gros plan sur le visage de Tybalt, le rival de Roméo, pour exacerber son sentiment de haine, la bagarre entre Tybalt et Mercutio et, surtout, le pas de deux qui correspond à "la scène du balcon" et qui est entièrement filmé à l'extérieur de la Scène Musicale. "J'utilise le cinéma pour certaines scènes qui me semblent plus complexes à exprimer en scène et pour un réalisme plus viscéral", affirme Benjamin Millepied lors de la générale mercredi. Lui qui vient de présenter à Toronto son premier long-métrage, Carmen, avait d'ailleurs imaginé le projet de Roméo et Juliette comme un court-métrage.
Selon lui, avoir des couples différents n'est pas une question de militantisme. "Je suis attentif au monde dans lequel on vit, à mes danseurs… Mais après, c'est intéressant de faire des duos de femmes et d'hommes" du point de vue chorégraphique, précise-t-il. "Je fais ce qui me parle, ce qui me semble juste. Ce n'est pas dans le désir d'être moderne ou de provoquer, mais simplement dans un désir de créer", ajoute le chorégraphe, qui a été directeur de la danse à l'Opéra de Paris.
Pour Adrian Freeland Jr., très émouvant dans le rôle de Roméo, "dans le monde dans lequel on vit, l'histoire ne doit pas être à propos du genre, mais à propos de la force de l'amour et comment on peut communiquer cela au public".
AFP
Du 15 au 25 septembre, cette création mondiale, maintes fois reportée en raison de la pandémie et présentée cet été en avant-première aux Nuits de Fourvière à Lyon, est donnée à la Seine Musicale de Boulogne-Billancourt par les danseurs du L.A. Dance Project, la compagnie créée par Benjamin Millepied à Los Angeles il y a dix ans. Sur la musique de Sergueï Prokofiev, le chorégraphe fait alterner au gré des soirées une version masculine, féminine et mixte de la célèbre histoire des amants de Vérone dans une succession de tableaux, avec une intrigue beaucoup plus resserrée que la version classique. Exit la nourrice, le frère Laurent ou encore Pâris auquel Juliette est promise. Ici, comme un clin d'œil à West Side Story ou encore le Romeo +Juliet avec Leonardo Di Caprio, c'est une affaire de clans rivaux et non de familles. Le couple se rencontre dans une discothèque de Los Angeles d'aujourd'hui, ambiance filmée dans les coulisses lors d'une scène magnifiée par des boules à facettes, sur la célèbre musique de la Danse des Chevaliers. Comme dans une réalité augmentée, certaines scènes se doublent d'images filmées en direct et projetées sur un grand écran.
Sommes-nous au cinéma ou au théâtre ? La vidéo via une steadicam est devenue très courante au théâtre et à l'opéra, mais dans ce ballet narratif, elle amplifie la dramaturgie : un gros plan sur le visage de Tybalt, le rival de Roméo, pour exacerber son sentiment de haine, la bagarre entre Tybalt et Mercutio et, surtout, le pas de deux qui correspond à "la scène du balcon" et qui est entièrement filmé à l'extérieur de la Scène Musicale. "J'utilise le cinéma pour certaines scènes qui me semblent plus complexes à exprimer en scène et pour un réalisme plus viscéral", affirme Benjamin Millepied lors de la générale mercredi. Lui qui vient de présenter à Toronto son premier long-métrage, Carmen, avait d'ailleurs imaginé le projet de Roméo et Juliette comme un court-métrage.
Selon lui, avoir des couples différents n'est pas une question de militantisme. "Je suis attentif au monde dans lequel on vit, à mes danseurs… Mais après, c'est intéressant de faire des duos de femmes et d'hommes" du point de vue chorégraphique, précise-t-il. "Je fais ce qui me parle, ce qui me semble juste. Ce n'est pas dans le désir d'être moderne ou de provoquer, mais simplement dans un désir de créer", ajoute le chorégraphe, qui a été directeur de la danse à l'Opéra de Paris.
Pour Adrian Freeland Jr., très émouvant dans le rôle de Roméo, "dans le monde dans lequel on vit, l'histoire ne doit pas être à propos du genre, mais à propos de la force de l'amour et comment on peut communiquer cela au public".
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